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    Love
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    Charlotte28
    Charlotte28

    123 abonnés 1 995 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 juin 2024
    Assurément audacieuse cette adaptation de DH Lawrence frise le ridicule par ses choix de mise en scène qui instaurent une atmosphère d'artificialité renforcée par une certaine emphase tant dans les dialogues que dans la symbolique. Cependant cette plongée dans un monde bourgeois en quête de libération sait se montrer très juste, tant dans la beauté photographique de nombre de plans (en milieu urbain comme champêtre) que dans l'analyse des sentiments de personnages en quête de sens ("Try to love me a little more and want me a little less"), ambitionnant de percer les mystères d'un amour sensoriel et de s'enivrer d'une sentimentale sensualité. Ainsi certaines scènes osent l'ambiguïté, autant dans les affections des protagonistes que dans leur orientation sexuelle (la lutte entre deux mâles nus), laissant une impression de malaise ou de désillusion que le quatuor de comédiens transmet parfaitement. Déroutant!
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 174 abonnés 4 168 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 7 juillet 2017
    "Love" est le premier film de fiction vraiment personnel de Ken Russell qui jusqu'alors avait surtout œuvré pour la télévision, livrant quelques documentaires controversés dont un sur la vie de Richard Strauss qu'il présentait quasiment comme un nazi avant l'heure. Adapté d'un roman de DH Lawrence, "Love" est arrivé dans les mains de Russell après que Jack Clayton, Stanley Kubrick ou Peter Brook ont renoncé au projet. "Femmes amoureuses", le roman dont est tiré le film est antérieur de sept ans à "L'amant de lady Chatterley" sorti en 1928 qui fit scandale à l'époque pour sa vision crue du sexe dont l'expression selon D.H Lawrence s'affranchit des principes liés aux classes sociales. La femme surtout y est présentée comme dotée d'une libido autonome et possiblement tout aussi débridée que celle de l'homme. Une révolution pour l'époque qui épouse les mouvements de libération de la femme s'exprimant à travers l'Europe industrielle suite à la Première Guerre Mondiale qui avait vu l'appareil de production se maintenir grâce à la présence des femmes dans les usines. Ken Russell va s'avérer très à l'aise avec le sujet qui se marie très bien avec sa vision libertaire de la société et la flamboyance de son expression artistique. Le casting dont il dispose composé de quatre jeunes pousses du cinéma britannique va parfaitement répondre aux audaces visuelles du réalisateur qui filme les corps nus au plus près, témoins des passions et des frustrations qui s'expriment dans le cadre d'une ville minière où se côtoient une bourgeoise opulente et la misère de ceux chargés d'extraire le précieux minerai. Dans la première partie qui plante le décor, Russell se plait à montrer le paradoxe d'une société où la richesse ostentatoire des nouveaux patrons symbolisés par Gérald Crich (Oliver Reed) ne prend même pas la peine de s'abriter des regards de ceux qu'elle exploite au risque d'être haïe puis un jour fatalement contestée. C'est dans ce contexte assez déstabilisant que les deux sœurs Brangwen, Ursula (Jennie Linden) et Gudrun (Glanda Jackson) tentent de trouver un aboutissement à leur quête, d'amour pour la première et de sensualité pour la seconde. Très perturbés ou épris d'absolu Gérald Crich et son ami Rupert Birkin (Alan Bates) sur lesquels elles ont jeté leur dévolu vont constituer un terrain d'expérience plein de surprises pour les deux jeunes femmes. Les images sont magnifiques et révélatrices du trouble qui affecte tour à tour chacun des protagonistes à mesure que les rêves et fantasmes se font jour ou se concrétisent. Mais rien ne peut vraiment gommer les images des gueules noires obligées de se pousser pour laisser passer la belle voiture de Mister Crich. Images blafardes et violentes qui ramènent fatalement à l'indécence les jeux érotiques et autres pensées ésotériques des quatre jeunes gens. Ken Russell personnage iconoclaste jusqu'au terme de sa carrière l'a certainement voulu ainsi pour déranger autant qu'il cherche à fasciner le spectateur. Glendan Jackson récompensée d'un Oscar a trouvé avec "Love" un des rôles de sa vie. Il en va de même pour Alan Bates, Oliver Reed et Jennie Linden tous remarquables dans ce ballet, mélange de fièvre et d'évanescence qui paraitra sûrement désuet à une majorité du public actuel.
    chrischambers86
    chrischambers86

    13 668 abonnés 12 406 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 17 janvier 2015
    Etre indèpendante et libèrèe dans l'Angleterre des annèes 20, cela pourrait être parfois dangereux...Cette exceptionnelle rèussite de Ken Russell fait scandale au cinèma de minuit lors d'un cycle « Littèrature et cinèma » que Patrick Brion nous avait prèsentè en septembre 2014! Adaptèe de l'oeuvre de D. H. Lawrence, il s'agit du troisième long-mètrage de Russell qui dèclencha les foudres de la critique anglaise, juste après "French Dressing" et "Billion Dollar Brain". C'est d'ailleurs l'intèrêt des « United Artists » pour ce dernier film qui permit au rèalisateur britannique de tourner en 1969 ce "Women in Love", l'histoire de deux soeurs qui dèfrayèrent la chronique par leurs amours dans une ville minière anglaise! Interprètation remarquable de Alan Bates, Oliver Reed, Glenda Jackson (Oscar de la meilleure actrice) et Jennie Linden! Le dèsir circule toujours et se lit sur les visages du quatuor d'acteurs, femmes et hommes, tous les quatre très charnels! Les dialogues sont superbes et il est impossible d'oublier le monologue d'Alan Bates sur la figue, fruit très secret car, pour les italiens, elle reprèsente le sexe fèminin! La fente...la merveilleuse et moite conductivitè vers le centre...fermè et repliè! Une seule petite voie d'accès et celle-ci protègèe de la lumière! Sève à l'odeur si ètrange que les chèvres refusent d'y goûter! Et quand la figue a gardè son secret longtemps, elle explose! Par la fente, on entrevoit l'ècarlate! La figue et l'annèe sont finies! Ainsi meurt la figue! Montrant le pourpre par la fente mauve...comme une blessure, elle explose son secret à la lumière! Comme une prostituèe, la figue exposèe donne en spectacle son secret! Voilà comment les femmes meurent aussi [...] Dans "Women in Love", Rupert Birkin / Alan Bates veut la finalitè de l'amour! Une seule femme ? Une seule! Sauf que Gerald Crich / Oliver Reed ne pense pas qu'une femme puisse combler sa vie! Les deux hommes sont pourtant proches en esprit, un peu comme les chevaliers teutons qui se juraient une fidèlitè èternelle par le même sang! Etre proches aussi physiquement, c'est plus complet, tel leur combat fèroce (et totalement nu) devant un feu de bois que l'on peut considèrer comme mythique! La mise à nu des sentiments frôlent constamment le bord du prècipice avant d'y tomber au fond dans un essentiel de Ken Russell qui s'impose dèfinitivement et violemment en adaptant magistralement le roman de Lawrence! Ce film admis, et le vèritable tempèrament de Russell libèrè, ses autres films ne feront que rèpèter les ficelles du rèalisateur...
    Plume231
    Plume231

    3 876 abonnés 4 639 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 12 février 2014
    Il était inévitable que le Chantre de la sensualité D.H. Lawrence, ayant connu souvent les plaisirs du scandale et de la censure pour avoir osé avoir près d'un demi-siècle d'avance sur les mentalités, et la Révolution sexuelle de la fin des années 60-début 70 se croise un jour. Et tant qu'à faire sous l’œil du réalisateur le plus baroque et le plus barje de la "Perfide Albion" Ken Russell...
    S'il ne se lâche pas ici autant qu'il le fera pour ses œuvres suivantes, dire qu'on a affaire à un résultat conventionnel est bien l'affirmation la plus fausse que l'on puisse faire à propos de ce film. Au contraire, il profite des séquences de sexe, très crues, pour faire des expérimentations visuelles, parfois à couper le souffle par leur invention et leur lyrisme à l'instar du montage parallèle où on voit les personnages de Rupert et d'Ursula faire l'amour devant un feu de cheminée puis le cadrage à la verticale en pleine nature pour montrer leur symbiose physique et psychologique.
    Si c'est Glenda Jackson qui a remporté un Oscar, paradoxalement et ironiquement pour un film qui s'intitule "Women In Love" ce sont surtout les acteurs masculins qui sont le plus remarquables en se donnent à fond, n'hésitant pas à se mettre entièrement nus et insufflant une très forte dose de suggestion beaucoup plus que suggestive d'homosexualité lors d'une scène de lutte. Alan Bates est excellent en alter-ego de Lawrence, et Oliver Reed parvient à exprimer la grande fragilité psychologique de son personnage avec sa carrure physique forte.
    Et chose très rare, je dois avouer que j'ai préféré le film au livre notamment en modifiant deux rebondissements les rendant ainsi plus forts : en changeant l'identité des victimes d'une noyade ce qui fait que mieux nous faire comprendre la frénésie de sensualité et d'anticonformiste qui possède les protagonistes après, et en transformant un accident en une forme de suicide ; et en posant dans la première partie d'une manière plus efficace le cadre peu reluisant dans lequel vivent les personnages.
    Si on a le droit à quelques légères longueurs dans la seconde moitié, il n'empêche "Women In Love" est sans conteste un des grands sommets russelliens ainsi qu'un très beau film (il faut aussi signaler une photo, des décors et des costumes somptueux !!!) véritable ode, non dénuée de noirceur et de complexité, à la sensualité.
    pitch22
    pitch22

    165 abonnés 682 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 janvier 2012
    LOVE est un excellent film sur le fond, d'esprit plutôt libertaire, dont la qualité se trouve amoindrie par une multiplication de scènes trop étirées, qui suscitent un certain ennui, somme toute relatif. Ken Russel y déploie la lutte des sexes et y explore la question de l'engagement amoureux. Dès le début, la caméra effectue de drôles de mouvement, elle fait tourner la tête; les plans s'enchaînent en se bousculant, ce qui vise de la même manière à confondre quelque peu les sens. Ce montage perturbant évoque le profond dérèglement qui anime les caractères. Il est difficile de savoir où l'on va et c'est d'abord longuet, mais il faut s'accrocher car les clashs et les retournements éclatent au tournant. La saveur de l'histoire prend alors qu'on a déjà bien avancé dans le film. On évolue dans le milieu de la bourgeoisie anglaise, au sein d'une ville minière des Midlands, dans les années folles. Au sein de ce microcosme viennent éclater le rapport des sexes et s'entrechoquer les valeurs, comme un écho prématuré à 1968. On y danse, on s'y baigne à poil, on s'y salit, on en perd la tête; ça n'est pas non plus sulfureux, sauf peut-être pour l'époque où le film est sorti. L'aspiration à l'amour y est peint sous ses différentes facettes, exprimées dans les interactions entre les personnages mais aussi de manière particulièrement métaphorique et allégorique, quitte à insister lourdement. On parcourt les sentiments fous qu'induit l'amour, sans mièvrerie, à l'exception du volet illustrant l'amour pur, cependant délibérément kitsch. Le désir homosexuel n'y est pas absent, même s'il s'exprime de façon détournée et indirecte, en particulier à travers la fameuse scène de lutte au salon, chargée d'un homoérotisme palpable. L'histoire révèle une double faille dans l'imagerie désuète de l'amour romantique: la configuration sexuée (bisexualité, homosexualité) et les limites de la monogamie, ce qui met fin à tout calcul rassurant. Rupert, le personnage principal (Alan Bates), peint d'abord comme un provocateur à tendance subversive, s'estime en quête d'un sentiment de plénitude absolue. Fougueux, il peine néanmoins à trouver son idéal, en butte aux sentiments compassés et aux affectations ridicules de son milieu. L'amour qu'il est prêt à obtenir ne parvient pas à le combler: la persistance de résistances le chagrine et ses contradictions minent son enthousiasme. Que son bonheur dépende d'un seul être équivaut à vider le reste du monde de son intérêt. Il lui en faut plus, bien plus de liberté que ce qu'offre ce simple amour à deux, piège magnifique qui se referme bien vite sur le couple asphyxié. Il rêve d'une communauté de vie façon hippie. Malheureusement, il se heurte à des esprits trop binaires, dualistes qui, certes, désirent rompre avec un passé poussiéreux mais qui ne parviennent pas à manifester une telle largesse de vue. Ainsi en va-t-il du personnage de Gerald Crich (Oliver Reed). L'amour, terme si galvaudé, bouscule les anciens référents; comme on cherche à le renouveler, on cherche sa voie, passionnellement, jusqu'à la folie. Et ce n'est pas un hasard si l'on voit passer autant de folles, de fous, de tarés même (Hermione, la mère Crich, le cavalier, etc.). Entré dans le rythme particulier du film, on peut en savourer les situations comme les dialogues, imprévisibles. L'ancien monde, plus sûr mais rigide et malade de frustrations, est déclaré mourrant; le nouveau, plus spontané, vient tout chambouler, mais il se heurte à la persistance de l'héritage ancien, qui implique un certain cynisme fait de fausseté, de compromissions et d'avidité. L'amour nouveau ne recule devant rien; il repousse les impasses, sauf que le mur est encore là, comme un obstacle infranchissable - une montagne de glace. Flirtant avec l'utopie, la haine, la mort, l'impossible, ce rêve peut-il enfin émerger? Malgré un style flamboyant et tourbillonnant, c'est souvent la mort qui plane, la dépression qui menace. LOVE (Women in love, mais aussi men in love) illustre ce chaos, entre désespoir et espérance, comme une annonce des années 1960-70 dans un milieu élitiste des années 1920. Il faut une certaine maturité pour en savourer la qualité (adolescent, je n'en avais pas perçu toutes les subtilités). Une illustration originale, puissante, languissante, irritante, terrifiante, vivifiante, servie par un superbe jeu d'acteurs.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Culte pour l'époque. j'aimerais le revoir mais il est difficile à trouver.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 29 septembre 2006
    Admirable, même si ce film vieux de près de 40 ans a un peu vieilli aujourd'hui. Certaines séquences sont d'une beauté ou d'une force à couper le souffle. Et que dire des interprètes? Alan Bates tel qu'en lui-même, c'est-à-dire le plus brillant acteur de sa génération, Oliver Reed dans son meilleur film, et la fantastique Glenda Jackson...
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