Votre avis sur Rendez-vous à Tokyo ?
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Le parti pris de raconter l'histoire à rebours est plutôt risqué. Et le risque ne paie pas toujours ! Ici, il laisse un peu le spectateur passer à côté de l'émotion, ce qui est bien dommage malgré le côté ludique de l'exercice.
Il y a certaines relations que l'on préfère oublier et il y en a d'autres que l'on chérit et auxquelles on repense avec une certaine nostalgie... Yo travaille comme chauffeur de taxi pendant la pandémie et après avoir déposé un client sur le lieu de travail de Teuro, son ex-petit ami, elle l'aperçoit au loin et les souvenirs refont surface... "Chotto omoidashita dake", en version originale, est construit sous forme de vignettes qui racontent des instants de vie de ce couple ayant lieu un 26 juillet... Il s'agit d'un film teinté de mélancolie et de nostalgie, ce que j'affectionne particulièrement, donc il y a de vrais bons moments, mais le revers de la médaille de ce genre de structure, c'est que cela a tendance à être inégal. J'ai beaucoup aimé Sairi Itô, sa voix, sa présence, sa personnalité, et même si les deux ressemblent plus à des amis qu'à des amoureux, j'ai apprécié la complicité et l'alchimie avec Sôsuke Ikematsu. Dans l'ensemble, je n'ai donc pas passé un mauvais moment, au contraire, mais quelques moments de tendresse charmants ne suffisent pas à faire un bon film.
Un film qui s'est perdu dans ses subtilités au point d'en oublier l'essentiel : les émotions. C'est assez long bien qu'il semble y avoir eu une réflexion. Le problème, c'est qu'on ne comprend pas bien quelle est la finalité de tout cela.
Rendez-vous à Tokyo est un film très touchant à la fois doux et amère. Les acteurs sont très charismatiques
Romance entre une chauffeur de taxi et un danseur estropié dans la moiteur d'un mois de juillet tokyoite. Sur plusieurs années en ordre décroissant. Ce qui est la grande originalité du film et sa principale qualité et ce qui nous montre d'emblée qu'une histoire d'amour porte en elle les germes de sa fin. Mais rien n'empêche d'en profiter avant l'échéance. Un joli film, pas vraiment feel good, qui fait des clins d'œil permanent au Night On Earth de Jim Jarmush.
Joli film sentimental japonais où l'amour ne sort pas vainqueur. Les personnages sont attachants, ils s'aiment et se déchirent , nous assistons à leur histoire commune selon un déroulé chronologique inhabituel. Cette astuce scénaristique est une excellente idée. Les acteurs sont convaincants. Voilà un film plein de charme.
Rendez-vous à Tokyo est une romance magnifique qui se démarque par sa construction narrative peu habituelle. Avec une structure non linéaire, le film nous plonge dans une fascinante marche arrière à travers une journée que l’on décline au fil des ans. Le choix astucieux que celle-ci soit la date d'anniversaire de Teruo comme point de repère permet d'éviter les jalons traditionnels d'une relation. Cette approche brillante nous fait découvrir progressivement le “pourquoi du comment” de chaque élément visualisé précédemment. Plus nous avons du recul, plus nous nous rendons compte de la profondeur de ce film. Bien qu'il soit compréhensible dès le premier visionnage, il pourra révéler toutes ses subtilités lors d'une seconde découverte.
Cette construction narrative est sublimée par une magnifique histoire. La romance entre les deux personnages est dépeinte de manière si superbe que plus le film avance, plus nous nous laissons emporter par l'intensité de leur relation. Sur le début, il y a une légère distance, mais au fur et à mesure que l'intrigue se déploie, nous nous retrouvons complètement absorbés par leur histoire d’amour. Le final du film est marqué par une construction narrative plus logique, ce qui permet d'exploser l'ascenseur émotionnel. Les émotions s'entremêlent et se multiplient. Le mot "amour" prend une signification profonde.
Sosuke Ikematsu et Sairi Itô se révèlent tout simplement magiques. Leur prestation est époustouflante et sublime leurs personnages respectifs d'une manière envoûtante. Ikematsu incarne son rôle avec grâce, tandis qu'Itô apporte une profondeur émouvante à son personnage. Leur alchimie à l'écran est palpable.
Lire d'autres critiques ici : https://doisjelevoir.com/
Cette construction narrative est sublimée par une magnifique histoire. La romance entre les deux personnages est dépeinte de manière si superbe que plus le film avance, plus nous nous laissons emporter par l'intensité de leur relation. Sur le début, il y a une légère distance, mais au fur et à mesure que l'intrigue se déploie, nous nous retrouvons complètement absorbés par leur histoire d’amour. Le final du film est marqué par une construction narrative plus logique, ce qui permet d'exploser l'ascenseur émotionnel. Les émotions s'entremêlent et se multiplient. Le mot "amour" prend une signification profonde.
Sosuke Ikematsu et Sairi Itô se révèlent tout simplement magiques. Leur prestation est époustouflante et sublime leurs personnages respectifs d'une manière envoûtante. Ikematsu incarne son rôle avec grâce, tandis qu'Itô apporte une profondeur émouvante à son personnage. Leur alchimie à l'écran est palpable.
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Ennui poli
Ce film, tout comme Love life, fait partie du festival du cinéma japonais. Hanabi, ce qui signifie « feu d’artifice. En l’occurrence, ce drame de Daigo Matsui a tout du pétard mouillé. 115 minutes, c’est très long quand on s’ennuie, et là, c’est le cas. Les 26 juillet se suivent et ne se ressemblent pas… C’est le jour où ils se sont rencontrés, celui où ils se sont aimés, où ils se sont séparés. Sept rendez-vous entre un danseur professionnel et une conductrice de taxi dans le Tokyo d’aujourd’hui. Et l’hommage – explicite, mais réservé aux cinéphiles - au Night on earth du grand Jim Jarmusch ne sauve pas l’entreprise. Bâillement assuré.
La chronologie de Rendez-vous à Tokyo est construite autour d’une même journée déclinée au fil des années… mais en remontant le temps, ce qu’on a met pas mal de temps à comprendre. D’où d’emblée, une grosse incompréhension qui s’installe. En racontant une histoire d’amour de manière linéaire, de la rencontre à la rupture, je craignais qu’elle soit un peu médiocre ou qu’on ait l’impression de l’avoir déjà vu mille fois… nous confie le réalisateur dont c’est ici le 1er film distribué en France. Donc, pense-t-il, en évacuant assez vite la question du suspense « que va-t-il se passer entre eux ? », on peut regarder cette histoire de manière plus ouverte, curieuse, et cela amène d’autres réflexions que la seule anticipation. Ambition respectable, mais hélas qui n’aboutit que sur l’incompréhension. A partir de là, on a du mal à réellement se passionner pour la relation tumultueuse entre les deux personnages principaux. A cet effet, le titre original, Just Remembering aurait dû être conservé plutôt que ce fadasse Rendez-vous à Tokyo. L’élégance de la mise en scène et le talent des acteurs et actrices ne suffiront donc pas à faire de ce film un rendez-vous incontournable.
Le couple Sosuke Ikematsu / Sairi Itô, portent évidemment l’ensemble du film. Ils sont excellents tous les deux, à une réserve près, lui se transforme physiquement sur les 7 années où l’histoire se déroule… Elle, quasiment pas, et ça aussi, c’est très gênant. Ce film tente de saisir le temps qui passe et les choses qui lassent en amour. Mais ce qui lasse avant tout, c’est ce procédé de chronologie inversée qui, pour moi, n’apporte rien, bien au contraire. Une comédie romantique douce-amère et mélancolique décevante, tant on attend toujours beaucoup du cinéma nippon, - ni mauvais en l’occurrence -. Le côté casse-tête, enchaînement d’ellipses et saynètes, prive le film de sa dimension émotionnelle. Trop cérébral.
Ce film, tout comme Love life, fait partie du festival du cinéma japonais. Hanabi, ce qui signifie « feu d’artifice. En l’occurrence, ce drame de Daigo Matsui a tout du pétard mouillé. 115 minutes, c’est très long quand on s’ennuie, et là, c’est le cas. Les 26 juillet se suivent et ne se ressemblent pas… C’est le jour où ils se sont rencontrés, celui où ils se sont aimés, où ils se sont séparés. Sept rendez-vous entre un danseur professionnel et une conductrice de taxi dans le Tokyo d’aujourd’hui. Et l’hommage – explicite, mais réservé aux cinéphiles - au Night on earth du grand Jim Jarmusch ne sauve pas l’entreprise. Bâillement assuré.
La chronologie de Rendez-vous à Tokyo est construite autour d’une même journée déclinée au fil des années… mais en remontant le temps, ce qu’on a met pas mal de temps à comprendre. D’où d’emblée, une grosse incompréhension qui s’installe. En racontant une histoire d’amour de manière linéaire, de la rencontre à la rupture, je craignais qu’elle soit un peu médiocre ou qu’on ait l’impression de l’avoir déjà vu mille fois… nous confie le réalisateur dont c’est ici le 1er film distribué en France. Donc, pense-t-il, en évacuant assez vite la question du suspense « que va-t-il se passer entre eux ? », on peut regarder cette histoire de manière plus ouverte, curieuse, et cela amène d’autres réflexions que la seule anticipation. Ambition respectable, mais hélas qui n’aboutit que sur l’incompréhension. A partir de là, on a du mal à réellement se passionner pour la relation tumultueuse entre les deux personnages principaux. A cet effet, le titre original, Just Remembering aurait dû être conservé plutôt que ce fadasse Rendez-vous à Tokyo. L’élégance de la mise en scène et le talent des acteurs et actrices ne suffiront donc pas à faire de ce film un rendez-vous incontournable.
Le couple Sosuke Ikematsu / Sairi Itô, portent évidemment l’ensemble du film. Ils sont excellents tous les deux, à une réserve près, lui se transforme physiquement sur les 7 années où l’histoire se déroule… Elle, quasiment pas, et ça aussi, c’est très gênant. Ce film tente de saisir le temps qui passe et les choses qui lassent en amour. Mais ce qui lasse avant tout, c’est ce procédé de chronologie inversée qui, pour moi, n’apporte rien, bien au contraire. Une comédie romantique douce-amère et mélancolique décevante, tant on attend toujours beaucoup du cinéma nippon, - ni mauvais en l’occurrence -. Le côté casse-tête, enchaînement d’ellipses et saynètes, prive le film de sa dimension émotionnelle. Trop cérébral.
Un film dont je n'avais pas lu le pitch avant. Donc toutes les dates qui indiquaient le 26 juillet suivi d'une heure mais sans jamais mentionner l'année m'ont quelque peu perdue pendant la première moitié de la projection pour saisir complètement les scènes. J'ai préféré la seconde partie ayant compris le mécanisme à rebours des jours vécus. Ce duo improbable de personnages que je ne qualifierais pas de remarquable mais tout de même un peu attachant avec leurs différences si contrastées. Pour ma part, j'aurais apprécié une version plus ramassée en retirant 20 bonnes minutes. A voir !
Rendez-vous à Tokyo utilise le procédé du film "à rebours", c'est à dire que plus le film avance, plus on recule dans le passé par le biais de flash-backs successifs.
Le procédé n'est pas utilisé ici dans un but de construction intellectuelle visant à faire comprendre progressivement ce qu'on a vu auparavant (comme dans l'excellent Peppermint Candy), mais plutôt comme une façon de donner à sentir la construction et la dilution du sentiment amoureux.
En cela, le film le Daigo Matsui est assez réussi. Si on peine dans un premier temps à entrer dans le concept du film, il faut avouer qu'on finit progressivement par se laisser gagner par une sorte de sourde nostalgie, balloté par un air du temps qui possède un charme indiscutable. On suit les évolutions de la relation entre Yo et Teruo avec un intérêt croissant.
Tout n'est pas parfait (le personnage sur le banc n'apporte pas grand-chose par exemple), mais la délicatesse du film, associée au tableau sensible de la métropole tokyoïte, finissent par emporter l'adhésion. Un nouveau réalisateur japonais à suivre.
Le procédé n'est pas utilisé ici dans un but de construction intellectuelle visant à faire comprendre progressivement ce qu'on a vu auparavant (comme dans l'excellent Peppermint Candy), mais plutôt comme une façon de donner à sentir la construction et la dilution du sentiment amoureux.
En cela, le film le Daigo Matsui est assez réussi. Si on peine dans un premier temps à entrer dans le concept du film, il faut avouer qu'on finit progressivement par se laisser gagner par une sorte de sourde nostalgie, balloté par un air du temps qui possède un charme indiscutable. On suit les évolutions de la relation entre Yo et Teruo avec un intérêt croissant.
Tout n'est pas parfait (le personnage sur le banc n'apporte pas grand-chose par exemple), mais la délicatesse du film, associée au tableau sensible de la métropole tokyoïte, finissent par emporter l'adhésion. Un nouveau réalisateur japonais à suivre.
Comme un livre dont on commencerait par la fin..difficile de rester motivé même si cela est bien joué et que l'on suit avec empathie mais à l'envers ces destins manqués.
Quel ennui ! les images ne rehaussent pas la platitude des dialogues et les acteurs sonnent faux ... vraiment déçue. Et pourtant j'apprécie les films japonais !
Avant de voir le film, je savais déjà quel était le parti prix du réalisateur, donc je n'ai pas eu autant de mal que d'autres à comprendre !
'Rendez-vous à Tokyo' retrace l'histoire d'amour entre Yo et Teruo, montrant une nouvelle étape de la relation à chaque 26 Juillet, de leur rencontre à leur rupture MAIS, en sens inverse ! Le chat est un élément-clé pour comprendre cela. Nous, spectateurs, essayons de savoir quel est leur motif de rupture, quand est-ce que la discorde a commencé, etc... à travers ce récit à l'envers.
Tout au long du film, différentes choses se font échos, notamment certains des personnages secondaires que le couple à croiser plus d'une fois dans sa vie, comme le chanteur de groupe ! Il y aussi cet homme qui attend sa femme, assis sur un banc, que je trouve très touchant malgré le peu d'interactions que les personnages ont avec lui. Concernant le couple, je me suis beaucoup plus identifié à Teruo qui, à partir du moment où il a son accident, Yo ne l'encourage pas vraiment à continuer la danse alors que c'est sa passion et ce qui le fait vivre ! C'est pourquoi j'ai trouvé cette dernière un peu irritante.
Il y a énormément de référence à 'Night On Earth' de Jim Jarmusch que je n'ai malheureusement pas vu ! L'imagerie du film, qui se passe principalement de nuit, est très belle. D'ailleurs, ces scènes nocturnes sont les plus importantes de leur relation ! Et on ressent les mêmes émotions que les personnages : s'ils sont frustrés, nous aussi, tout comme s'ils sont joyeux, tristes, blessés...
J'ai bien aimé 'Rendez-vous à Tokyo', ce fut une bonne découverte !
'Rendez-vous à Tokyo' retrace l'histoire d'amour entre Yo et Teruo, montrant une nouvelle étape de la relation à chaque 26 Juillet, de leur rencontre à leur rupture MAIS, en sens inverse ! Le chat est un élément-clé pour comprendre cela. Nous, spectateurs, essayons de savoir quel est leur motif de rupture, quand est-ce que la discorde a commencé, etc... à travers ce récit à l'envers.
Tout au long du film, différentes choses se font échos, notamment certains des personnages secondaires que le couple à croiser plus d'une fois dans sa vie, comme le chanteur de groupe ! Il y aussi cet homme qui attend sa femme, assis sur un banc, que je trouve très touchant malgré le peu d'interactions que les personnages ont avec lui. Concernant le couple, je me suis beaucoup plus identifié à Teruo qui, à partir du moment où il a son accident, Yo ne l'encourage pas vraiment à continuer la danse alors que c'est sa passion et ce qui le fait vivre ! C'est pourquoi j'ai trouvé cette dernière un peu irritante.
Il y a énormément de référence à 'Night On Earth' de Jim Jarmusch que je n'ai malheureusement pas vu ! L'imagerie du film, qui se passe principalement de nuit, est très belle. D'ailleurs, ces scènes nocturnes sont les plus importantes de leur relation ! Et on ressent les mêmes émotions que les personnages : s'ils sont frustrés, nous aussi, tout comme s'ils sont joyeux, tristes, blessés...
J'ai bien aimé 'Rendez-vous à Tokyo', ce fut une bonne découverte !
J'aimais bien le principe, les comédiens mais je trouve le jeu des acteurs inégal, et quelques longueurs c'est bien triste.
Teruo, un danseur qu’une blessure condamne à renoncer à sa vocation, et Yo, une conductrice de taxi, se rencontrent, s’aiment et se quittent. "Rendez-vous à Tokyo" raconte leur histoire du 26 juillet 2015 au 26 juillet 2021 en filmant dans l’ordre rétrochronologique chacun des anniversaires de Teruo.
Sitôt que l’Homme a raconté des histoires, il s’est demandé dans quel ordre le faire [Dieu que cette entrée en matière est pontifiante !]. Pour le dire avec moins de lyrisme : on peut raconter une histoire dans tous les sens, avec des sauts dans le temps, des flashbacks, des flashforwards, ou même en commençant par la fin. Ne me viennent pas spontanément à l’esprit des exemples de récits littéraires antéchronologiques. En revanche, je pense à "Irrésistible" et à "5*2", le film de François Ozon qui, comme celui de Daigo Matsui, raconte les cinq moments clés de la vie d’un couple en commençant par la fin.
"Rendez-vous à Tokyo" utilise le même procédé au risque de nous perdre. Nous sommes donc le 26 juillet 2021, le jour de l’anniversaire de Teruo qui vit seul avec son chat dans un appartement minuscule où il regarde "Night on Earth" de Jim Jarmusch, son film fétiche. Comme en miroir au personnage interprété dans ce film par Winona Ryder, on découvre Yo, une conductrice de taxi dont on aura compris qu’elle fut quelques années plus tôt la compagne de Teruo.
En fait leur liaison ne durera qu’un an, de 2016 à 2017. Un an plus tôt, en 2015, ils se rencontrent à peine. Un an plus tard, en 2018, ils se séparent – avec une dureté que je n’ai pas comprise. Si bien que les trois derniers (pardon « premiers ») volets de leur histoire, en 2019, en 2020 (le plus bref, dont la concision illustre à merveille la parenthèse de nos vies que fut pour nous tous cette année-là) et en 2021 les voient évoluer séparément.
Le problème de ce film est qu’on a l’impression que l’histoire d’amour qu’il raconte aurait été bien fade si sa narration avait été linéaire et que le seul motif pour lequel son réalisateur a eu recours à ce procédé original était de faire naître ainsi une originalité qui manquait à son scénario.
Sitôt que l’Homme a raconté des histoires, il s’est demandé dans quel ordre le faire [Dieu que cette entrée en matière est pontifiante !]. Pour le dire avec moins de lyrisme : on peut raconter une histoire dans tous les sens, avec des sauts dans le temps, des flashbacks, des flashforwards, ou même en commençant par la fin. Ne me viennent pas spontanément à l’esprit des exemples de récits littéraires antéchronologiques. En revanche, je pense à "Irrésistible" et à "5*2", le film de François Ozon qui, comme celui de Daigo Matsui, raconte les cinq moments clés de la vie d’un couple en commençant par la fin.
"Rendez-vous à Tokyo" utilise le même procédé au risque de nous perdre. Nous sommes donc le 26 juillet 2021, le jour de l’anniversaire de Teruo qui vit seul avec son chat dans un appartement minuscule où il regarde "Night on Earth" de Jim Jarmusch, son film fétiche. Comme en miroir au personnage interprété dans ce film par Winona Ryder, on découvre Yo, une conductrice de taxi dont on aura compris qu’elle fut quelques années plus tôt la compagne de Teruo.
En fait leur liaison ne durera qu’un an, de 2016 à 2017. Un an plus tôt, en 2015, ils se rencontrent à peine. Un an plus tard, en 2018, ils se séparent – avec une dureté que je n’ai pas comprise. Si bien que les trois derniers (pardon « premiers ») volets de leur histoire, en 2019, en 2020 (le plus bref, dont la concision illustre à merveille la parenthèse de nos vies que fut pour nous tous cette année-là) et en 2021 les voient évoluer séparément.
Le problème de ce film est qu’on a l’impression que l’histoire d’amour qu’il raconte aurait été bien fade si sa narration avait été linéaire et que le seul motif pour lequel son réalisateur a eu recours à ce procédé original était de faire naître ainsi une originalité qui manquait à son scénario.