We Are Zombies est plein de bonnes idées, qu'il n'exploite jamais, fort d'un concept de base plutôt rafraichissant, avec des personnages attachants, un humour vraiment puéril qui tantôt est gonflant tantôt fonctionne (la Dame de la Météo zombie qui montre juste les endroits où il fait beau et dit "Ouiiiiii...", ça nous a bêtement fait rire), un doublage cataclysmique (à bon entendeur, si vous allez le voir en VF : préparez-vous aux vannes intraduisibles et aux dialogues qui sonnent faux), et surtout une bestiole finale super cool. Ce qu'on attendait du dernier remake Evil Dead Rise, We Are Zombies l'a fait, en se faisant plaisir : on a donc ce
"multi-zombies" généreux en prothèses (c'est un grand gars en plastique de 4m sur lequel un "artiste"- dans le film - a planté des piques et y a embroché des bras, l'a déformé et y a ajouté une autre tête dans le thorax, pour recréer un "shiva" diabolique,
une ignominie qui est ultra classieuse dans une scène de combat final). L'humour Carambar nous a souvent soulé, les pistes lancées dans le contexte intéressant du film sont malheureusement restées sans suites (à part le chauffeur de taxi qui se plaint de la concurrence, on ne parle jamais plus de l'effondrement du travail que peuvent représenter ces ouvriers infatigables et sans besoin de tickets-resto, on ne questionne pas vraiment leur stockage ni la tentation de l'exploitation immorale par les artistes, le fait qu'ils transportent une maladie - le "virus zombie" - ce qui suffisait de base à les faire rejeter de la société... D'accord, on n'aurait plus eu de film, après ce constat, puisque le but des "méchants" est justement de
créer un motif de haine envers les zombies
). Aussi, heureusement qu'un personnage s'arrête un instant dans la camionnette pour nous faire un récap' des actions menées / à mener par l'équipe, car cela part tellement dans tous les sens qu'on avait lâché l'affaire ("Alors, on a fait ça, pour le donner à X, puis rembourser Y....", le film est conscient qu'il nous a paumé, et nous met un mode d'emploi "moins discret, on meurt", mais au moins présent pour nous aider à repartir dans l'intrigue). Idem, on ne comprend rien au fonctionnement des zombies (certains parlent, certains ressuscitent de suite et d'autres plus tard, voire pas du tout...), le personnage zombie "sympa" ne semble pas calculer
la fumée toxique qui n'a pas fini de s'évacuer de la boîte de nuit
... Mais cela passe déjà mieux puisque les héros ne comprennent rien eux-mêmes aux zombies (le monde s'est adapté en espérant que ça irait, en gros), donc on peut s'accorder au fait qu'ils ne nous expliquent rien. La fin ambitionne une suite (avec une belle porte ouverte), ce qui n'enthousiasme qu'à moitié après ce premier film brouillon mais sincère, puérilement drôle, plutôt heureux en bonnes idées, avec des geeks attachants en guise de héros malgré eux, et une sacrément belle bestiole finale face à une scie sauteuse. On en a six bras qui tombent.