Un film aux dehors racoleurs, mais se révélant être un très beau récit sur la perte d'un proche, les traversées solitaires et l'acceptation de la mort. Usant de tons volontairement désaturés lors des scènes du quotidien, la beauté graphique prend son sens dans l'explosion des couleurs qu'abrite le tunnel. C'est dans ce lieu, suspendu à travers le temps, que les désirs les plus chers deviennent réalité. Du moins, le croit-on au début.
L'histoire se tourne vers la recherche du bonheur, la quête d'une vie meilleure, loin des humeurs grisâtres de l'école, des camarades moqueurs, des parents négligents. Sur un quai de gare, Touno cède à Hanashiro le parapluie qui lui sert de protection contre le mauvais temps – vu autrement, contre les moments tristes. Ce présent les rapproche. Ils se découvrent un train de vie morose en commun.
Le tunnel vers l'été qu'ils expérimentent leur montre que les moments consacrés dans un entre-deux mondes à errer, hors du temps, en quête de l'impossible les éloigne des autres, les plongent dans un antre réconfortant au prix d'un isolement.
Le fait est que ce tunnel
ne leur montre pas tout à fait ce qu'ils désirent. Touno n'y voit pas sa sœur, mais une perruche qui entonne la comptine qu'elle chantait autrefois. Hanashiro trouve l'inspiration, le courage de poursuivre son rêve de mangaka.
Ce voyage introspectif, après les avoir rassembler autour du mal-être qui les habitait, les sépare. Touno divague pendant plusieurs minutes, devenues des heures en dehors. Il perd tout contact avec Hanashiro, mais se retrouve en présence de sa sœur, dans une dimension où la capture du scarabée de l'aurait pas tuée. Elle le lui offre, renouvelle son amour, et lui assure qu'ils se reverront.
Pendant ce temps, huit ans se sont écoulés pour Hanashiro, qui a réussi à trouver un éditeur pour ses dessins. Les retrouvailles avec Touno sont d'autant plus fortes que le temps n'a pas altéré leur relation. Le parapluie, symbole de leur amitié devenue amour, revient entre les mains de son propriétaire.