Mon compte
    Un Jour Fille
    Note moyenne
    3,5
    68 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Un Jour Fille ?

    19 critiques spectateurs

    5
    6 critiques
    4
    10 critiques
    3
    2 critiques
    2
    1 critique
    1
    0 critique
    0
    0 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    Yves G.
    Yves G.

    1 481 abonnés 3 497 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 29 mai 2024
    Au XVIIIème siècle, un enfant, né avec les attributs des deux sexes, une vulve et un pénis, a été baptisée Anne sur l’avis des médecins. Elle a été élevée dans ce sexe. Mais après avoir avoué son attirance pour les filles et son manque d’intérêt pour les garçons, elle change d’identité et d’habit sur les conseils de son confesseur et de son père. Rebaptisée Jean-Baptiste (Marie Toscan), elle quitte sa famille et sa ville, fréquente une troupe de théâtre et s’installe finalement à Lyon comme tailleur. Jean-Baptiste y épouse Mathilde (Iris Bry), la fille de son patron, et y vit heureux en ménage. Mais la rumeur de son hermaphrodisme se répand dans la ville. Jean-Baptiste est arrêté et jugé pour profanation du sacrement du mariage. On lui reproche d’avoir dissimulé son sexe pour contracter un mariage avec une femme. Condamné en première instance, Jean-Baptiste fait appel. Il est brillamment défendu par maître Verneuil (Thibault de Montalembert).

    "Un jour fille" (un titre dont je n’avais pas saisi la signification avant de l’orthographier autrement : « Un jour fille… l’autre garçon ») est inspiré du cas d’Anne Grandjean exhumé par Michel Foucault dans son cours au Collège de France sur les anormaux en 1974. Le mémoire de maître Verneuil, présenté en 1765 au Parlement de Paris a été conservé. Il pose, dans le style inimitable de l’époque, la question que soulève cette affaire : « un hermaphrodite qui a épousé une fille peut-il être réputé profanateur du sacrement de mariage, quand la nature, qui le trompait, l’appelloit à l’état de mari ? ».

    Le premier film de Jean-Claude Monod, un philosophe renommé, spécialiste de la pensée allemande et de philosophie politique, venu sur le tard au cinéma, ne manque pas de qualités. J’ai pensé à des films similaires qui eux aussi utilisaient des faits réels qui s’étaient déroulés à la même époque : "Moi, Pierre Rivière, ayant égorgé ma mère, ma sœur et mon frère" de René Allio ou, plus récemment "Bruno Reidal" de Vincent Le Port.

    Son scénario se tient, qui maintient l’intérêt tout du long. Si le manque de moyens interdit les plans larges et les scènes de foule, le soin porté aux costumes, aux éclairages, le compense. La bande son de Karol Beffa est particulièrement travaillée, qui mêle Vivaldi, Telemann et le groupe pop Parcels.

    Toutefois, les partis pris du réalisateur m’ont interrogé.
    Le principal est le choix de son actrice principale. Jean-Claude Monod a choisi une jeune première, Marie Gascon, aux yeux bleus et à la belle chevelure blonde. Sans doute son physique peut-il rappeler un Chérubin du XVIIIème siècle. Mais force est de constater qu’elle n’est pas androgyne. On me rétorquera que les personnes intersexes ne le sont pas toujours. Mais je pense qu’un physique plus ambigu aurait été plus approprié au rôle.

    Deuxième source d’étonnement : la passivité du personnage à rebours de la figure consacrée et combattante de celui ou celle qui doit se battre pour faire admettre son genre à un entourage souvent hostile. Anne ne veut pas changer de sexe ; c’est son confesseur qui convainc son père de l’y pousser. Et une fois devenu.e Jean-Baptiste, il n’aspire qu’à une chose : la normalité d’une vie de famille sans histoire.

    Autre interrogation : la sexualité du personnage principal. Si Anne change de sexe, c’est parce qu’elle a avoué à son confesseur son attirance pour les femmes. L’homosexualité étant à l’époque impensable, la seule solution logique était de considérer qu’Anne ne pouvait être qu’un homme. Mais, considérant la morphologie très féminine de l’héroïne, le film prend une autre coloration : moins celle de l’intersexuation que celle de l’homosexualité. Est-ce un biais voulu par son réalisateur ? ou une erreur de casting ?

    Dernier point, formulé moins sous la forme d’une interrogation que d’une critique : le plaidoyer de maître Verneuil. Jean-Claude Monod a cédé au piège de la modernité. Il a donné à l’avocat de Jean-Baptiste des accents anachroniques, ceux des défenseurs du mariage pour tous contre les dévots volontiers apocalyptiques de la Manif pour tous. Ce manque de nuances dans ce film dont la délicatesse était jusqu’alors la principale qualité le gâche. Quel manque de confiance à l’égard du spectateur, assez intelligent pour dresser les parallèles qui s’imposaient avec la situation contemporaine ! Le pire advient à la fin de l’envoi quand est mis dans la bouche de l’avocat de 1765 le vers célèbre d’Eluard, cité par Pompidou au sujet de Gabrielle Russier : « la victime raisonnable au regard d’enfant perdu ».
    velocio
    velocio

    1 311 abonnés 3 140 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 6 mai 2024
    C’est l’histoire d’un personnage historique du 18ème siècle que l’agrégé de philosophie et docteur en philosophie Jean-Claude Monod a choisi de raconter pour son premier long métrage. Le nom de ce personnage, Anne Grandjean, laisse supposer qu’il s’agit d’une femme et, pourtant, c’est en tant qu’homme, portant alors le nom de Jean-Baptiste Grandjean, qu’il/elle a épousé Françoise Lambert. En fait, Anne Grandjean était née intersexe en 1732, ce que, à l’époque, on appelait, à tort, hermaphrodite : en clair, Anne avait des caractéristiques sexuelles qui ne correspondaient pas aux définitions classiques de la masculinité ou de la féminité mais avait été déclarée fille à sa naissance. Son mariage en tant qu’homme ayant été porté à la connaissance de le justice, Anne Grandjean a été jugée 2 fois pour profanation du sacrement du mariage, en première instance en 1763 et en appel en 1765. C’est dans des cartons des archives départementales de l’Isère qu’on peut trouver le texte de 20 pages qui raconte l’histoire d’Anne Grandjean, un texte écrit à la plume par l’avocat Maître Vermeil, celui qui défendit Anne lors de son procès en appel, et c’est dans un cours de Michel Foucault au Collège de France, intitulé « Les Anormaux » et donné il y a 50 ans que Jean-Claude Monod en a eu connaissance. Dans un tel contexte, un réalisateur ne peut pas éviter de se poser la question : dois-je respecter l’histoire à la lettre ou bien puis-je me permettre quelques modifications ? Jean-Claude Monod a choisi la 2ème option, mais de façon discrète, avec toujours comme objectif d’améliorer les qualités cinématographiques de cette histoire et de renforcer ce qu’on y trouve en phase avec notre époque. Lire la suite sur https://www.critique-film.fr/critique-un-jour-fille/
    Pierre
    Pierre

    19 abonnés 176 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 10 mai 2024
    Dans cette histoire de vrai d'une personne intersexe au 18e siècle. Anne/Jean-baptiste Grandjean qui doit cacher et affronter ça différence du reste de la société. Qui est toujours d'actualité au 21e siècle. Marie Toscan fait une excellente interprétation.
    Pierre E
    Pierre E

    12 abonnés 88 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mai 2024
    Très belle histoire vraie que celle de Jean-Baptiste Grandjean, né Anne, obligé à devenir homme et traduit en justice pour s'être marié. Magnifiquement interprété, voilà un grand film avec une économie de moyen et un résonance évidemment moderne. Je ne sais pas si les dialogues du procès en appel sont réels mais la scène est magnifique et la plaidoirie de l'avocat incarné par l'excellent Thibault de Montalambert a des accents étonnamment contemporains, en témoigne les réactions du public.
    Un petit coup de coeur pour ce grand film, vous l'aurez compris !
    Colette K.
    Colette K.

    2 abonnés 9 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 25 mai 2024
    Je ne connaissais pas cette histoire et je l'ai découverte avec bonheur : reconstitution d'époque et interprétation convaincantes.
    Mais pourquoi ce film est-il si mal distribué ?
    littlemomo75
    littlemomo75

    1 abonné 3 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 mai 2024
    Magnifique film sur une thématique méconnue, traitée avec beaucoup de finesse !! Marie Toscan est INCROYABLE !!
    Asimov
    Asimov

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 9 mai 2024
    Film sensible sur l'histoire étonnante d'un intersexué (on disait à l'époque "hermaphrodite") exhorté à changer de genre puis condamné pour s'être marié. Reconstitution discrète au service d'une remarquable interprétation.
    Enorapostec
    Enorapostec

    1 critique Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 mai 2024
    L'histoire d'un intersexué au 18° siècle qui résonne particulièrement avec notre époque et nous questionne sur le jugement que peut porter une société sur ceux qui sont différents. Un premier rôle délicat, t intéressant et très bien joué par l'actrice principale.
    Marjorie GUERIN
    Marjorie GUERIN

    1 abonné 1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 septembre 2023
    Film découvert en avant-première au festival du film historique de Plaisance-du-Touch FIFFH.
    Exceptionnel par le rôle porté par Marie Toscan. Vu avec un public éclectique : jeunes, passionnés, seniors et qui a interpellé tout le monde.
    Merci
    clgaillard
    clgaillard

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 mai 2024
    Un vrai coup de cœur pour ce film qui relate l’histoire vraie de Jean-Baptiste Grandjean, né Anne . Un film tout en finesse, une belle distribution. À voir
    Christine FAUCHY
    Christine FAUCHY

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 juin 2024
    Tres bon film retraçant L’histoire vraie d’Anne Grandjean née intersexe, au 18e siècle. Ce fiilm, réalisé avec une grande justesse, prend toute sa dimension dans notre actualité. Les acteurs sont excellents.
    Ce film a été à l'affiche dans très peu de salles, ce qui est vraiment dommage. Il aurait mérité d'être primé à Cannes.
    Chris 2mag
    Chris 2mag

    1 critique Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 15 mai 2024
    Film génial, lien entre le 18 eme siècle et l’actualité sur le délicat sujet du genre. Actrice à découvrir.
    Kadame
    Kadame

    2 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 5 juin 2024
    Un très beau film, classique dans sa facture mais très émouvant et bien joué, sur un personnage intersexe ayant réellement existé.
    lolodesbois
    lolodesbois

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 14 mai 2024
    Un sujet très très contemporain dont on aurait pu imaginer qu’il ne pourrait pas se poser au temps des « Lumières » !?
    Très très éclairant !
    Sofie75
    Sofie75

    1 critique Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 13 mai 2024
    Un film magnifique, une actrice incroyable, une révélation.
    On devrait tous courir voir ce film.
    Si moderne malgré les costumes.
    Mais ou peut on le voir ?
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top