Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Coric Bernard
372 abonnés
581 critiques
Suivre son activité
3,5
Publiée le 10 juin 2023
Ce film relate la préparation d'un attentat par un groupe de militants d'une raffinerie au Texas. Il s'agit là d'un film engagé qui préconise de passer carrément à l'action face à l'urgence climatique. Le réalisateur nous fait vivre toute la minutieuse et dangereuse préparation de cet acte et fait part des motivations profondes de leurs auteurs.
Cela peut sembler étrange mais How to blow up a pipeline (le titre français, Sabotage, est passe-partout et atténue d'une certaine façon le message véhiculé par le film), fait moins penser à Night Moves de Kelly Reichardt, sur un sujet identique, qu'aux thrillers de Soderbergh, les moyens et le glamour mis à part (et le talent, aussi ?). La question de savoir si le long-métrage de Daniel Goldhaber fait ou non l'apologie de ce que l'on a coutume de nommer l'écoterrorisme ne fait pas vraiment débat et ouvre largement le flanc à la critique, en fonction de ses propres convictions. Reste à juger de sa valeur sur un plan purement cinématographique et le bilan est en la matière particulièrement mitigée. Le film ne dégage que peu d'émotion, n'illustrant les portraits de ses militants verts de rage et déterminés, qu'à l'aide de flashbacks à l'intérêt inégal, alors que la solidarité collective que l'on devrait ressentir ne transpire jamais, noyée sous des considérations individuelles, par ailleurs insuffisamment développées. Sabotage n'est hélas pas le grand film que le sujet mérite, faute d'un metteur en scène à la hauteur et d'une écriture un peu plus complexe et ouverte aux questionnements. Quant à savoir si son aspect propagandiste est bien réel et efficace, cela reste à prouver. En définitive, le film a bien peu de chance de faire changer d'avis les partisans de l'action pacifique en matière de lutte pour l'environnement, pas plus que ceux qui prônent la radicalité.
"How to Blow Up a Pipeline" est un thriller environnemental qui reprend les codes d'un film de casse avec la préparation et l'exécution d'un plan pour ici faire exploser un pipeline. Derrière ce plan, des activistes qui ont tous leur particularité qui est utile au groupe et qui ont surtout tous leur raison de s'embarquer là-dedans. Ces raisons, on les découvre à travers des flashbacks qui sont consacrés à chaque personnage. Dans un premier temps, je n'étais pas vraiment convaincu par cette structure entrecoupée de flashbacks, mais l'histoire n'est pas aussi simple qu'elle y parait et c'est justement grâce à ces derniers qui révèlent des éléments au compte-gouttes. Cela nuit un peu à la dynamique qui s'essouffle par moment, mais Daniel Goldhaber arrive quand même à faire monter la tension crescendo jusqu'à une très bonne dernière partie. Au final, un film haletant et efficace qui m'a un peu fait penser à un pilote comme si c'était le début de quelque chose de plus grand...
Niveau zero de l écriture et de la pensée. Ni terrifiant, ni bouleversant, ni édifiant, juste vide. Le club des cinq des eco-terroristes. Meme pas pour les enfants.
Des œuvres comme celle-là on n’en voit pas tous les jours. Et c’est un compliment. « Sabotage – How to blow up a pipeline » est ce type de long-métrage engagé, contestataire, polémique, virulent et pamphlétaire comme il y en avait beaucoup dans les années 70 et 80. Ce genre de film qui secoue, qui incite au débat et scinde par ses partis pris radicaux. Et qui fait cruellement défaut dans le cinéma contemporain, même indépendant. On y suit un groupe d’activistes écologiques, des écoterroristes comme on les appelle, qui projette de faire sauter un pipeline dans le sud du Texas de manière artisanale. Leurs raisons sont variées mais ils se positionnent tous comme des militants voulant faire bouger les choses et impacter le système en place. Et le film prend clairement position pour le terrorisme en faveur de la planète.
La cause est louable, les moyens beaucoup moins pour certains, la moralité et des questions éthiques concernant ce type de modus operandi pour faire résonner une cause rentrant forcément en compte. Mais « Sabotage – How to blow up a pipeline » choisit d’aller au bout de ses convictions, quitte à non pas choquer mais provoquer des réactions. Le fond ne plaira donc pas à tout le monde (surtout les bien-pensants), il divisera assurément, mais on ne pourra pas dire que le script n’ose pas, qu’il est hypocrite ou encore timoré, bien au contraire. La charge contre les puissances pétrolières et un certain capitalisme est claire, frontale et incisive. Et chaque protagoniste a des motivations qui sont louables expliquées de manière individuelle grâce à un montage malin qui les présente à tour de rôle durant tout le film. Le reste étant destiné à l’opération, cela permet d’éviter les répétitions ou la lassitude.
Et à ce niveau c’est tout aussi réussi. En effet, le mise en scène de Daniel Goldhaber (réaliste du film d’horreur low cost et plus qu’oubliable « Cam ») est en totale adéquation avec le propos. Elle est anxiogène, directe et étouffante. On suit les préparatifs, le sabotage en lui-même et ses conséquences de manière limpide, accroché aux basques de ces individualités réunies pour une cause juste à leurs yeux. La bande sonore est tout aussi anxiogène et participe beaucoup à la sensation de tension permanente qui parcourt « Sabotage – How to blow up a pipeline ». On sort de là sonné et persuadé d’avoir vu quelque chose de peu commun. Cela manque de moyens, c’est très factuel et peut-être que plus de développements aurait densifié le propos mais le message passe avec force et fracas. La réflexion qui se fait en sortant de la salle prouve bien qu’on a vu une œuvre courageuse et rare.
Plus de critiques cinéma sur ma page Facebook Ciné Ma Passion.
How to Blow Up a Pipeline emprunte les codes du film de braquage à la seule différence qu'au lieu de chercher à s'enrichir, les différents protagonistes s'allient pour des raisons climatiques. D'une morale tout à fait discutable, l'oeuvre a le mérite de poser la question du sabotage dans un monde où notre survie dépend de notre réaction. Le déroulement narratif est par contre un peu trop linéaire et ne dévie jamais de sa forme initiale c'est dommage.