A Helsinki, Ansa est employée sous payée dans un supermarché. Holappa est métallurgiste et porté sur l'alcool. Un soir, dans un karaoké, leurs regards se croisent.
Le monde et les Hommes désespèrent Aki Kaurismaki au point qu'il annonça, en 2017, à la sortie de L'autre côté de l'espoir, vouloir arrêter le cinéma. Il a visiblement changé d'avis mais pas de vision du monde. Sur fond d'informations radio sur la guerre en Ukraine et, un peu, sur la répression en Libye, il conte la difficulté de la classe populaire de survivre dans un monde froid et hostile. Ses héros (Alma Poysti et Jussi Vatanen très bien), deux êtres solitaires, qui se débattent dans un monde du travail sans pitié et face à l'inflation galopante, sont sans cesse séparés par leurs timidités, les hasards ou les accidents de la vie. Kaurismaki parsème cette histoire de rencontre contrariée de son humour pince sans rire, usant toujours de longs silences et de plans fixes sur des hommes à l'air ahuri ou perdu. La mise en scène et la photographie, où les couleurs explosent dans des décors pourtant austères, portent la patte du réalisateur reconnaissable entre mille. Les références à la culture française et aux classiques du cinéma (Brève rencontre, le Clan des siciliens, Godard, Besson, Chaplin...) sont nombreuses en arrière plan. En illustration sonore des chansons finlandaises, portant toutes un texte désespéré, semblent décrire une société finlandaise intrinsèquement dépressive.
Sans être désagréable, le film déçoit un peu par son manque d'audace et de surprise, le réalisateur jouant sur ce qu'il sait faire et a déjà fait.