Mal-aimé à sa sortie, "Predator 2" a pourtant peu à peu gravi les échelons, jusqu'à être aujourd'hui considéré comme une suite honorable. Le fait que le niveau général des autres suites et autres cross-over de "Predator" soit assez bas a sans doute aidé à cela. Néanmoins, "Predator 2" a des qualité intrinsèques qui ne déméritent pas. Déjà, il faut souligner l'ambition saine du film. Un budget plus important. La volonté de dévoiler davantage l'arsenal et la technologie Predator, sans trop perdre de temps, le monstre étant déjà connu. Un film situé dans un Los Angeles futuriste. Enfin futuriste pour 1990, puisque l'histoire se déroule en 1997. Les petites touches çà et là (la ligne de métro de LA qui n'existait pas encore, utilisation extensive de vidéo par les personnages...) passent inaperçues aujourd'hui mais n'étaient pas anodines à l'époque.
Et donc cette fameuse idée de déplacer l'histoire dans la ville, en pleine guerre des gangs caniculaire. L'aspect futuriste permettant de ne pas trop s'embarrasser de réalisme à ce niveau. Une idée fortement inspirée du comics "Predator : Concrete Jungle" (jusqu'à repomper directement certaines scènes), et qui apporte un renouveau intéressant, l'ambiance lorgnant ainsi vers le polar d'action. Car le film sait qu'il n'a ni l'originalité, ni la simplicité, ni la force du film de McTiernan. Plutôt que d'essayer de lui arriver à la cheville, il part dans une autre direction, et ne perd pas de temps. A l'image de son introduction explosive, les séquences d'action et les apparitions du Predator, certes inférieures au premier volet, sont tout à fait convaincantes. Appuyées par ailleurs par la musique d'Alan Silvestri, que le compositeur a légèrement remanié, jouant moins sur l'aspect tribal. Par contre, les scènes de dialogues (oserais-je dire de remplissage ?) sont moins réussies, et flirtent parfois avec le téléfilm. Heureusement elles sont courtes, le scénario privilégiant l'efficacité. Sur la distribution, Arnold Schwarzenegger a refusé de reprendre son rôle, ce qui n'est pas plus mal, évitant une filiation hasardeuse avec le premier volet. C'est Danny Glover qui incarne l'action hero avec un certain panache. Tandis que l'acteur est épaulé par des "gueules" telles que Gary Busey, Robert Davi, ou Bill Paxton, amusant en flic beau parleur.
Anecdote célèbre, l'acteur est encore le seul à ce jour à avoir péri à l'écran aux mains d'un Terminator, d'un alien, et d'un Predator !
Sans oublier Kevin Peter Hall sous le costume du Predator. Costume au passage réussi, avec des effets spéciaux qui vieillissent bien, et un design plus "urbain" que celui du premier film. A l'arrivée, "Predator 2" n'est certes pas indispensable quand on a vu le film de McTiernan. Mais c'est bel et bien une suite honorable pour les amateurs de la franchise.