Adepte des thèmes de voyage dans le temps et d’évolution de société ce film m’attirait particulièrement, le casting 3 étoiles n’a fait qu’achever de me convaincre de le voir, même si ce n’est pas toujours gage de qualité.
En l’occurrence Jamie Lee Curtis, Elijah Wood (très jeune) et Mel Gibson surtout font un bon ensemble, mais l’acting n’est guère là. Certes c’est avant tout dû au réalisateur et au style du long métrage, qui ne demande pas de prestations exceptionnelles, mais on n’y trouvera guère son compte. La distribution me réservait une autre surprise, pas étonnant que l’histoire me plaise puisque le scénariste n’était autre que J.J. Abrams (Lost et Alias en séries) le spécialiste des reboot avec Star Trek et Star Wars surtout, quoique Mission Impossible 3 relançait pas mal la saga de Tom Cruise aussi. Toutefois en 92 il n’était pas aussi influent que maintenant et ça se voit. Ici l’ensemble est un peu convenu, le thème devient vite primesautier et quelques incohérences apparaissent (décongélation et vieillissement trop rapides pour être vraisemblables).
Je m’attendais à un genre d’enquête pour savoir ce qu’il s’était passé pour que le héros soit oublié 50 ans dans un coin, c’est expédié en 2 phrases. Je voulais voir sa réaction quant à l’évolution de la société sur un demi-siècle, il mate un dico et basta. Les retrouvailles avec sa presque fiancée s’annonçaient épiques et c’est bâclé en 2 minutes dans une fin précipitée. Par contre on a le droit aux romances, à la traque militaire façon E.T., aux errements de Daniel et à tous les impondérables du film de et pour gamins, alors que ça aurait pu être une réflexion plus générale sur l’humain à travers des métaphores du temps qui passe… Après on retrouve bien l’ambiance des années 30-40, aidé en cela par la musique (Billie Holiday) aux notes jazzy et les décors, l’humour est absent, les dialogues assez communs, le maquillage joue son rôle même si quelques imperfections apparaissent à la fin (plis de masques) mais l’ensemble est trop léger pour sortir de la banalité.
Du coup ce film m’a déçu, il promettait beaucoup, notamment par rapport à mes goûts, et part pratiquement complètement sur autre chose. Très typique des années 90 et sympa à voir cependant, il n’exploite pas le potentiel qu’il développait, le plaçant au même niveau qu’un Hibernatus, datant pourtant de 1969. Une fois n’est pas coutume : un reboot ou même une série pourrait être bénéfique, mais je crains que son succès modeste en salle le laisse dans les limbes d’Hollywood.