GÉNÉRAL : La rencontre de deux êtres à la recherche de communication et d’amour. Un jeune homme qui veut rentrer dans une école et qui découvre un professeur qui l’aidera à devenir un homme.
ASPECTS POSITIFS : Le film arrive à faire découvrir l’engagement qui mène à des valeurs élevées. Le scénario et le montage rendent le film accessible à un grand éventail d’individus. Donne le goût de lire le Marchand de Venise.
ASPECTS NÉGATIFS : Le sujet pourrait rebuter certains spectateurs non avertis.
PISTES DE RÉFLEXION GÉNÉRALES :
Dans la mise en situation, on retrouve le jeune Charles mal supporté par sa famille et ses amis. Des commentaires de ses amis, il va tenter de se prendre en main pour trouver une solution à ses problèmes. Comme il est assez frondeur, il n’aura pas peur de s’attaquer à quelqu’un que tout le monde rejette. La communication sera assez difficile au début, mais on s’aperçoit qu’il possède une qualité qu’on ne perçoit pas encore au départ, c’est la ténacité. Cela lui permettra de vaincre petit à petit la résistance du professeur et fera des brèches dans des sentiments plus subtils. Au début du film, le rêve de Charles est une excellente mise en situation de toute la problématique. C’est la recherche de la force intérieure qui est symbolisée soit par un père, soit par des amis ou autres.
Dans l’ensemble, Charles a des relations conflictuelles avec tout le monde, même avec sa petite sœur qu’il tolère un peu plus. L’ambiance générale de la famille est marquée par la mère qui essaie de composer avec plusieurs situations difficiles en même temps. D’abord, ses relations amoureuses ont été très cahoteuses et elles ne semblent pas être plus solides actuellement. Il lui reste donc moins de manœuvres pour s’occuper de ses enfants. La sœur aînée a trouvé des stratégies pour pacifier la mère. Par contre, Charles est tourné davantage vers une attitude franche et directe. Cela amène des conflits avec la mère, qui ne pouvant les solutionner, a tendance à dévaloriser continuellement son fils afin de se sécuriser elle-même.
Le cadre général étant ainsi posé, le film va nous faire participer à l’épanouissement, long et douloureux, de la relation entre Charles et le professeur. Maintenant, les deux nous apparaissent comme marginaux par rapport au monde qui les entoure. Déjà, on nous a fait voir une image du village, dont le milieu n’est guère meilleur que celui de Charles. Le cheminement de ces deux marginaux pour arriver à un but enrichissant et positif va être semé d’embûches. Ces embûches seront partiellement dues à leurs caractères respectifs, mais aussi, au fait qu’ils n’ont pas d’autres référentiels pour évaluer leur relation.
Le professeur tentera de responsabiliser Charles en lui demandant qu’il obtienne la permission de sa mère pour le rencontrer. Cette attitude est un reliquat des problèmes qu’il a eu dans le passé avec son ancien élève. Toutefois, Charles, sachant que sa mère est incapable de l’aider, il trouve inutile de demander cette permission. Cette exigence du professeur est un indice de son insécurité vis-à-vis la situation actuelle en opposition avec la confiance plus grandissante de Charles en lui-même.
PISTES DE RÉFLEXION SPÉCIFIQUES :
Charles n’est pas bien entouré par sa famille et ses amis, mais il va chercher à l’extérieur pour trouver sa discipline et ses priorités. Il préfère McLoad et son aide qu’à ses amis. Il découvre le plaisir de sortir de sa bulle et d’apprendre (arrive chez eux en chantant, pièce de théâtre).
On retrouve la problématique de la mère qui veut plus un homme que ses enfants (la relation enfant/mère vs la nouvelle relation mari/mère). Il est intéressant d’observer la relation de l’enfant par rapport aux amis et à la famille. Il est aussi intéressant de comparer le livre et le film. L’histoire fait vivre de belles émotions drôles (pâte à tarte) et heureuses à travers un jeune impatient à ses tout débuts de cheminement.
McLoad est fort avec le jeune et sa carrière, mais pas devant le reste de la société (le reste du village et l’histoire d’attouchements avec le jeune). Il donne confiance aux jeunes, mais il a de la difficulté à en avoir pour lui-même.
Au début, dans le rêve de Charles, ce dernier cherche la figure d’un homme, d’un père. Il tombe souvent dans la lune, peut-être à cause des insultes de ses proches. Même sa mère n’a pas confiance en lui, elle croit qu’il a de la misère à apprendre. Les pensées négatives de son milieu lui font faire ses rêves et fixations. Sa grande sœur apparaît foncièrement méchante, car jeune elle était jalouse de l’affection qu’elle perdait au détriment de Charles avec le père de ce dernier. Sa petite sœur est plus gentille, elle l’aime bien, mais elle n’est pas d’une grande aide.
Les gens du village n’ont rien à faire et ne font que parler dans le dos du professeur par jalousie et incompréhension. Charles a tout de même une volonté intérieure, mais peu d’estime en lui. Il a besoin d’être aimé, que quelqu’un ait confiance en lui. En fait, Charles recherche quelqu’un qui a de l’allure pour l’aimer et le professeur a besoin de quelqu’un à aimer. Les deux rejettent les valeurs collectives, ils s’isolent pour consolider leurs valeurs individuelles. Les gens ont peur de ce qu’ils ne connaissent pas dira Charles au professeur. Charles rêve que le professeur est son père. Il se rend tout de même compte que sa mère, même si elle est incapable de l’aider, le protégeait face aux vérités concernant son vrai père. Le professeur a quelques moments de faiblesse, notamment lorsqu’il pense au suicide lorsque ça ne va pas bien et qu’il se retrouve devant une vanne.