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Arthur Brondy
232 abonnés
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3,0
Publiée le 17 avril 2024
Blanche Gardin préside un concours de sosie de Michel Houellebecq. Ce dernier, invité d’honneur va ainsi rencontrer la célèbre humoriste et vivre à ses côtés une rocambolesque aventure. Les dialogues sont succulent, corrosifs.
Une grosse farce plus politiquement incorrecte qu’il n’y paraît. C’est gros et j’ai beaucoup ri. C’est très fin aussi l’air de rien. Je regrette l’insistance malsaine sur la boisson et les drogues qui me rendent Michel Houellebecq moins sympathique. Mais quel acteur! M’a fait penser à Buster Keaton. Blanche Gardin est épatante en pietá de Michel-Ange!
L’écrivain Michel Houellebecq se voit offrir la possibilité de fuir la grisaille de l’hiver parisien pour aller assister en Guadeloupe à un improbable concours de ses sosies. Il y retrouve la présidente du jury, Blanche Gardin. Entre les deux stars que tout oppose, la complicité se noue grâce aux péripéties qu’elles traversent.
C’est la troisième fois que Guillaume Nicloux fait tourner Michel Houellebecq dans son propre rôle. La première, c’était en 2013, pour Arte, dans "L’Enlèvement de Michel Houellebecq". La deuxième, en 2019, il le confrontait à Gérard Depardieu dans "Thalasso" et le duo y faisait des étincelles. On imagine aisément les arguments qu’il a déployés auprès de l’écrivain pour le convaincre de rempiler une troisième fois : – « Le tournage se déroulera à la Guadeloupe ! On ira faire de la plongée ! » – « Ah bon ? Ca me tente pas trop ! J’ai peur de l’avion. Et puis j’ai un rendez-vous avec mon dentiste » – « Allez ! Tu rencontreras Blanche Gardin ! Elle est incroyable ! » – « Bon… alors je vais y réfléchir peut-être…. »
Le résultat est désopilant, à mi chemin de la pure fiction et du documentaire. On aimerait jeter un oeil au scénario pour savoir ce qui en a été écrit et la part de l’improvisation.
Michel Houellebecq, la mine cadavérique, le cheveu filasse, la peau huileuse, plus Droopy que jamais, mais pas si impotent que je l’imaginais, promène son costume essoré sous les tropiques et manque se noyer dans la piscine où il plonge lourdement alcoolisé alors qu’il ne sait pas nager. Beaucoup plus ingambe (elle a vingt ans de moins que lui), Blanche Gardin forme avec l’écrivain un attelage surprenant mais efficace. Elle cède volontiers à l’autoparodie sans pour autant s’en laisser compter, assénant à Houellebecq ses quatre vérités quand il s’égare avec Michel Onfray : « Arrêtez de donner des interviews, écrivez des livers et fermez votre gueule ». Le duo est lesté d’un troisième larron, Luc Schwartz, un improbable gitan juif (ou corse ?), aux faux airs de Patrick Sébastien, qui joue le rôle de l’impresario (du garde du corps ? du garde-malade ?) de Michel Houellebecq.
Le scénario du film est un prétexte. Il contient des rebondissements dont on aurait pu faire l’économie. Ainsi d’un sombre trafic dans lequel Luc Schwartz est impliqué qui va mettre la police guadeloupéenne aux trousses du trio. Ainsi aussi – un aspect du film plus intéressant mais pas assez creusé – d’une réflexion ébauchée sur la situation post-coloniale de la Guadeloupe, le racisme anti-Noir et anti-Blanc qui y prévaut, ses aspirations à l’indépendance… L’intérêt du film, le seul en vérité, est dans les scènes qui mettent face à face les deux stars où le cynisme neurasthénique du premier et la répartie pétaradante de la seconde font des étincelles.
Film que j'ai là beaucoup apprécié étant à la base assez fan du personnage de Michel Houellebecq qui se révèle plein d’autodérision et azimuté mais qui n'en oublie pas moins d'être Politique en insistant sur le Colonialisme ! ...
Après son « Thalasso » qui prenait l’eau Guillaume Nicloux revient en forme avec la dernière partie de sa trilogie consacrée au plus grand écrivain français actuel. Idéalement accompagné d’une Blanche Gardin perchée sous champignons. Comme d’habitude la réalisation est totalement branlante, l’image degueulasse, ça part dans tous les sens, c’est parfois lourdingue et souvent totalement hilarant. Et derrière la façade people éclôt une véritable réflexion sur l’histoire et la situation des Dom-Tom.
Un film inattendu, irrévérencieux, drôle et magnifiquement interprété. L'histoire semble partir dans tous les sens et pourtant non, on reste joyeusement à bord et on surfe en équilibre sur une ligne directrice. Tout est dans l'art de cet équilibre, entre réalisme, réalité, loufoquerie et auto-dérision. Si vous n'aimez pas le conventionnel, le plan-plan et le bienpensant, vous passerez un moment absolument délectable.
Film atypique , bien filmé avec une histoire a la fois extravagante et un coté presque reportage sur Houellebecq. Pas mal de petites choses amusantes ,de bon second roles mais histoire décousu.
On ne s'ennuie jamais dans cette aventure en Guadeloupe de l'auteur de Plateforme et de l'humoriste déjantée. Jouant de son allure gauche et ensommeillée, le premier est souvent hilarant sans avoir besoin de faire grand chose, alors que Blanche Gardin, elle aussi dans son propre rôle, ne pense qu'à fumer et manger des produits hallucinogènes. Les péripéties s'enchaînent sans temps mort (ni vraisemblance), toujours avec une qualité de mise en scène que ferait bien d'étudier le duo Kervern / Delépine. Les séquences avec le chauffeur assigné aux déplacements de la troupe, qui ne veut parler que le créole et refuse d'activer la clim, sont jouissives.
Le film est très inégal, drôle surtout grâce à Blanche Gardin et politique. Filmé comme un documentaire, le scénario manque totalement de cohérence en enlisant trop les personnages dans la drogue et l’alcool. Le film perd alors en acuité. C’est dommage. J’aurais aimé retrouvé la puissance de Valley of Love, chef-d’œuvre de Nicloux selon moi.
Un vrai bijou ce film . Sans filtre enfin un film qui se lâche et ça fait un bien fou. Cest drôle et comme le dit la phrase du début ça fait du bien de rire tout en parlant de sujets sérieux. Merci monsieur Micloux pour cette comédie... et j ajoute que personne d autre que houllebecq est capable de se montrer ainsi. Bravo.allez y
Guillaume Nicloux est sans doute l'un de nos réalisateurs à la filmographie la plus éclectique, capable de changer complètement de genre d'un film à l'autre.
Il rajoute ici un troisième volet à la saga qu'il consacre à l'écrivain Michel Houellebecq après L'Enlèvement de Michel Houellebecq et Thalasso.
Dans ce nouveau film, après le beaucoup plus sage La Petite, il met en scène des des situations complètement loufoques, voire délirantes (un concours de faux sosies), des personnages truculents, interprétés par des acteurs qui jouent leur propre rôle avec un naturel confondant, venant brouiller la frontière entre la fiction et le documentaire, des rebondissements abracadabrants : autant d'ingrédients pour un film très réussi !
La première demi-heure est effectivement un régal d'inventivité, d'insolence et de drôlerie folle et l'on se dit que l'on tient là peut-être la comédie de l'année.
Blanche Gardin fait mouche à chacune de ses répliques, Michel Houellebecq est fidèle à lui-même, totalement désabusé, et les seconds rôles interprétés par Luc Schwartz et François Monier ne sont pas en reste. Les apparitions de Jean-Pascal Zadi, Françoise Lebrun et Gaspar Noé sont également un régal !
Puis, à l'instar du cinéma de Quentin Dupieux, le film s'embourbe petit à petit à cause d'un scénario qui n'est pas assez riche pour tenir sur la longueur et qui finit par tourner dans le vide, durant un dernier quart assez ennuyeux.
L'on saluera tout de même le talent qu'a Guillaume Nicloux pour, malgré la dérision et la légèreté apparente de l'ensemble, dérouler un propos politique, ici anticolonial (même si les deux ont tout de même un peu de mal à cohabiter). Il n'hésite pas non plus à déployer un humour grinçant sur des sujets comme le racisme ou l'homophobie.
Un film inégal, mais qui fait ce qu'il veut, comme il veut, et qui respire la liberté !
Le très prolifique et surtout versatile Guillaume Nicloux (au moins un film par an et capable de passer par tous les genres, du drame à l’horreur ou à ce genre de projet presque expérimental) revient avec un troisième film autour de l’écrivain très polémique Michel Houellebecq. Le cinéaste conclut donc ici une trilogie entre deux projets disons plus cinématographiques. Comme si tourner ces films était une sorte de récréation ou de thérapie pour le cinéaste entre deux long-métrages plus classiques et exigeants. « Dans la peau de Blanche Houellebecq » prend donc encore la forme d’un drôle de mélange entre documenteur, film de fiction et reportage autour du célèbre et controversé romancier après le sympathique et farfelu « L’enlèvement de Michel Houellebecq » et le drôlissime « Thalasso », le plus réussi des trois qui voyait le monsieur passer un weekend dans un centre de balnéothérapie nordiste avec Gérard Depardieu.
Dans ce troisième volet, le prétexte est tout aussi tordu et loufoque que pour les deux précédents si ce n’est plus : Houellebecq doit partir quelques jours en Guadeloupe pour assister à un concours de sosies de lui-même présidé par Blanche Gardin. Le script mélange donc encore une histoire à dormir debout et des personnages célèbres qui jouent leur propre rôle mais, cette fois, cela fonctionne moins que pour les deux précédentes. En effet, e côté amateur et bordélique est tellement poussé à son paroxysme dans celui-ci qu’il semblerait presque que « Dans la peau de Blanche Houellebecq » ne soit pas terminé et encore en cours de montage et d’écriture. Ce collage de séquences sans véritable fil conducteur risque d’ailleurs d’en laisser pas mal sur le bas-côté, surtout que les références aux deux précédents sont tout de même fortement présentes. Et, surtout, on rit beaucoup moins que sur « Thalasso » et le côté loufoque et décalé passe moins bien ici.
Cependant, même si ce nouvel essai de Nicloux, qui flirte encore une fois presque avec l’expérimental ou l’essai, s’avère décevant cette fois il y a tout de même de bonnes séquences qui nous amusent. Les répliques sur le racisme et le colonialisme font mouche, la première séquence avec Jean-Pascal Zadi et Françoise Lebrun est très bonne, la mine éteinte et les mimiques de Houellebecq sont impayables pour qui est client et le peps de Blanche Gardin et son humour pince-sans-rire sont parfaites dans cet univers et s’accommodent bien avec l’écrivain (même si son duo avec Depardieu demeurait bien plus impactant). Le film étant court, on passe tout de même un moment correct devant cet objet complètement azimuté et unique dans le paysage cinématographique français. Mais un peu plus de finitions et moins de laisser aller sur l’écriture, le montage et tout le reste auraient dû être de mise. Ou alors les blagues les plus courtes sont les meilleures et il serait temps d’arrêter avec ce délire qui lorgne du côté du cinéma de Délépine et Kervern en moins abouti et plus bordélique.
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"Dans la peau de Blanche Houellebecq" prolonge la recette caustique et jubilatoire de Nicloud mise en place sur "L'enlèvement de Michel Houellebecq". Et ça fonctionne toujours bien dans ce nouvel opus, l'effet de surprise du dernier cité en moins. Les actrices et acteurs y batifolent avec une aisance déconcertante autour d'un Michel Houellebecq fidèle à lui même et qu'on devine amusé. Il en deviendrait presque mignon le bougre !