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Fiers R.
96 abonnés
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3,0
Publiée le 25 février 2024
Après quarante ans de collaboration, l’une des fratries les plus célèbres du cinéma contemporain, pour ne pas dire la plus illustre, se sépare le temps d’un (ou plusieurs?) films. En effet, Joel et Ethan Coen ont tous deux décidé de tenter l’aventure cinématographique en solo après nous avoir gratifié de plusieurs chefs-d’œuvre du septième art tels que « Fargo », « O’Brother » ou encore « No Country for Old Men » pour ne citer que quelques exemples. Joel s’en est allé mettre en scène une énième adaptation du « MacBeth » de Shakespeare en forme d’exercice de style avec son épouse la comédienne doublement oscarisée Frances McDormand et Denzel Washington tandis qu’Ethan s’est offert une petite récréation avec ce « Drive-Away Dolls ». Disons-le d’emblée, le cinéma n’y gagne pas avec cette soudaine (et définitive?) séparation. Comme si tout ce qui faisait la sève et le talent du duo s’était en partie, à moitié, évaporé. Pas que ce petit road-movie rétro et lesbien soit mauvais mais il est parfaitement anecdotique et superficiel.
Très court et doté d’une histoire à la fois très basique et complètement abracadabrantesque, ce premier essai en solo d’Ethan Coen nous divertit et nous amuse mais ne restera pas dans les annales. C’est typiquement le genre de film qu’on a vite oublié une fois sorti de la salle. Peut-être que le cinéaste s’est octroyé une petite récréation avant de passer à des choses plus sérieuses et mémorables, en attendant on ne peut qu’être un peu déçu. C’est certes très rythmé, le film passe très vite (en même temps il dure à peine une heure et vingt minutes sans le générique) et il y a pas mal de séquences cocasses qui fonctionnent mais c’est un peu vide, futile et vain. Et que dire de toutes ces stars qui ne font que passer et faire coucou? On pense à Pedro Pascal et Matt Damon notamment, dans des petits rôles fantasques avec lesquels ils ont dû s’amuser mais qui occasionnent davantage de la frustration qu’autre chose pour le spectateur.
Coen semble s’amuser et il parvient à sporadiquement à nous transmettre la folie qu’il infuse à son « Drive-Away Dolls » presque cartoonesque. La séquence avec le loueur de voiture incarné par un Bill Kamp au top (un acteur malheureusement abonné aux seconds rôles) en est l’exemple parfait. On rit pas mal de fois de bon cœur, lors de cette scène en particulier. Il y a aussi pas mal de situations loufoques et décalées où on retrouve bien cet humour propre à la fratrie. Les dialogues également sont parfois très drôles et piquants mais c’est par petites touches, au milieu d’autres répliques ou séquences moins directement réussies. Visuellement, le cinéaste ose et essaie des choses. Si on apprécie la manière dont il enchaîne ses scènes avec des plans de coupe originaux ou avec la manière dont une image laisse la place à une autre comme si on feuilletait un magazine, d’autres tentatives tombent à plat comme ces digressions psychédéliques et fluo du plus mauvais effet. Sinon le casting semble motivé, on apprécie le duo central et le côté lesbien est bien exploité même si parfois certaines scènes tombent un peu dans la vulgarité. En bref, c’est sympa et gentiment foufou mais ça ne casse pas des briques non plus...
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