On va commencer par parler de l'aspect le plus sympathique du film de Schumacher, à savoir son casting. On y retrouve en effet l'oscarisée Dianne Wiest dans le rôle de la maman. Un rôle hautement insignifiant puisqu'elle passe son temps à sourire niaisement et à assister, impuissante, aux différents événements. Flirtant avec son patron, pardonnant tout à son cadet, inquiète face à ce que devient l'aîné, elle ne fait rien pour arranger les choses. L'aîné est joué par l'excellent Jason Patric, qui ne s'en sort pas trop mal en dépit d'un personnage niais et jamais attachant, prenant systématiquement la mauvaise décision. Il forme qui plus est un couple mièvre et cliché avec Jami Gertz, Le leader du gang est joué par Kiefer Sutherland, qui trimbale sa carcasse shootée à la coke durant tout le film, jamais inquiétant, jamais crédible, toujours l'air défoncé et l’œil torve. Et je ne parle pas des scènes où il apparaît grimé en vampire, un grand moment de kitsch qui montre bien le manque de talent et d'inventivité à l'oeuvre sur ce film. Les maquillages donc sont on ne peut plus ratés, le générique final créditant fièrement Greg Cannom, alors qu'ils sont risibles : fond de teint blanc, lentilles jaunes, dentier avec les canines et c'est tout, voilà pour le travail ! D'une manière générale, le film ne joue qu'assez peu avec les fameux codes du genre. L'ail n'a aucun effet, au contraire de l'eau bénite (bonjour la propagande catho), les demi-vampires peuvent évoluer en plein jour avec des lunettes de soleil, il ne dorment pas dans des cercueils mais la tête en bas façon chauve-souris, ils ne sont pas dotés d'une force herculéenne et ils peuvent voler comme de gros guignols. Bref, c'est raté et là encore, hautement ridicule et kitsch. Mais bon, que sauver de ce film au final ? Au niveau de la mise en scène et du découpage, on est face à un degré zéro qui frise l'indigence. Là, la photo est jolie, avec beaucoup de lumières néons, des éclairages en forêt plutôt réussis, quelques plans aériens sympathiques et il pose en quelques plans une atmosphère assez prenante (l'arrivée en ville de la famille est bien foutue). Mais bon, on peut accorder un maximum de crédit au directeur de la photo sur ce point. Pour le reste, on a droit à un montage clippesque (l'attaque sur la plage est juste horrible à regarder, blindé d'effets et avec des plans toutes les demie-seconde), des scènes d'action jamais impressionnantes (la poursuite en moto sur la plage, avec ses inserts tout foirasses tournés en studio face à un ventilo, les différentes confrontations mises en scènes de manière illisible, avec des vols câblés à mort mais tout rigides au niveau de la chorégraphie) sans parler de la scène d'amour chaste du milieu du film : surimpression du couple avec des vagues et un voile blanc qui flotte, pas de plan nichon, pas de plan sur le torse du héros non plus, une musique sirupeuse en fond (d’ailleurs, la BO pop de l'époque est juste à pleurer de rire tellement c'est kitsch), bref, nada, walou, le degré zéro du genre. Les dialogues sont niais, les situations s'enchaînent à toute vitesse au mépris de toute vraisemblance et parfois de cohérence, on est face à une bande de sous-doués qui se prennent pour les Goonies de l'horreur qui vont dérouiller des vampires qui terrorisent une ville depuis des années avec trois pieux, un arc et de l'eau bénite dans des pistolets à eau, des ados frêles qui font face à des créatures surpuissantes mais qui s'en sortent grâce à un chien encore plus maigre qu'eux, bref, c'est du grand portnawak qui racole le public ado et qui propose un divertissement niais, doté d'un twist tellement pourri qu'il ne vaut même le coup de le spoiler. La critique complète sur thisismymovies.over-blog.com