Film d'animation canadien, coréalisé par Christine Dallaire-Dupont et Nicola Lemay, Katak, Le Brave Béluga est un long-métrage convenable. L'histoire nous fait suivre Katak, un jeune béluga vivant paisiblement dans les eaux du fleuve Saint-Laurent au Canada. Moqué par ses camarades à cause de sa couleur grise, il cherche du réconfort auprès de sa maman qu'il ne quitte pas, jusqu'au jour où il apprend que sa grand-mère mourante souhaiterai revoir son amour de jeunesse. C'est alors qu'il part en cachette à sa recherche tout au nord, vers la Grande Banquise. Ce scénario nous plonge pendant environ une heure et quart dans un récit initiatique particulièrement convenu et consensuel. En effet, celui-ci n'est pas très original et sans surprises, mais se laisse tout de même visionner sans déplaisir. On assiste pendant tout ce temps à un voyage rempli d'embûches pour ce courageux béluga qui va croiser la route de nombreuses autres espèces, certaines amicales, d'autres prédatrices. Le ton est globalement enfantin malgré quelques scènes montrant la cruauté du monde animal. Le métrage se veut donc plutôt destiné à un jeune public, les adultes auront plus de mal à y trouver un réel intérêt tant c'est cousu de fil blanc. De plus, tout cela manque de thématiques et de profondeur dans celles-ci, le film faisant passer un message écologique et de tolérance restant en surface. L'ensemble est porté par des personnages appréciables, aux bouilles adorables, entretenant des liens tendres et mignons mais manquant tout de même d'émotions en étant ni suffisamment amusant, ni suffisamment touchant. Certaines séquences procurent tout de même quelques sentiments mais on aurait aimé qu'ils soient plus poignants. Sur la forme, la réalisation du binôme s'avère bonne. Mais ce qui saute au yeux c'est bien la direction artistique tout simplement pas à la hauteur des standards actuels. Les environnements et les animaux manquent cruellement de textures et de détails. Même le fond de l'océan paraît vide. En dépit de ces carences, elle possède tout de même un certain charme et nous gratifie de quelques jolis plans colorés. Mais ça reste globalement bien trop insuffisant esthétiquement, pour ne pas dire indigne de son époque. Ce visuel en demi-teinte est accompagné par une bonne b.o. en accord avec les images, même si ses compositions n'ont que très peu d'impact sur elles et sont loin d'être mémorables. Ce périple maritime s'achève sur une fin attendue mais tout de même réussie venant mettre un terme à Katak, Le Brave Béluga, qui, en conclusion, est un film d'animation correct mais à réserver de préférence à des enfants.