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Pascal
159 abonnés
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4,0
Publiée le 23 avril 2023
La reedition en salle des deux titres phares de la filmographie de Mike De Leon permet de se rendre compte du talent de ce cineaste philippin dont le travail a ete peu diffuse dans l'hexagone en comparaison avec celui de son compatriote Lino Brocka ( decouvert par Pierre Rissient lors d'un voyage en Asie).
" Kisapmata" (" clin d'oeil" en Tagalog ) est tire d'un fait divers ayant frappe les esprits dans l'archipel philippin.
Histoire d'une famille placee sous la coupe d'un tyran domestique, pervers et probablement paranoiaque ( sa jalousie maladive a l'egard de sa fille le laisse supposer cf :l'issue tragique), c'est des deux titres distribues, a mes yeux, le plus reussi.
On pense parfois a Bunuel ("el" notamment ) et aussi a Haneke, mais avec un style propre, en visionnant cet opus de De Leon.
Autant dire que le talent du cineaste s'exprime ici de facon formidable et se hisse sans aucun doute au niveau des meilleurs opus de Brocka.
Le casting, l'interpretation, le montage sont d'une grande reussite qui compensent un decor et une photo assez quelconque.
Carlotta met en lumière la filmographie de Mike de Leon qui dès la fin des années soixante-dix aborde des questions sociales et politiques à travers une filmographie qui recueille aussi bien des films de genre ou d’auteur. Drame psychologique, thriller politique, romance, film d’espionnage parodique, tout est bon chez de Leon. Aux extrêmes je retiens « « Kisapmata » . Ou l’enfer d’une femme et de sa fille auprès d’un homme qui les retient quasiment prisonnières sous leur propre toit. Quand la jeune femme se marie, le père entend conserver l’emprise sur sa petite fille. Elle n’est pas en reste sur ce comportement suspicieux les uns envers les autres face à cet homme pervers et ce gendre désemparé. La soumission des femmes, le patriarcat Mike de Leon évoque les Philippines comme un pays retranché dans ses traditions et incapable d’évaluer l’état du monde. Le climat familial angoissant participe à cette altération de la réalité. On a de plus en plus peur et ce qui devait arriver, arriva Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Kisapmata est inspiré d’un fait divers et s’appuie sur un scénario très documenté. Mike de Leon opte pour une narration limpide respectant sans faille l’ordre chronologique des évènements filmés. De la sorte, le propos porté par Kisapmata ne souffre d’aucune incertitude bien que les motivations sombres du personnage principal demeurent floue. Le mobile des actes perpétrés aurait mérité un traitement plus développé que celui proposé. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/lumiere/lumiere2022/#K