Certains réalisateurs ne cessent jamais de surprendre. Ils ont réalisé de bons films dans leur vie, des films moyens, d'autres exécrables, et puis livrent pour la fin un testament qui ne trouve pas d'égal dans le passé. Ainsi, Robert Bresson parachève brillamment son œuvre avec L'Argent en 1983. De même, John Huston, qui possède quelques bons navets à son actif, s'est réservé pour sa dernière œuvre : il n'existe peut-être aucun autre film au monde aussi subtil, aussi enchanteur et aussi nostalgique que le crépusculaire Gens de Dublin. John Huston, parvenu à la fin de sa vie, accède à la beauté avec cette magnifique adaptation d'une nouvelle de James Joyce, élégiaque et pathétique.
C'est évidemment à voir si on aime l'Irlande, la culture irlandaise, sa musicalité, son sens de l'au-delà. Autrement c'est de ce qu'on a fait de plus simple et de plus limpide sur la proximité de la mort, entre néant et pérennité. On a le sentiment de quelque chose de fantomatique sur la fin et on est, physiquement, terriblement ému.
Film posthume de ce grand metteur en scène qui était john Huston. Considéré par plusieurs critiques et spectateurs comme un véritable chef d d'oeuvre, pour ma part c est très loin d etre le cas. Je me suis ennuyé, film trop bavard, certes émouvant par certain moments car ça sonne pour le réalisateur comme un adieu, mais ces interminables dialogues qui ne m apprennent rien ou si peu de choses m ont peu à peu désintéressés du film et m a laissé au bord du chemin. Cela m ennuie beaucoup car c etait un immense cinéaste et de surcroît son dernier film, mais je n ai pas été sensible à cette oeuvre
Perfection est le seul mot possible pour ce film-testament de Huston, qui a dirigé avec ses dernières forces et une perfusion dans le bras pour tenir jusqu'au bout. La scène de la révélation, jouée par sa propre fille Anjelica, demeure gravée dans la mémoire.
Adaptation extrêmement fidèle d'une nouvelle remarquable. John Huston porte l'œuvre littéraire à l'écran avec précision et talent. Quelle merveille d'entendre Frank Patterson réciter cette ballade irlandaise - "You have taken the east from me; you have taken the west from me; you have taken what is before me and what is behind me; you have taken the moon, you have taken the sun from me; and my fear is great that you have taken God from me!"- et chanter The Lass of Aughrim, qui illustrent à la perfection la critique irlandaise de Joyce et sa vision de l'Art. C'est l'art d'ailleurs, dans ce dernier film d'Huston, qui côtoie la mort dans une éblouissante extase de mots, de sons et d'images.
Dehors, la neige, lhiver. Les demoiselles Morhan reçoivent. On boit, on mange, on discute, on danse, on chante, on joue de la musique. On pense au Woody Allen sombre (celui dIntérieurs, September ou plus tard Une autre femme), à Tchekhov aussi, Bergman parfois. A John Huston, lui même, surtout. The Dead, cest son testament. Il a 81 ans, en fauteuil roulant, sous respiration artificielle lorsquil réalise son film, son plus beau trésor. Rare sont les chef duvres qui, comme ces Gens de Dublin ne sexplique pas. Sa mise en scène est délicate. Les acteurs, brûlants de lintérieur, sont épatants de sobriété. Par cette poésie profonde et endolorie, Huston tire ses conclusions. Vivre, cest mourir un peu.
La musique est légère mais elle vrille le cœur lentement, jusqu’à le vider, jusqu’à le faire imploser… 1904 : la neige feutre la nuit, feutre les vies, les passés vains, les avenirs éteints… Huston remplace la plume de Joyce par sa caméra, fidèle aux mots, fidèle aux images visionnaires. Il restitue l’aube d’un siècle qui s’annonce sombre, tragique, la fin d’un monde de certitudes, de convenances, de rapports superficiels propres à la bourgeoisie catholique irlandaise mourant d’ennui, figée dans une affectation qui sonne faux, s’installant dans un vide auquel on ne peut échapper (même pas Freddy qui est le plus lucide et se réfugie dans l’alcool). Une nostalgie pesante prend part à tous les propos et fait des choses vitales avec les détails dérisoires, précieux et inutiles : abécédaires fanés, dentelles et pudding brun… souvenirs de musique, musique des souvenirs… Et enfin, il y a les dix dernières minutes où l’on remonte vers un drame lointain qui redonne le vrai poids et la vraie valeur de la vie, porté par des chansons qui remontent les rues de l’hiver et conduit lentement vers un tourbillon d’émotions profondes et graves comme peu de films savent en donner.
Dernier film de J.Huston. Son chef d'oeuvre. Chez d'oeuvre aussi de l'histoire du cinéma. D'une beauté sublime. Et d'une telle tristesse... Je crois que J. Huston était âgé de plus de 80 ans en faisant ce film. Comment peut-on encore, après avoir fait tant de films tant réussis, faire encore un tel chef d'oeuvre. Il ajoute à la nouvelle de Joyce ce qui lui manquait d'inspiration, de profondeur, de simplicité. Merci pour tout le bonheur que vous nous avez offert, M. Huston.
Une soirée mondaine dans le Dublin du début du 20ème siècle pendant les fêtes de fin d'année. On danse, on chante, on discute...
Pour le coup, cette adaptation est très fidèle à l'histoire de Joyce. Et du coup : qu'est-ce qu'on s'ennuie !!! Cela commence par une musique au piano assez fleurette (oui, c'est le mot qui me vient à l'esprit, me demandez pas pourquoi) et ça continue avec un enchaînement de situations plus ennuyeuses les unes que les autres, avec d'ailleurs la moitié des femmes présentes qui sont rousses (stéréotype, quand tu nous tiens). C'est une soirée mondaine d'un autre siècle tout ce qu'il y a de plus ch----, qui nous fait subir trois minutes chantées par une voix fluette pas très juste qui fait vraiment mal aux oreilles, qui nous montre scolairement comme dans le livre la haute société avec ses codes, ses préjugés, et les dissensions politiques et religieuses. C'est un lot d'acteurs qui ne jouent pas forcément très bien. C'est 1h20 quasi inutile dans un emploi du temps ; pourquoi donc irait-on regarder ça ? On ne profite même pas de Dublin, la ville ne pouvant pourtant se dissocier de l’œuvre de Joyce (j'ai toutefois souri quand un personnage a mentionné le thé au Shelbourne... J'avoue, tea time au Shelbourne, ça vaut le coup !!)... La fin nous offre quant à elle une prestation d'Angelica Huston digne des Razzie Awards, avec une morale tout aussi soporifique. Pourtant il existe BEAUCOUP de gens qui ADORENT ces nouvelles de Joyce et ce qu'elles racontent. Pour ma part, ça a été le même résultat qu'avec le livre : j'ai souffert. Je ne saurais vous recommander le livre ou le film vu que les deux me sont complètement passés au-dessus de la tête. Par contre ce que je peux effectivement vous recommander, c'est de passer au Shelbourne lors de votre prochain séjour à Dublin !!
J'ai découvert ce film récemment, et avec quel plaisir ! Dernier film de John Huston, celui signe une petite merveille avec une Angélica Huston magistrale !
J'ai vu ce film il y a quelques années. Je viens de le revoir. J'avais oublié pourquoi j'aimais ce film. Au début je me suis dit "c'est pas mal et plein de sensibilité mais bon..." et je me suis repris la giffle de la première fois quand le héro se laisse enfin aller.
Film très intéressant sur la haute société irlandaise de l'époque !! il peut cependant être ennuyeux pour ceux qui attende une intrigue ou de l'action car ça reste un film assez lent qui peut faire réfléchir sur la mort !!