A l’heure où les Vampires sont devenus un phénomène de mode et envahissent régulièrement nos écrans – de façon plus ou moins réussie d’ailleurs –, revenir aux classiques est toujours agréable !
Signé Joel Schumacher, Génération perdue (incontournable dans les 80’s) fait sans nul doute parti des films les plus réussis qu’ils soient sur le sujet.
Premier coup de force : dépoussiérer le mythe en modernisant ces séducteurs aux dents longues – blouson en cuir, piercings, tatouages, Harley Davidson, grands amateurs de rock et de parcs d'attractions… Les Vampires de Santa Carla sont loin du Dracula de Stocker mais ils conservent néanmoins les capacités de séduction, la force incroyable et le pouvoir de voler propres à leur aïeul ; ainsi que les faiblesses qui vont avec, à commencer par une légère antipathie pour le Soleil ! Ces Vampires, fort heureusement, gardent ainsi tout leur potentiel de séduction et leur aura dangereuse.
Surtout, il y a cette allusion à la jeunesse brisée, omniprésente à chaque plan, comme cet autel à l’effigie de Jim Morrison, dans le repaire des Vampires. Loin des cryptes et des cimetières, l'antre est ici une boîte de nuit évoquant directement la période grandiose du XXème siècle. Ces allusions au passé nimbent le film d'une mélancolie trouble mais bel et bien palpable.
L'œuvre de Schumacher ne serait rien sans sa bande de Nosferatu, aussi inquiétante que sympathique. À sa tête, Kiefer Sutherland, manipulateur et charismatique est au sommet de sa forme.
Faute de moyens trop conséquents pour pouvoir donner dans l’avalanche d’effets spéciaux, Schumacher innove et s’offre quelques plans très intéressants – comme ceux qui immergent le spectateur du point de vue des Vampires, alors que ces derniers sont en plein vol. Le final, un combat à huis clos dans une maison isolée, devenu mythique, est très réussi et mélange habilement le burlesque au gore.
Quant à la BO, une succession de morceaux rythmés étonnamment bien choisis, elle comporte de très bonnes surprises comme l’envoûtant thème principal, « Cry Little Sister » de Gerard McMann ou une reprise de « People are strange » des Doors.
Mais la véritable innovation vient surtout d’une bonne dose d’humour et de dialogues hilarants, Génération Perdue plait surtout parce qu’il se prend peu au sérieux. Et surprise ! Ce sont les mini chasseurs de Vampires qui volent la vedette à leurs aînés, Corey Haim, Corey Feldman et Jamison Newlander. En apprentis Van Helsing, le trio fait des merveilles.
À voir absolument en VO pour les inconditionnels des Vampires ou les amateurs du cinéma des années 80, il y a fort à parier que vous y trouverez votre compte ! C’est bien simple : plus on se replonge dans l’univers sensuel et délicieusement dangereux de Schumacher, plus on est « a crocs ».