Globalement la traque s'avère prenante, mais l'intrigue est longue à démarrer et les valeurs véhiculées sont franchement abjectes vis-à-vis du christianisme.
J’apprécie l’Aveyronais courageux mais son film est un petit exercice sympa mais qui ne prend pas vraiment. D’ailleurs, le souhaite il vraiment ? Ce qui est bien, c’est la direction d’acteurs, lesquels sont tous bons. La comparaison avec As Bestias est très en faveur du film espagnol sans doute à cause de l’intensité dramatique dont Miséricorde est totalement dépourvu.
Miséricorde mêle une réflexion sur le désir, le rapport au religieux, l’homosexualité avouée ou enfouie, le pardon, la résilience de l’enfance, dans une introspection de la vie rurale…. Alain Guiraudie en fait une comédie mordante, cruelle et provocatrice sur les relations humaines, où l’on ne sait pas toujours à quel saint se vouer…. Et si des traits d’humour surgissent même parfois lors d’une cueillette de champignons dans une forêt magnifique sous les couleurs de l’automne, on reste cependant dubitatif sur le sens profond de son propos et ce mélange des genres….
Embarrassé au début, dubitatif au milieu et désolé (avec quelques moments drôles ici et là). J'attendais mieux du réalisateur de "l'inconnu du lac" mais ça ne tient pas la distance et vers la fin j'avais hâte que ça se termine. Une bonne histoire à la base qui aurait pu faire l'économie de quelques scènes plus embarrassantes qu'autre chose. spoiler: La scène avec l'abbé, carrément grotesque; les visites du gendarmes chez martine puis au presbytère, n'importe quoi.
Reste une absence de musique (pourquoi pas), une bonne distribution et une photographie de la nature qui me fait penser à l'ardèche. Trop peu pour noter mieux qu'à peine la moyenne.
Amusant en cette rentrée de septembre trouver face à 2 films dont les champignons, et les crimes(?) parcourent le scénario. Autant ds le film d' Ozon il y a doute, et celui ci profite à l'accusé, autant ds celui ci rien ne nous est épargné. Quant au reste, vague polar campagnard, philosophique et plein de désirs, on s'amuse à écouter les uns et les autres, chacun avec leur vérité. La palme revenant au prêtre philosophe et hédoniste, plus chrétien qu'il n'y paraît...
Un ancien mitron revient sur les lieux de son apprentissage à l'occasion de la mort de son ancien patron.
Très réussi pendant 75 minutes, le scénario convoque les frustrations ( surtout sexuelles) de ses personnages échoués au fin fond du massif central.
La dernière demi-heure qui prend une tournure vaguement fantastique, ou le cinéaste se montre un peu trop caricatural, rompt le ton de mystère suggestif jusque là adroitement orchestré.
Le cinéma, c'est aussi pour voir des films ainsi. Des films limites, pas faciles, qui mettent mal à l'aise, mais reflètent des aspects de la vie que nous ne saurions ignorer.
Giraudie maîtrise parfaitement cette histoire et réalise un film captivant. Mais les principes dont il fait l'apologie, à travers le personnage du curé défendus avec ambiguïté. Lorsque Jérôme se bat il ne semble pas spécialement énervé et son acte est incompréhensible.
Quel bonheur ce Miséricorde ! Guiraudie au sommet. Quelle maitrise. Les comédiens sont géniaux. Une technicité folle au service d'une loufoquerie géniale. Un régal. Un grand film.
On se perd en conjectures dans cette histoire loufoque. Catherine Frot est formidable, et sibyl Kisil est excellent. Un démâtage long, lent et poussif nous amène dans cette enquête bizarre et finalement drôle.
Un « Mais qui a tué Harry ? » auquel manquerait la fantaisie. Un « Théorème » auquel manquerait la poésie. Un « Tous les autres s’appellent Ali » auquel manquerait la distance (et Brigitte Mira). Alain Guiraudie a vu des films. Il a aussi lu des livres. Dans un des dialogues les plus lourdement signifiants, le prêtre parle du monde allant à sa perte. On pense à Duras. Sauf qu’elle, elle ajoutait : « que le monde aille à sa perte, c’est la seule politique ». Ici, pas vraiment de politique. Pas de poids moral. Pas de société, si ce n’est un village rêvé. On tue. On désire. On se cogne . On se tire dessus. C’est tout. A force de fuir les stéréotypes des personnes et des situations, Guiraudie tourne à vide, recycle ses obsessions, le « vieux rêve » ne bouge plus beaucoup. La beauté minérale, l’équilibre entre humour et âpreté sensuelle des premiers films, se transforment ici en un commentaire appuyé, aussi volontariste que la photographie de Claire Mathon. Pourtant, entre sulpicianisme et fantasmes queers, surgissent quelques éclats de beauté. Comme le dernier plan du film. Mais qu’est-ce qu’il faut comme sentiers terreux pour y parvenir !
Un rythme lent, des plans interminables et un scénario mal fichu. La pauvre Catherine Frot semble égarée, ne sachant pas que le réalisateur s'intéresse surtout aux messieurs qui aiment les champignons ! On sourit parfois, surtout grâce au curé, qui se fait confesser ou se balade en tenue d'Eve. Le côté polar est digne d'un Inspecteur Derrick et la lumière terne ne rend pas honneur à la belle saison d'automne. L'été réussissait mieux à Guiraudie avec son Inconnu du lac, peut-être parce qu'ils ne filmait que des hommes et à poil.
Miséricorde est un drame sous fond de thriller français qui est intéressant dans son histoire et sa réflexion durant sa première heure mais qui devient malheureusement un peu ennuyeux dans sa suite, traînant la patte et tirant en longueur un propos déjà compris depuis bien longtemps. Le métrage souffre de 15 mins de trop sans être déjà très long. Reste que le propos et la morale sont réellement intéressants et bien traités avec une touche d'humour bienvenue.