Commando est une bonne petite série B d’action à l’ancienne, qui figure probablement dans le haut du panier de la filmographie de Mark L. Lester.
Au casting on retrouve Schwarzenegger, qui devait récidiver dans le rôle du marine indestructible peu après avec Predator. Ici il s’amuse clairement de son image, de son physique, le mettant à contribution pour façonner un personnage hautement caricatural, mais franchement plaisant à suivre, John Matrix. Tout le film est fortement second degré, et le héros en particulier qui est gratifié de quelques répliques cultes. A ses cotés, d’autres personnages sont dans la même veine, dont Vernon Wells, lui aussi hautement cartoonesque avec son personnage à l’allure d’ailleurs assez bizarre. Coté casting féminin je ne peux que souligner la prestation de Rae Dawn Chong, charmante, et qui amène une certaine « maturité » féminine au milieu de l’action virile et bourrine. A noter le petit rôle d’Alyssa Milano, qui ne retient pas plus l’attention que cela néanmoins, étant plutôt anecdotique.
Le scénario est restreint à peu de choses. C’est de la vengeance pure et dure, et forcément comme c’est Schwarzenegger qui est la cible, ca dépote. En fait l’histoire enfile les scènes d’action, les combats, les poses à l’humour noir (dont une en haut d’une montagne qui vaut le détour). Comme Lester emballe bien son affaire, qu’il y a une excellente gradation (le final est tonitruant), du rythme, et surtout beaucoup de second degré, Commando passe très bien, à condition bien sur d’aimer ce genre de films qui ne font pas réfléchir.
Formellement Lester offre une très bonne mise en scène. L’action est rondement menée, avec des affrontements très lisibles et variés. Je retiens un fameux combat avec un béret vert, et bien sur le seul contre tous de la dernière partie qui reste surement un des moments les plus marquants du cinéma d’action des années 80. La photographie est assez vieillotte pour sa part, mais c’est vrai que ce film a déjà presque 30 ans. Quant aux décors, ils sont nombreux, variés, et d’un niveau tout à fait convenable. Je souligne que si Commando ne se prend pas trop au sérieux, il est néanmoins doté de quelques scènes violentes (celle dans la cabane de jardin par exemple), qui peuvent heurter certaines sensibilités. Coté musique, on ne peut pas dire qu’il y ait grand-chose, juste une bande son d’accompagnement, mais pas plus.
En somme, Commando c’est le film d’action décérébrée, pas prise de tête, qui ne s’encombre pas du superflu mais fait ce qu’il a à faire de belle manière. Il fait du bien le jour où les neurones sont franchement amorphes, et il présente encore aujourd’hui un bel intérêt. Il vaut le coup d’œil, d’autant qu’il passe assez régulièrement à la télé.