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    Gens de Dublin
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    Benjamin A
    Benjamin A

    711 abonnés 1 922 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 27 janvier 2015
    Dublin, hiver 1904. Les sœurs Kate et Julia Morkan reçoivent tout un cercle d'amis pour une soirée où l'on chante, joue du piano, évoque les vieux souvenirs ou récite divers poèmes.

    C'est le dernier film de John Huston, qui adapte la nouvelle "The dead" de James Joyce, extraite du recueil "Les gens de Dublin". Il ouvre son film sur une magnifique image d'un Dublin nocturne et enneigé avant de nous emmener au cœur de cette soirée où les invités arrivent peu à peu. Clairement divisé en deux parties, il s'attarde d'abord sur cette soirée, les occupations des uns et des autres, avant qu'une complainte réveille un passé triste et douloureux.

    C'est avec charme et élégance qu'il nous transporte au milieu de cette soirée avec une ambiance plutôt joyeuse et familiale où l'on suit les personnages s'échanger divers souvenirs. Il montre tout son talent derrière la caméra pour capter cette atmosphère de manières aussi simples que belles. Mais là où le film se montre aussi puissant qu'inoubliable, c'est dans sa seconde partie où l'émotion découle des visages et des mots des personnages, Huston captant à merveille cette poésie, tristesse et réflexions autour de la vie, de l'amour, de la mort et surtout du temps qui passe. Les dernières minutes du film semblent figées dans le temps, éternelles à jamais où l'émotion et la grâce sont totales, où le monologue final fait corps avec les magnifiques paysages enneigés et nocturnes.

    On ressent toute la mélancolie d'un John Huston qui livre là son chant du cygne, le point d'orgue d'une majestueuse carrière où il évoque ses pensées sur la vie et la mort. Dans un premier temps, il montre la vie à l'ordinaire, ses gens qui se retrouvent à nouveau pour évoquer le passé, ceux qui ont été perdus en cours de chemin et festoyer ensemble, avant de rentrer dans une magnifique profondeur poétique et sombre où il révèle la dimension tragique de la vie et de l'existence. Sa caméra se déplace avec grâce et fluidité, notamment dans la première partie du récit, captant la vie et le temps avec brio. Pour cette dernière alors qu'il était gravement malade, il est entouré de sa famille, son fils qui signe l'adaptation et sa fille Anjelica qui tient là l'un de ses premiers rôles.

    John Huston décédera avant la sortie du film, il était très malade et pourtant il livre une oeuvre brillante où l'on passe par tout un éventail d'émotion lorsqu'il évoque le temps qui passe, la vie et ses tragédies, pour se finir par un final somptueux et bouleversant où Huston trouve enfin l'éternité.
    Charlotte28
    Charlotte28

    123 abonnés 2 001 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 10 mars 2023
    Tout le sens de ce drame feutré réside dans son titre a priori obscur mais qui révèle la mort des aspirations réelles ou rêves de ces bourgeois calfeutrés dans leurs conventions et contraintes sociales ainsi que l'incarne cette réunion de période natale. Assurément ces discours policés et préoccupations restreintes nous semblent d'abord désuètes, inintéressantes mais les indications symboliques de la mise en scène nous retiennent et donnent à cette adaptation littéraire sa profondeur. Ainsi, en pointilliste, John Huston dévoile les douleurs, les regrets, les errements de ces personnages, instillant au fur et à mesure une touchante mélancolie, soutenue par l'implication pudique du casting et la musique récurrente. Un intense testament.
    mazou31
    mazou31

    94 abonnés 1 281 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 décembre 2021
    Testament de John Huston qui lutta contre la mort pour le terminer. Adaptation d’une nouvelle de James Joyce, réflexion sur la mort, qui range aux accessoires toutes les superficialités de la xociété. Film court (moins d’une heure trente) bienvenu car pas vraiment palpitant mais néanmoins bouleversant par la mélancolie et la nostalgie qui s’en dégagent. Grande maîtrise de la réalisation avec un festival d’interprétations de haut niveau.
    ronny1
    ronny1

    36 abonnés 913 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 11 avril 2024
    "The Dead ", nouvelle qui termine "Dubliners" de James Joyce, était réputé intransposable à l’écran. Huston qui tenta plusieurs fois ce genre de pari (comme son opus précédent : "Under the Volcano"), avec plus ou moins de bonheur, se lança donc dans ce qui deviendra son dernier film. La sortie des grands metteurs en scène fut parfois Honorable (Ford, Lang, Walsh, Hawks, Visconti, Kubrick), souvent très moyenne (Minnelli, Renoir, Duvivier, Kurosawa, Fellini, Wilder), consternante pour Chaplin. Huston partage avec Kenji Mizoguchi (Rue la honte) le fait de terminer sur un chef d’œuvre. Œuvre familiale avec son fils est au scénario (sa seule réussite à mon sens, tendant à prouver que le réalisateur s’est sérieusement investi dans l'écriture) et qui offre à sa fille Anjelica son plus beau rôle. Elle est magnifique de grâce et de mélancolie dans un final sublime. Ce final suit un dîner de fin d’année durant un peu moins d'une heure ou chaque petite scène est un tout et forme un point d’un tableau pointilliste dont les aller-retours entre les personnages construisent un récit fascinant, charnel et grave, mais sans être jamais, ni pesant, ni démonstratif. Le tout habillé avec une partition et des choix musicaux d’Alex North, exceptionnels de justesse. Avec une élégance toute Minnellienne, Huston parvient à se hisser auprès des plus grands moments du cinéma de Visconti, réussissant ainsi où Antonioni échoue avec les plans séquences étirés jusqu’à la désincarnation. A la vision de ce chef d’œuvre, le déroulé de 83 minutes amène un immense regret en forme de question : Huston aurait-il adapté davantage d’écrits de James Joyces, son écrivain préféré ?  
    JoeyTai
    JoeyTai

    20 abonnés 442 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 juillet 2021
    L'installation de la situation et des différents personnages est hélas longuette et peu intéressante. Mais plus on avance dans le récit, plus son aspect crépusculaire s'installe. Le malaise surgit quand le personnage d'Angelica Huston se remémore un amour de jeunesse intense et tragique, illustrant ainsi la fadeur du couple qu'elle forme avec son mari. Les acteurs sont tous doués et contribuent à l'atmosphère sombre de ce film.
    Bruno François-Boucher
    Bruno François-Boucher

    108 abonnés 162 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 26 mars 2015
    "Gens de Dublin" est un film qui laisse souvent un sentiment glacé, traitant de la mort. D'ailleurs le titre original est The Dead. Huston le tourna sous masque à oxygène, et l'oeuvre n'en reste pas moins pour moi fascinante. Ce huis clos quasiment tourné à la lueur des chandelles possède quelque chose à la fois de trouble et de lancinant. C'est un film testamentaire, adapté de Joyce, et aussi un véritable retour sur la vie, l'amour et la jeunesse, Huston y dépeignant un monde qui n'a plus cours, une fin de siècle bordée de fantômes toute empreinte de nostalgie. C'est aussi une réflexion lucide sur l'éphémère que nous livre le réalisateur au crépuscule de son existence.
    Caine78
    Caine78

    6 695 abonnés 7 398 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 août 2009
    Rares sont les films se divisant aussi nettement en deux parties. Et de ce point de vue là, nul doute qu'il y a tout de même de quoi être quelque peu dubitatif devant les 40 premières minutes, certes sublime esthétiquement et atteignant une élégance rarement atteinte au cinéma, mais qui sont loin de nous captiver pour autant tant elle nous apparaîssent bavard et, avouons-le, d'un intérêt très moyen. Seulement voila, il y a ces 40 dernières minutes qui ont eu chez moi une répercussion que j'ai rarement l'occasion de connaître au cinéma, comme si tout d'un coup ni plus ni moins que la grâce s'était posé sur les épaules de John Huston, et ce afin de nous offrir un inoubliable moment. Mais oui, n'ayons pas peur des mots!! Car comment en effet ne pas être ébloui devant tant de poésie et de beauté, la réflexion sur la mort, l'amour et le temps qui passe se faisant elle aussi tout aussi somptueuse... Ce sont ni plus ni moins que des sommets cinématographiques qui sont alors éteints, et nul doute que ne serait-ce que pour cela, le film s'avère être un indispensable dans la carrière déjà bien remplie de son auteur. En tout cas, merci Monsieur Huston, nul doute qu'après un tel chant du cygne, il vous a été facile de trouver l'éternité...
    Flavien Poncet
    Flavien Poncet

    238 abonnés 1 024 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 30 janvier 2010
    Avec «The Dead» (Grande-Bretagne, 1987), son dernier film réalisé dans un état terminal, John Huston renoue avec un goût pour les délices distingués du plaisir. L’idée générale que la dernière œuvre d’un cinéaste constitue un testament ou une redécouverte des sources est si consacrée et éculée qu’il pourrait paraître risible de l’attribuer au film. Pourtant «The Dead», adaptation de Joyce que Huston souhaitait depuis 1956, regorge d’un puissant élan vital. La longue soirée de Noël où tous les convives bourgeois s’adonnent à réveillonner trivialement présente l’occasion pour Huston de traiter, à travers chacun des personnages, de ses ressentiments à l’égard de la vie. A travers une ode, un discours de remerciement ou l’interprétation cristalline par un ténor de «The Lass of Aughrim», l’apologie des jours vivants filent en délicatesse le long des scènes. A l’aune de sa mort, Huston adresse un prodigieux salut à la poésie de l’existence. Cet entrain émotionnel dont ne se départage pas le film, sans verser dans le pathétique, ne délaisse pourtant pas l’ironie dont fait preuve depuis toujours le cinéma de Huston. Ces personnages ne sont pas plus puissants à œuvrer à leur bonheur que dans «The Maltese Falcon». Et dans la joie à laquelle se prêtent les convives tout au long de la soirée (les trois quarts du récit), transparaît le sentiment de la mort. Du chant trouble et tragique de la vieille tante Julia aux costumes noirs ténébreux, dignes en couleur du Torero mort de Manet, la présence de la mort se manifeste jusqu’à finalement prendre le pas sur le plaisir de l’existence. Et même encore, quand s’est assoupi le corps de Gretta sur le lit après qu’elle ait éclaté en sanglot, lorsqu’au dehors «il neige encore» comme il est écrit dans la nouvelle de Joyce, la mort drape le monde de ses flocons célestes, sans épuiser pour autant son fragile éclat. Résonne sous une volée de neige le dernier mot du film, clôturant l’œuvre de Huston : «the dead».
    ygor parizel
    ygor parizel

    240 abonnés 2 503 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 juillet 2012
    Un huis-clos subtil et des textes magnifiques, mélange de tendresse et de mélancolie. Les acteurs sont tous très bons et la mise en scène raffinée.
    Maqroll
    Maqroll

    158 abonnés 1 123 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 7 juin 2009
    Joyce est un des plus grands écrivains de tous les temps et de tous les pays. Gens de Dublin est l’une de ses meilleures nouvelles. Le miracle hustonien est que le film se hisse encore au-dessus de la nouvelle. La construction en quatre parties, trois quarts d’espace et un quart de temps, est un prodige d’équilibre. L’espace de la soirée peut s’étendre à tout jamais, figé dans l’éternité rassurante des répétitions et des traditions... Puis la musique arrive et le temps apparaît, et avec lui la mort... Humanité déchirante.
    belo28
    belo28

    68 abonnés 1 130 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 2 février 2011
    Un film atypique dans l'oeuvre du grand John Huston! Une sorte de testament fixé sur pellicule à jamais... Une façon de montrer que derrière ses dernières lubies qu'il laissait transparaitre (l'honneur des prizzis) c'était un homme qui sentait venir la fin... D'ailleurs c'est l'ombre de la mort qui plane au dessus de cette marche funèbre qui terminera en apothéose dans une chambre d'hôtel, où un mari prendra conscience du temps qui passe trop vite sans qu'il ni puisse rien... Un film touchant poétique, lyrique, d'un classique déroutant... Loin du Faucon maltais mais tout aussi magistralement maitrisé!
    Jean-luc G
    Jean-luc G

    63 abonnés 772 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 5 janvier 2022
    Gretta et Gabriel ne vont pas danser ensemble, dans cette soirée d'épiphanie. La mort et le secret sont en permanence dans l'ombre des morceaux de bravoure habituels et chaleureux d'une soirée irlandaise, durant laquelle on chante, on joue du piano et l'on esquisse un quadrille.
    Huston conclut sa vie en tournant ce bouquin dont il rêvait depuis longtemps. Un film crépusculaire, épuré, tout en nuances, qui porte si bien son titre original.
    De façon inattendue, la révélation finale que fait Gretta m'a rappelé le rêve intime que Kindman ose dire à son mari dans Eyes wide shut, dernier film de Kubrick. Auparavant, Angelica Huston a écouté un chant sublime venant en hors champ. Nous sommes à Dublin en 1904, nous sommes aujourd'hui, nous sommes éternellement emportés par le souvenir de ceux qui nous précédés.
    TV2 - janvier 22
    profiter de la nouvelle sortie en cinéma pour découvrir cette ambiance subtile de fête d'épiphanie irlandaise, il neige dehors, les tenues sont exquises autant que guindées. chacun y va de son petit poème, de sa petite chansonnette, la chaleur est douce autant les traditions sont rigides; une galerie de portraits ciselés, le fils ivrogne castré par sa mère par exemple; et pour finir la confession d'enfance de cette femme mure, qui se confie pour la première fois à son mari. Difficile de ne pas penser à la route de Madison. ou également au Festin de Babette.
    cine- déc 09
    Patjob
    Patjob

    34 abonnés 594 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 10 février 2022
    C’est le merveilleux et émouvant testament intime de John Huston, ce géant du cinéma qui a souvent réalisé des grands films de genre, fréquemment spectaculaires et pleins d’action. Au seuil de sa vie il a réalisé ce film minimaliste, adaptation d’une nouvelle de James Joyce, qui montre que la plus profonde émotion peut être atteinte sans grands effets, mais avec subtilité, délicatesse et simplicité. A Dublin, en 1904, des calèches déposent des invités devant une maison bourgeoise, où se donnent une soirée et un diner pour l’épiphanie. La plus longue partie de film consiste en la description de cette soirée. On va découvrir un à un, au fur et à mesure de leurs arrivées, les différents invités, tous appartenant, de façon plus ou moins proche, à la même famille de passionnés de musique, puis les « côtoyer » tout le temps passé dans la maison des deux vieilles sœurs qui organisent ce diner annuel.
    Les règles de convenances et de bonne éducation guident les comportements, et les échanges sont empreints de courtoisie. Mais, alors qu’il ne se passe, pour ainsi dire, rien, Huston parvient à créer pour le spectateur une proximité avec les personnages, par sa mise en scène aussi empathique que précise et gracieuse. Et les quelques tensions prennent du relief, et la chaleur humaine donne lieu à des moments très émouvants : le chant de Julia, l’une des sœurs, qui fut cantatrice voilà bien longtemps, ou l’émotion qu’elle ressent, tout autant profonde que gênée, lors du toast porté par l’assemblée à sa sœur et elle (quel exemple de de direction et de prestation d’acteur !) Au moment du départ, alors qu’une certaine nostalgie du passé avait progressivement touché les convives, se déroule la scène charnière du film. Gretta, l’une des nièces, entend un chant, probablement chanté par Julia. Ce chant l’immobilise dans l’escalier, et Huston la filme en contreplongée puis en gros plan, et ces images superbes, sur fond de vitrail coloré, évoquent des tableaux de la Sainte Vierge, introduisant une dimension mystique dans le film.
    La dernière partie touche alors au sublime, avec une évocation d’un amour de jeunesse arraché par la mort, avec une prise de conscience amère de n’avoir jamais éprouvé ce qu’est le véritable amour, et avec celle du caractère inéluctable et universel de la mort. Huston avait réalisé un film s’intitulant « Promenade avec l’amour et avec la mort » ; ce pourrait être le titre de cette dernière partie, qui atteint la perfection dans l’osmose et l’harmonie entre un texte (celui de la nouvelle de James Joyce) et les images qui l’illustrent et l’accompagnent.
    Y Leca
    Y Leca

    30 abonnés 991 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 16 décembre 2021
    Un dîner dansant de réveillon ennuyeux au possible pendant une heure, puis l'emotion arrive avec Angelica Huston et son souvenir d'un amour de jeunesse. C'est bien tard pour ce film sépulcral, le dernier de John Huston, dont le titre original, Les Morts, lui convient mieux.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 9 mars 2007
    John Huston demeurera l’immense réalisateur de nombreux chefs d’œuvres tel que les Désaxés, Moby Dick, L’homme qui voulut être roi et Les gens de Dublin, son dernier film. Les gens de Dublin est une adaptation d’une nouvelle du grand romancier Irlandais James Joyce dont le titre original est The Dead. La première partie du film commence par une réunion de famille et d’amis qui se retrouvent un soir d’hiver pour discuter amicalement entre autres de musique, de littérature et de politique. Et malgré l’apparence des sympathiques retrouvailles, ils se cachent bien sûres quelques souffrances et des amours frustrés. La deuxième partie du film magnifiquement mis en image est la plus intimiste puisqu’elle dévoile l’impossibilité de l’être humain à soulager tout ses désirs et renvoie à sa destinée commune : la mort. Le dernier film testament de John Huston restera donc à jamais un belle reflexion sur le sens de la vie, le temps qui passe, l’amour et la mort. Film beau, profond et poétique.
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