Lorsque l’on va au cinéma régulièrement, on est en recherche constante, en quête, en attente de ce sentiment, que notre présence a un poids, que l’on n’a pas réservé cette séance pour rien, qu’en sortant de la salle, un petit morceau du film restera à jamais en nous. Hélas, cela arrive peu, trop rarement, mais cela arrive tout de même.
Alors quand un film vous explose à la gueule, comme un obus, d’une puissance telle que vous en conserverez les éclats, le cinéma prend tout son sens.
Amal, bon sang, Amal un esprit libre, c’est l’obus qui m’a explosé le cœur et le crâne.
Un grand film qui m’a mit la rage au ventre, de cette fureur toujours intacte - et trop actuelle - que suscite l’obscurantisme.
L’incompréhension, la colère, la frustration seront partagées entre Amal et le spectateur.
Ce qui est le plus terrifiant ici, c’est la crédibilité du film. Le malaise est immense, et au générique, le silence était absolu.
Il faut absolument voir ce film, le montrer, et en parler encore, encore et encore, sans aucune concession.
« Lisez, cultivez vous, éduquez votre esprit critique, et vous serez libre, là », le doigt d’Amal pointé sur sa tempe.
Petite note + perso, ma mère est professeure de lettres, et me raconte combien souvent, sa liberté d’enseigner est remise en question. Je suis sortie de cette salle plus fière d’elle que jamais, bravo à toutes et tous les Amal qui ont le courage de cultivez les esprits.
Promis c’est la dernière citation, de Victor Hugo, c’est juste cadeau : « Cette tête de l'homme du peuple, cultivez-la, défrichez-la, arrosez-la, fécondez-la, éclairez-la, moralisez-la, utilisez-la ; vous n'aurez pas besoin de la couper ».