Après un premier projet qui avait réussi à se faire une petite place en festival, sans convaincre davantage malgré tout, Luc Besson propose "Subway" en 1985. À partir de là, la carrière du réalisateur était lancée, au travers de cette production qui a réussi à rassembler plus de 2 millions de personnes en France. Se déroulant dans un univers prenant place au sein du métro parisien, le long-métrage explore un monde sous-terrain très habité, bien plus que dans la réalité. Le but était de pousser les curseurs à fond, et le film le fait très bien à ce niveau-là. On y découvre un monde à l'atmosphère vraiment particulière, où la vie semble bien plus débridée et où les parias de la société se côtoient. L'ambiance est donc vraiment prenante au sein de ces décors formés de longs couloirs sombres ou de pièces délabrés. Cependant, au sein de ce postulat, ce qui est vraiment intéressant, c'est de voir ce que Luc Besson a choisi de raconter avec cela. Si Fred est présenté comme le personnage principal, car c'est avec lui que le film se lance, on se rend finalement compte que le point de vue qui domine est bien plus celui d'Helena. Piégé dans les mondanités barbantes de la surface, c'est sa découverte de cet univers différent qui sera au centre du projet. La dualité entre ces nomades et le monde que nous connaissons offre une réflexion sur le quotidien banal de notre vie. Maintenant, si toutes ces idées sont excellentes, j'avoue ne pas avoir réussi à pleinement apprécier l'ensemble. Le problème réside principalement dans une question de rythme et dans la manière dont les péripéties s'articulent. Le long-métrage a vraiment des longueurs et on tarde à rentrer dans le vif du sujet. Globalement, on se retrouve face au même problème que le tout premier film de Luc Besson, même si c'est déjà moins fouillis ici. L'univers a l'air de tellement l'intéresser, qu'il en oublie de réellement développer ses personnages et son histoire. Sur le début du film, on passe bien plus notre temps à explorer ces couloirs, que de comprendre réellement où nous allons. Dotant que le ton global du projet n'aide pas, car si le film réussit parfois à faire rire (je pense notamment à cette sublime scène culte du dîner), le côté très léger du récit peut nous perdre.
Je pense surtout à la toute fin, où Fred semble réussir à survivre après s'être pris une balle, ce qui créait quand même une incompréhension quant aux règles qui sont en place dans ce monde.
En bref, comme pour sa première réalisation, Luc Besson avait beaucoup d'idées, ces univers étant particulièrement riches. Ils offrent déjà de très bonnes choses dans ses visuels, et on sent qu'il avait du potentiel. Malheureusement, ces scripts étaient encore très peu ordonnés. Il faudra attendre son prochain long-métrage pour voir ce problème être réglé. Pour conclure, un premier succès pour ce réalisateur français.