Cette suite de Predator ne laissera évidemment pas indifférent. Ratage ou suite singulière, les avis seront partagés. Pour ma part, si l’intérêt est là, on est loin du premier film tout de même.
On ne ressent en fait pas une véritable tension dans ce métrage par rapport au 1. Il est moins prenant, moins tendu, moins intense, et cela pour plusieurs raisons. D’abord les personnages sont moins attachants, ont moins de personnalité aussi, et sans doute les acteurs sont-ils moins efficaces que dans le premier film. En dépit d’un casting riche, avec Busey, Paxton, Baldwin, Conchita Alonso, des seconds rôles réputés, surtout à l’époque, les personnages ne sont pas très bien dégrossis, ou sont peu attrayants, et les interprètes ne m’ont pas paru très à l’aise, souvent excessifs, voire cabotins. Quant à Glover il prend le premier rôle, et malgré une prestation engagée, je ne l’ai pas trouvé très à l’aise non plus dans un rôle très musclé, qui ne lui sied pas des masses.
Bref, vous l’aurez compris, le casting est moins marquant. Reste l’histoire. De bonnes idées. Notamment le final qui reste un moment notable du film, et ne démérite pas avec le premier métrage. La dernière partie de Predator 2 reste de toute façon le meilleur moment, avec l’ouverture du film, très vive, qui attrape son spectateur. Le milieu est plus inégal, à la fois en terme de rythme et en terme de rebondissement. C’est là que se trouve le différentiel qualitatif avec le premier film. Le choix de virer vers le « slasher », dans le concept, plutôt que vers le survival, fait qu’il y a moins d’intensité, et qu’on se désintéresse davantage des victimes. Même s’il y en a beaucoup. Quelques moments forts, un ensemble sans trop de temps mort, et puis l’originalité de la jungle urbaine qui tranche avec le premier métrage, voilà des arguments qui permettront quand même de se satisfaire de cette suite, qui n’est pas indécente.
C’est sûr, sur la forme on y perd. Malgré la sympathie que j’ai pour Hopkins, son efficacité est moindre ici par rapport à McTiernan. Action plus brouillonne, tension moins palpable, le monstre est aussi moins bien valorisé. On est plus dans un Alien vs Predator que dans Predator sur ce plan. Toutefois, ne soyons pas malhonnête. On conserve une ambiance poisseuse, il y a des idées étranges qui viennent singulariser le film (le rituel vaudou), et si l’horreur graphique est moins sensible, il y a encore de quoi s’amuser. Pour ma part j’aurai une petite critique sur certains décors, notamment à la fin, qui font un peu cheap pour un film de cette gamme, et qui n’est pas non plus mathusalémique.
Concrètement, Predator 2 est une série b de luxe, là où le premier film était un moment marquant dans l’histoire du genre. Cela ne signifie pas que ce soit un film désagréable à regarder, mais la tension, la peur, le suspens, ne sont pas autant au rendez-vous que dans le 1. Reste qu’en s’éloignant assez nettement du premier film, ce métrage parvient à avoir son style et son originalité, et malgré ses défauts, cela le démarque tout de même de la bête séquelle sans imagination. 3