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Hervé BRIEND
1 critique
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5,0
Publiée le 25 février 2024
Andrew Scott est d’une justesse sublime. On se laisse emporter dans cette histoire de fantômes, de souvenirs, de famille. C’est puissant, magnifiquement écrit, beau et triste.
Très beau film! Ne soyez pas tenter de dire trop tôt que vous ne comprenez rien. Tout est bien pensé et minutieusement apporté à l’écran. Laisser vous simplement vivre cette introspection onirique remplie d’amour. J’en ressors la musique de fin dans les écouteurs et c’est puissant !
Splendide et touchant. Beaucoup iront chercher dans ce film une histoire d'amour (il peut être un peu vendu ainsi dans sa bande annonce et sa sortie le 14 février n'est pas anodine...), et même s'il en est une, on est très loin d'une histoire classique. Ici les sujets principaux sont : le deuil, les traumatismes d'enfance, la solitude (c'est sûrement LE point du film) et l'homosexualité. Adam a perdu ses parents dans un accident lorsqu'il avait douze ans, et n'est jamais passé à autre chose. Vivant seul, reclus dans sa tour, on voit très bien qu'il a toujours vécu une vie d'ermite. Sortir de la solitude avec l'irruption d'Harry dans sa vie le mène à se replonger dans le trauma de la perte de ses parents. Le theme de la solitude est pour moi si bien traité, avec deux personnages aux histoires familiales très différentes, distinctes, mais les rapprochant sur cet ermitage presque forcé. L'histoire d'amour est prenante, touchante et sert au propos. Les deux acteurs sont si crédibles dans leur rôle.
On oscille entre l'irréel et le réel, la frontière est fine et on ne sait pas vraiment la distinguer, et ce même jusqu'à la fin du film. Ce dénouement est d'ailleurs très surprenant, et très innatendu.
C'est un film qui prend son temps et il ne vaut pas attendre une présentation dynamique. Les plans sont lents, appuyés, la camera se rapproche sans cesse des personnages pour les analyser, observer leurs émotions. Le jeu des acteurs est totalement prenant, crédible et extraordinaire. D'un côté j'ai trouvé certaines peut-être trop lentes mais en même temps le film me semble être passé si rapidement, en un éclair !
C'est un film à voir et qui vous touchera, ou pas, mais dans ce cas allez au moins le tenter pour la finesse de ses plans, ses couleurs, et ses acteurs.
Un film inclassable, d'une beauté formelle et d'une grande mélancolie. Les deux acteurs sont parfaits, certaines scènes m'ont tiré des larmes et je n'étais pas la seule dans la salle. Que c'est beau le cinéma, quand c'est à ce point intelligent, inattendu, profond et poignant.
Adam est scénariste il vit dans une immense tour londonienne seulement habitée par un autre homme. Alors qu’une histoire d’amour démarre entre eux il prend l’habitude de rendre visite à ses parents dans leur pavillon de banlieue. Pourtant ceux-ci sont morts dans un accident de voiture 20 ans plus tôt. Andrew Haigh signe une œuvre fantastique, dans le premier sens du terme, « Sans jamais nous connaître » n’est pas un film de genre et le spectateur s’accommode très bien de cette histoire de fantômes. Le réalisateur nous parle de manière subtile, éthérée et sensorielle de ceux qu’on a aimés et qui sont partis trop tôt ou de ceux que l’ont n’a pas su garder. On oublie pas, on s’arrange comme on peut avec le vide, c’est tout. Ce film est une petite bulle d’émotion qui louvoie entre des vents contraires et qui devrait vous émouvoir si tant est que vous ayez vécu ou soyez sensible. Et si vous ne ressentez rien devant un tel film ne consultez pas un généraliste, un légiste fera l’affaire, vous êtes déjà mort.
All Of Us Strangers / Sans jamais nous connaître Les spectres s’étreignent la nuit et font verser les larmes le jour. Les spectres sauvent, les spectres cicatrisent, tout comme ce que nous leur devons. Je n’aurais jamais du te laisser seul avec ta bouteille, tu n’aurais jamais du me laisser seul pleurer en rentrant de l’école. « Look at you, you were just a boy ! » Et oui mais j’ai grandi. Vieilli plutôt. Je suis à l’hôpital, l’infirmier dont je suis amoureux et qui est amoureux de moi veille, les bras reposés sur le bord de la baignoire. On aime nos mains respectives sur la peau l’un de l’autre. C’est une caresse qui répare l’accident. Et qui m’a fait pleurer bien après la séance. « - This is a ghost story. - You mean, a « love » story ? - It is the same thing… » Maintenant je cite Bly Manor. Chris, reprends tes esprits. Et si je n’en ai plus la force, et si je veux rester éternellement avec Harry et Adam ? A trois, cela ferait moins de dégâts de vider la bouteille. Et on ne serait plus jamais seuls. On n’étreint jamais, « seulement » de la poussière. On ne « regarde » jamais, « seulement », un grand film, on le grave pour qu’il nous suive comme un fantôme qu’on aurait pris un plaisir immense satiné de chagrin à laisser entrer en nous.
Je sors du cinéma. La salle est restée plongée dans un silence étourdissant alors que le générique de fin défilait. Impossible d en dire davantage. Un film magnifique et surprenant.
« Je n'ai jamais supporté ce silence. » Ce silence qui hante cet immeuble à peine occupé, c'est celui de la solitude ressentie par Adam qui mène une existence fantomatique. Il vit seul avec des blessures encore vives en ayant la peur de rester seul à jamais. Alors qu'il tente d’écrire sur ses parents, il entreprend un voyage douloureux vers son passé... En adaptant Taichi Yamada, Andrew Haigh propose une expérience atmosphérique, mélancolique, fantasmagorique, fantasmatique et onirique qui est d'une immense tendresse et profondément dévastatrice lorsqu'elle révèle peu à peu ses secrets. Deux histoires en une avec à la fois cette rencontre entre deux âmes perdues et des adieux déchirants dans une atmosphère envoûtante et apaisante, mais aussi réconfortante, car de nombreuses scènes le sont malgré la grande tristesse qui se dégage de cette histoire bouleversante. Si les scènes avec Harry ne m'ont pas parlé jusqu'à la dernière partie, les moments avec les parents sont d'une rare beauté. C'est aussi pour cela que je dis que c'est réconfortant, car il a d'une certaine manière beaucoup de chance de vivre ces moments-là. En somme, un très beau drame à la fois puissant et intime sur le deuil, la solitude et le chagrin.
Sans jamais nous connaître.... Et pourtant nous sommes toujours connu .... Tous ces mots que l'on ne se dit pas .... Tous ces maux avec lesquels nous devons composer ...
Sortie récemment en salles, "Sans jamais nous connaitre" est un film beau et émouvant servit par une photographie magnifique et des acteurs incandescents. D'une part le couple Andrew Scott et Paul Mescal magnifique à l'alchimie indéniable. D'une autre part Claire Foy bouleverssante dans ce rôle de mère qui aurait du lui valoir une nomination à l'Oscar. Le nouveau "Brockback Mountain".
"Sans jamais nous connaître" n'est pas un film à mettre devant tous les yeux. Car le moins que l'on puisse dire, c'est qu'il n'est pas avare de sentiments, voire de sentimentalisme. On y pleure à très grosses gouttes tant il vient saisir certaines de nos angoisses les plus enfouies. Car il est question ici de l'expression des sentiments, de la difficulté de les partager aux gens qui nous entourent, et des regrets de ne pas avoir pu les partager quand il en était encore temps. La mise en scène accompagne le ton onirique et poétique du film, jouant sur les couleurs, les lumières, les reflets... L'interprétation des personnages est juste parfaite, avec un duo Andrew Scott / Paul Mescal bouleversant. A titre purement personnel, je regrette la fin spoiler: qui va trop loin dans le pathos, sans que cela ne serve particulièrement le message du film.
Abominable bouse sirupeuse et mièvre, qui ne recule devant aucun effet larmoyant et racoleur (ah ces torses dans la demi pénombre ouatée, comme aux pires heures des années 80). Le tout baigne dans un jus jaunâtre, le "travail" sur la lumière étant aussi chichiteux que laid. Et surtout l'histoire de fantômes, qui pouvait se comprendre au Japon (dont vient le roman initial) paraît complètement débile une fois transplantée à Londres, dans un imaginaire occidental qui se voudrait, ici, branché sur le pur contemporain (vitreux, technique, aliéné, etc.). En voulant jouer au malin et contourner les clichés sur le coming out, le film se prend les pieds dans le tapis pour un festival de phrases creuses et regards apitoyés. La bêtise le dispute à l'ennui, au secours.