La Belle Bleue ou la preuve que la contrainte sert l' Art et la créativité . Pas de moyen, mais que de talents de Ronan et Ioanna !
Oeuvre inclassable, originale, fable poétique, drame comique...Un homme et une femme ou la relation complexe entre l' Homme et La Belle Bleue, pas vue du ciel , non, mais vue avec hauteur et finesse d' un mini espace de 18 m². Ni lui, ni elle n'ont de prénom, car ils incarnent quelque chose de plus grand, confinés dans ce studio étroit. Cette oeuvre raconte entre autre le confinement , mais en réalité bien plus que cela. Le spectateur est replongé presque mystérieusement dans cette expérience introspective impensable et inédite sans que jamais le mot de confinement ne soit prononcé. Le temps de pause est imposé, la lenteur est imposée, l'ennui est imposé et la conscience de la nature sublime mais meurtrie nous saute à la figure. Et pas une seconde on ne s'ennuie. Non. On est happé par les deux talentueux comédiens qui jouent leur création, on est happé par l'histoire, on est happé par la beauté époustouflante des images, de leurs successions, happés par le rythme, happé par l'atmosphère colorée et feutrée, happé par leur échanges tantôt légers, drôles ( oui, on rit ! ) , parfois profonds, voire violents. Leur quotidien banal , leur relation ambigüe, mystérieuse, dérangeante même se joue sous nos yeux, servis par une musique qui épouse à merveille cet ensemble artistique. Alors le temps s'égraine inexorablement et la tension devient palpable...Qu'adviendra t-il de lui, d'elle ?
Bravo, c'est majestueux.