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scorsesejunior54
154 abonnés
694 critiques
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1,0
Publiée le 17 juillet 2008
Par les troubles politiques, jamais l'Italie n'aura été épargné. Depuis sa formation, elle n'a cessé d'être confronté à des mouvements radicaux de tous bords. Inutile de préciser que la situation était extrêmement tendue au lendemain de la Seconde Guerre Mondiale et qu'une première autopsie quelques années après (1961) était loin d'être la malvenue. Le polémique Franceso Rosi mit donc en scène cette année-là l'odyssée du célèbre bandit Salvatore Giuliano, soulignant bien évidemment ses liens plus que directs avec la mafia mais également avec certains fonctionnaires plus ou moins importants du pays. Le cinéaste choisit dès le départ de découper son récit en deux époques qu'il confrontera ensuite parfois de façon confuse : l'avant et l'après-assassinat de son héros. Une voix-off très solennelle et explicative sera également utilisée afin de précisément remettre en contexte (dans une démarche proche du documentaire) les différents événements ici décrits. Dans l'ensemble, le réalisateur se désintéresse d'un portrait personnalisé de celui dont le film porte cependant le nom et préfère se concentrer sur ce que génère ce personnage, dans un entourage évalué à de multiples échelles. Démarche à la fois courageuse et originale qui s'avère toutefois être une arme à double-tranchant : souvent, Rosi semble ne plus savoir où donner de la tête, sur quoi se concentrer. Ses qualités de narration dans l'ensemble assez fébriles ne lui permettent pas de passer avec fluidité d'une époque à une autre, ni même de jongler entre divers caractères. C'est ainsi que le rythme se voit progressivement déséquilibré avec quelques tentatives infondées aussi bien dans le thriller d'action que dans la reconstitution fidèle en passant par le film-procès insupportablement bavard. Malgré des qualités techniques évidentes, F.R. ne parvient pas à sortir le spectateur de sa torpeur : "Salvatore Giuliano" est un long et ennuyeux défilé de personnages pas toujours bien impliqués dans l'histoire. Pas top.
Film-enquête à résonance sociopolitique, qui fit grand bruit à l'époque. Francesco Rosi lève quelques non-dits et met au jour un faisceau de relations troubles. Le cinéaste joue la carte d'un cinéma réaliste : acteurs non professionnels pour la plupart, décors naturels, réalisation discrète... Mais le titre est un peu trompeur, le personnage de Salvatore Giuliano étant moins développé que le contexte sicilien. Outre cette frustration, on a également du mal à cerner les personnages secondaires. D'où l'impression d'une œuvre désincarnée. Et austère sur la longueur. Par ailleurs, le refus de chronologie ajoute à la complexité du récit et aux difficultés de compréhension pour le spectateur non spécialiste de l'histoire italienne...
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3,0
Publiée le 26 juillet 2010
Quand le rèalisateur italien Francesco Rosi fait un film sur "Salvatore Giuliano", il veut que les gens comprennent le contexte dans lequel ce bandit a agi! Ce classique fit l'effet d'une bombe à l'èpoque, pour le ton nouveau qu'il apportait, son regard et sa luciditè! A la manière d'une vèritable enquête, avec des acteurs inconnus, il choisit donc de rèduire l'importance de l'homme Giuliano et de faire ressortir au contraire le rôle du milieu social et politique sicilien! Et la Sicile elle-même, tout en ètant dècrite dans sa spècificitè, est mise en relation avec l'histoire de toute l'Italie! Entièrement tournè en dècors naturels, une oeuvre solide qui a la force exemplaire d'un document et d'un tèmoignage...
Salvatore Guiliano attise la colère, maître du banditisme sicilien , il est assassiné dans une chambre d'hôtel alors que le gouvernement italien deploit toutes ses forces pour tenter de le retrouver. Ceux qui l'ont ainsi réduit au silence se trouve sommer de révéler qui ce meurtre protège-t'il. Car Guiliani n'a pu impunément échappé aux autorités locales sans leur bienveillance, sans le consentement de magistrats et d'hommes politiques les plus hauts placés. Alors Rosi demonte un echafaud complex, fait de fils conducteurs précis. La collaboration effective des populations locales, les manigances de la mafia et de la police pour contrôler la contrebande, et le parcours d'un maquisard et de ses hommes, immortels héros de l'indépendance Sicilienne. La lutte de Guiliani est orienté pour Rosi, manipulable et observable par la multitude des objectifs, voilà l'homme en proie à la paranoïa, la permanence de l'évocation d'une infinité de réseau qui se matérialise par une cohésion mafieuse incroyablement fertile pour le travail de Rosi (jusqu'au spectaculaire), permet d'éviter une simplicité, voir une lisibilité trop abstraite du film. Guiliano c'est d'abord la place d'un héros au centre d'une identité, au sein d'une communauté, où la rudesse paysanne se confond à l'apprête de la lutte armée, ce rappel est le vrai moteur du film. Comment les forces s'organisent et comment elles derivent. C'est au peuple sicilien de la raconter. En cela le film est un plaidoyer pour la dignité.
Tel un documentaire ce film nous refait vivre les événements d'après-guerre en Sicile. La scène d'arrestation des hommes et la mutinerie de leurs femmes est très réaliste. Toutefois on se perd dans les personnages très nombreux
Rosi filme une époque clé de la résistance italienne en prenant comme figure clé le "héros" bandit sicilien. Film politique exclusivement mais non dénué d'actions franchement bien tournées, de traques dans la montagne assez spectaculaires sans oublier le procès tendu et les dernière scènes où le noir submerge le récit.
Assumant le parti-pris du réalisme sans fioriture ni digression, le réalisateur reconstitue le puzzle judiciaire du meurtre du bandit sicilien mythique que fut Salvatore Giuliano sur un ton documentaire (parfois si méticuleux qu'il induit des lenteurs), tant par la froideur de la voix off (qui permet aux néophytes de recevoir les informations contextuelles nécessaires) que le choix d'acteurs non professionnels (ce qui implique cependant des interprétations inégales) ou la photographie bichrome insistant sur l'aspect historique du récit; or celui-ci, intelligemment, part de la découverte du corps pour construire en parallèle les origines et les conséquences de cette mort. Charge politique, le drame décrit plus encore une époque italienne qu'un brigand en s'attachant à dénoncer la corruption généralisée, le désespoir du petit peuple, les manigances du/pour le pouvoir. Sans jugement ni manichéisme le récit n'émeut pas mais indigne ou interroge. Pertinent, profond, personnel!
Difficile de critiquer un film qui n'a au fond rien de très agréable ni excitant, et dont se dégage pourtant quelque chose de très fort. En effet, à la fois vrai film de fiction et quasiment documentaire, « Salvatore Giuliano » étonne par son ton sans concessions, évitant tout didactisme pour nous proposer quelque chose de particulièrement réaliste, comme en témoigne l'angle que Francesco Rosi a adopté. Quelle prouesse de ne faire quasiment jamais apparaître le personnage éponyme, pour au contraire s'intéresser à son aspect insaisissable, mais surtout à ceux qui l'entourent, ses alliés comme ses ennemis. De cette façon, le réalisateur parvient très bien à retranscrire la complexité de l'enquête, ainsi que les différents enjeux de la mort de Giuliano, comme en témoigne plusieurs scènes de procès saisissantes, d'autant que Rosi se garde bien de prendre clairement parti, préférant simplement évoquer les faits avérés, sans oublier pour autant les nombreuses zones d'ombre qui ne seront jamais éludées. C'est assez lent, mais s'explique par la difficulté de clore le dossier, d'avoir toutes les réponses, de comprendre tout ce qui a pu se passer et les intérêts des uns et des autres quant à l'assassinat du bandit... Une page peu glorieuse de l'Histoire d'Italie décrite avec talent et intelligence : du « cinéma-vérité » comme on aimerait en voir plus souvent.
Le réalisateur a pris le parti de raconter l’histoire du Sicilien Salvatore Giuliano comme un documentaire (renforcé par le noir et blanc) ; malheureusement, l’excès de flash-back en rend la compréhension difficile. spoiler: Même si le récit débute par sa mort à 28 ans (le 5 juillet 1950 à Castelvetrano, avec exposition de son cadavre dans son village natal de Montelepre dans la province de Palerme), une narration chronologique (à partir de 1945 où Salvatore Giuliano rejoint les indépendantistes, avec l’arrière-pensée d’être blanchi du meurtre d’un carabinier alors qu’il faisait du marché noir) aurait été plus pédagogique pour le spectateur non spécialiste de l’histoire contemporaine de la Sicile, sans compter la longueur du film (2h03). Bien que Giuliano passe pour un Robin des Bois sicilien en distribuant aux pauvres ce qu’il prend aux riches, il n’en reste pas moins un bandit à l’origine, spoiler: notamment, de la tuerie (11 morts et 27 blessés graves) du 1er mai 1947 (9 jours après la victoire aux élections régionales de la coalition entre le Parti Communiste Italien et le Parti Socialiste Italien) lors de la fête du Travail à Portella della Ginestra où ses hommes ouvrent le feu sur une foule de 3 000 personnes. Néanmoins, le film montre bien la collusion entre banditisme, Mafia, indépendantistes et même pouvoir politique anticommuniste grâce au procès de Viterbe (Latium)spoiler: où on découvre qu’il n’a pas été abattu par le capitaine des carabiniers mais par son lieutenant Gaspare Pisciotta (en échange d’une amnistie mais qui est condamné à la prison à perpétuité et où il mourra empoisonné).
Francesco Rosi retrace ici l’histoire vraie de ce personnage aussi obscur que mythique sans jamais le faire apparaître à l’écran (si ce n’est son cadavre). Le spectateur ne saura rien non plus de sa vie personnelle ou de sa psychologie. C’est que le projet du cinéaste est de dresser un tableau social de la Sicile d’après-guerre, et des méandres compliqués de son fonctionnement. Giuliano en est pour lui le symbole, au centre des différentes forces qui se confrontent ou s’affrontent : le pouvoir Italien, les séparatistes Siciliens, les Communistes et la Mafia. Le style de Rosi est en parfaite adéquation avec ce projet. Une approche, en noir et blanc, qui donne parfois l’impression d’un documentaire (ce que le film n’est pas). Des choix filmiques confirmant sa démarche : des plongées verticales révélatrices d’une volonté de recul, de prise de hauteur vis-à-vis des évènements racontés, et des panoramiques symboliques de l’ambition de livrer un panorama le plus large possible de la Sicile de cette époque. Un grand film constamment intéressant, un modèle de film-dossier.
Sur la liste des dix meilleurs films de l'histoire du cinéma selon Martin Scorcese, ( réalisateur fameux et cinéphile devant l'éternel ) "salvatore Giuliano" arrive en 7 eme place. Michael Cimino auteur du "voyage au bout de l'enfer "tenta un remake qui n'arrive pas à la cheville du film de F Rosi. Peut-être le meilleur film de cet immense réalisateur, c'est dire ou je situe à mon tour Salvator Giuliano. Tiré d'un fait réel, le film fût critiqué vertement en Italie lors de sa sortie. On lui reprochait de remettre en cause les institutions. Leonardo Sciassia auteur du scénario et écrivain célèbre répondit " si seulement les institutions existaient ( dans le pays)... un chef-d'oeuvre
A situation opaque, compte rendu compliqué. Difficile de suivre le film sans un minimum de lecture sur la Sicile de la fin de la guerre et de la Libération, avec ses luttes, ses connivences, ses manipulations entre armée américaine, mafieux, indépendantistes siciliens, polices italiennes, militants communistes, etc... C'est austère comme un coup de trique mais profondément honnête et dramatiquement très bien construit (un procès mieux que dans un film américain) et prenant. En creux c'est un portrait vertigineux d'une société dévorée par la violence et la corruption, dont finalement Giuliano n'aura été qu'une marionnette et un cadavre illustre. Beau film politique, beau comme une tragédie grecque.
Un chef d'oeuvre du cinéma politique italien de Francesco Rosi. Ici, tout est en place pour un réquisitoire méticuleux des pratiques de la Mafia au sortir de la seconde guerre mondiale Le récit est historiquement argumenté et à l' unisson de la manière, sobre et intense , de filmer les différents protagonistes.
Une croquante critique sociétale de l'Italie des années 50, avec les magouilles entre rebelles, Etat, police, carabinieri & Mafia. Une certaine âme italienne se présente avec ses machos grandes gueules un peu violent & leur tenacité.