La première moitié du film nous a vraiment plu, la seconde nettement moins, fonçant tête baissée dans les poncifs du genre (d'une prévisibilité maladive). On retient surtout l'interprétation à fleur de peau (blanchâtre) de Mathias Legoût Hammond (on apprend que son téléphone n'a pas sonné depuis la présentation en festivals de ce premier film... Allô, les producteurs et réalisateurs, on prend son combiné et on contacte le jeune homme qui irradie à l'écran !), véritable âme du film, tandis que l'on apprécie beaucoup aussi le décalage "famille normale" et "vampire", dont la normalité étonnante rappelle de loin une famille Addams, réunie par son amour inconditionnel. La première partie du film joue aussi énormément sur l'interrogation de la nature du jeune homme (le mythe du vampire a été d'abord fondé sur une maladie bien réelle alliant photosensibilité et carence en fer, qui empêche ses sujets d'aller au soleil et les rend dépendants à de grandes quantités d'hémoglobines... On ne sait donc pas directement de quoi souffre le garçon dans un premier temps, ce qui est une bonne piste pour le film). On aurait tellement aimé que le film ne prenne pas ce virage tellement cliché du "
vampire mauvais, puisqu'il naît monstre, il ne peut rien contre sa nature
", qui finit de la façon la plus prévisible possible (on a capté l'ensemble de la fin dès lors qu'on nous souligne grossièrement l'incapacité du
vampire à aller contre son identité
dans la scène du chien...). Aussi, on est très amateur de films d'épouvante, mais on a eu les yeux qui clignent face à la lourdeur des références filmiques (Night of the Living Dead, Carrie au bal du Diable, L'Exorciste...), mais si cela peut donner l'envie à un jeune public d'aller visionner les originaux, on valide. Autre petit bonus non négligeable : la chanson de Petula Clark nommé "La Nuit n'en finit plus", comme d'habitude la certitude de nous faire dodeliner de la tête avec un sourire ravi (la scène où elle se place n'a rien de remarquable, mais on retient que la chanson est très chouette). En attendant la nuit est loin d'être dénué d'intérêt, il offre une première partie gorgée de sang neuf, vraiment intéressante et ambiguë, fait rayonner l'interprétation de Mathias Legoüt Hammond, avant de faire cailler la sanquette en fonçant dans le film tragique trop prévisible. Une fin en eau de boudin.