Adultère mode d’emploi
Caroline Vignal avait réalisé le très populaire Antoinette dans les Cévennes en 2020. Pour ces 98 minutes, la vox populi me confirme que j’ai eu la chance de ne pas voir de bandes-annonces car, selon cette même vox populi le meilleur y est montré. Le meilleur donc… ? Un mari formidable, deux filles parfaites, un cabinet dentaire florissant : tout va bien pour Iris. Mais depuis quand n’a-t-elle pas fait l’amour ? Peut-être est-il temps de prendre un amant. S'inscrivant sur une banale appli de rencontre, Iris ouvre la boite de Pandore. Les hommes vont tomber… Comme s’il en pleuvait ! Une comédie du genre banale entièrement sauvée par son casting.
Comment dépasser la peur, la paresse, la prudence et l’inertie qui asphyxient peu à peu un couple ? Voilà la question centrale de cette comédie gentillette. La réponse : l’adultère ! Et pour ce faire, quoi de mieux, ou de pire, que les sites de rencontres ? Le dossier de presse nous apprend que la réalisatrice s’est créée un profile sur Tinder et a compilé pendant des mois les fiches des hommes avec qui elle avait été en contact, ainsi que les messages et les photos reçus. Belle conscience professionnelle. Heureusement pour nous, malgré l’avalanche de SMS qui déboulent sur le portable de l’héroïne, on a en le bon goût de ne pas trop filmer les écrans. Reste que filmer la sexualité dans une comédie tout public relève de la gageure, d’où l’utilisation systématique de l’ellipse sans pour autant faire l’économie de quelques propos sulfureux voire subversifs. Comme vous pouvez le constater, pas mal de bonnes intentions, j’allais dire peut-être trop. Un film presque sage sur un sujet à la limite du scabreux… je ne suis pas sûr que Caroline Vignal est réussi son coup… si je puis me permettre.
Heureusement, il y a le festival Laure Calamy, qui sait décidément tout faire. On apprend ici, qu’elle sait aussi danser et chanter. En tout cas, je le répète, elle sauve le film. J’ai également adoré la présence de Vincent Elbaz en mari fidèle mais dépassé. Ajoutons les noms de Suzanne de Baecque, Sylvain Catan, Zoé Richard et Laurent Poitrenaux. Une comédie décomplexée et sans cynisme mais qui, par manque de rythme, s’essouffle trop rapidement pour soutenir l’intérêt. En fin de compte, un film inoffensif vite vu et vite oublié.