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Raymond M.
3 abonnés
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1,0
Publiée le 19 octobre 2023
J'ai trouvé ce film ennuyeux au possible, joué par des acteurs que l'on dirait amateurs tellement ils sont empruntés, raides ; ils sont empreints d'une telle tristesse forcée que même les hôtesses d'accueil de l'hôpital donneraient envie de repartir en courant. Mise en scène caricaturale qui n'a pas dû demander beaucoup de temps : l'acteur principal a une bonne mine pour un homme qui boit et qui fume énormément.
Décors, costumes, couleurs et accessoires vintage. Goût de l’anachronisme, du laconisme et du statisme. Raideur du cadre et raideur des interprètes. Minimalisme expressif. Humour dépressif. Importance des chansons de la BO, qui en disent plus que les dialogues. Voilà du Kaurismäki pur jus. Sans grande surprise, peut-être, pour qui connaît la filmo du cinéaste finlandais. Mais vraiment plaisant. Si le fond de l’histoire est aussi noir que le fond de l’affiche du film – un tableau qui dit la rudesse sociale et la difficulté de vivre (précarité professionnelle, délation, pauvreté, solitude, alcoolisme, guerre en Ukraine…) – Kaurismäki y diffuse son inaltérable générosité humaniste et sa drôlerie pince-sans-rire, en saluant le courage des petites gens et en lorgnant explicitement vers la fable sociale à la Chaplin. Une touche de tendresse dans un monde de brutes, une petite note d’espoir. Derniers refuges d’une humanité claudicante.
En fait ce film a tout pour ne pas plaire, c'est triste, glauque, ennuyeux dirons certains, oui, mais c'est Aki Kaurismaki un grand metteur en scène et même si ses films sont toujours sur la même trame c'est poétique ,et les acteurs bien choisis j'ai passé une fois de plus un superbe moment, et ça m'a donné envie d'aller à Helsinki , vivement le prochain
Voir un film de ce réalisateur, c’est d’abord, rentrer dans son univers: La ville d’Helsinki, triste à pleurer. Des couleurs agressives (?), sous un ciel gris. Des chansons connues de tous, en finnois et puis Les feuilles mortes, bien sûr !
Mais encore, une histoire d’amour improbable entre deux paumés de la vie………….
Misère, misère, c’est toujours sur les pauvres gens, que tu t’acharnes obstinément (Coluche)
Aucun doute possible, nous sommes bien dans un film d'Aki Kaurismaki. On y retrouve son univers, son goût pour les héros du quotidien aux destins peu réjouissants et pourtant toujours porteur d'un certain espoir. On retrouve aussi le goût pour la musique, d'une autre époque, d'un autre pays et qui collent parfaitement à l'univers du cinéaste. Destins croisés, destins perturbés par les aléas de la vie, Kaurismaki semble tourner le même film depuis des années et malgré cela, continue à nous séduire et à rendre ses personnages attachants. Les personnages des "feuilles mortes" n'échappent pas à cette règle. De plus, les cinéphiles apprécieront les nombreux clins d'œil cinématographiques éparpillés le long du film, nous réservant le plus beau d'entre eux pour la fin.
Avec la chute des feuilles revient l'automne? Certains préféreront les promesses du printemps, ou la chaleur langoureuse des soirées d'été. Kaurismaki certainement pas. Son récit poétique autour des gens démunis et noyant dans l'alcool la tristesse des jobs minables, n'a d'égal que son pessimisme personnel qui l'amène à penser que l'homme est et restera l'artisan de ses propres malheurs. Et pourtant, pendant qu'une antique radio des années 50 distille les derniers infos concernant l'anéantissement sous les bombes russes de Marioupol, on se prend à aimer le gauche baller de ces amoureux taiseux et timides qui finiront par surmonter les malheurs du hasard et la nécessité. Une dernière image inspirée de Chaplin vous laissera pensif et attendri. Amateurs d'action, de films militants ou de considérations philosophiques, passez votre chemin, vous n'auriez pas envie de ramasser ces feuilles mortes. Et pourtant, elles deviendront le terreau de l'an prochain. Ne loupez pas les rares sourires de Ansa et Holappa, ils viennent illuminer une vie finlandaise déprimante. Cinéma - septembre 2023
Film étrange ( original ) dans sa conception, sa réalisation, son jeu d'acteurs. On est plongé dans un univers sombre, aride, sans concession, mais esthétique, original, aux multiples facettes. On y bien, et à la fois, on est bousculé. Un film à voir
Kuolleet lehdet creuse son pessimisme comme des prisonniers soulèvent la dalle de leur cellule, grattent la terre, explorent le sol en quête d’une sortie extérieure d’où jaillirait la lumière. Jamais un film d’Aki Kaurismäki n’a été aussi parodique de lui-même, sans que cette parodie ne tourne à la pochade ; le cinéaste réunit ses clichés pour les transcender en une fable mélodramatique sur la résistance passive de deux êtres pris dans la détresse d’un quotidien décevant qui paraît coupé du temps : regarder vers le passé c’est se sentir plus encore orphelin, regarder vers l’avenir c’est imaginer les guerres radiophoniques devenues réalité immédiate. Entre ces deux tremblements naissent de tout petits mouvements, imperceptibles en dépit des allées et venues des protagonistes à pied ou en tramway ; puisque la journée est rythmée par un travail dégradant et mécanique, il faut reconquérir la nuit comme temps et espace d’une seconde vie qui s’accomplit dans les déambulations et, surtout, au cinéma, dans les bars et les karaokés. L’esthétique visuelle transcende alors la noirceur tonale : les jeux de lumière, les couleurs, la photographie magnifique, tout cela se heurte au désarroi ambiant et aux chansons tristes comme un oxymore. Ainsi redouble le malheur des personnages, individus fragilisés dont le seul espoir se trouve dans l’idée non d’un ailleurs (inatteignable) mais d’un ensemble (à construire par compromis) ; ils sont insérés dans une structure tragicomique au terme de laquelle ils marcheront ensemble tels deux rescapés, accompagnés d’une chienne sauvée in extremis de l’euthanasie. Un grand film modeste qui réchauffe le cœur par son humanité.
Le cinéma d'Aki Kaurismäki est singulier et c'est ce qui fait son charme. On retrouve dans ce nouveau film tous les codes de son cinéma : lenteur, froideur et complexité des relations humaines, critique de la déshumanisation de la société de consommation... C'est un cinéma qui tranche. Sans surprise, ce film déçoit cependant ; le propos est entendu, beaucoup de scènes manquent de charme et l'originalité fait défaut. Le cinéma de Kaurismäki vieillit. Dans la même veine finlandaise, on lui préfèrera mille fois le surprenant "L'étrange histoire du coupeur de bois" de Mikko Myllylahti sorti en janvier.
Présenté en compétition officielle à Cannes (2023) où il obtint le prix du jury, ce dernier opus du célèbre et talentueux metteur en scène finlandais faisait office, chez certains festivaliers, de favori pour la palme d'or.
Il faut dire que la réputation du cinéaste dont la trilogie " Finlande" ( " les lumières des faubourgs", " l'homme sans passé" - Grand prix du jury Cannes 2002- et " au loin s'en vont les nuages") était restée dans les mémoires précédait " les feuilles mortes" et lui assurait un à priori favorable.
Malheureusement ( à mes yeux), si ce dernier opus est empreint de nombreux thèmes qui traversent l'oeuvre du cinéaste ( solitude, personnages honnêtes, sympathiques, exploités durement par une société marchande sans pitié, mais qui cherchent l'amour, identifié comme vecteur hypothétique du bonheur - avec l'amitié), AK a largement fait mieux que dans ce " les feuilles mortes".
On a le sentiment que Kaurismaki est un peu à court d'idées nouvelles et qu'il reprend une partition dont il a épuisé toutes les possibilités interprétatives.
Le style, le ton, les décors, la mise en scène sont bien présents, mais le scénario est sans doute trop minimaliste.
Ceci dit, le film se laisse voir avec un certain plaisir, même si l'aficionado de la filmographie de AK que je suis, éprouva tout de même, une pointe de déception au sortir de la projection.
Un film singulier, poétique, décalé et humain. Une émotion à part délivrée en douceur avec une image sublime où les plans ressemblent parfois à des tableaux d'Edward Hopper. Les situations contemporaines - puisque la radio diffuse des infos sur la guerre en Ukraine - contrastent avec les décors et costumes qui eux nous ramènent davantage aux années 50 ou 60. Les personnages sont réservés et agissent avec lenteur. L'allure dégingandée de Jassi Vatanen, aux faux airs de James Stewart ou de Ryan Gosling ne nous laisse pas indifférents face à Alma Pöysti qui nous ravi par sa douceur. J'ai adoré le cinéma Ritz avec toutes ses affiches anciennes (justement de films des années 60) et ses curieux spectateurs. J'ai aussi aimé les lieux de bars, et bien sûr les chansons populaires majoritairement du sud de l'europe qui là aussi contrastent avec la Finlande. A voir !
Deux âmes solitaires se croisent un soir dans un karaoké d'Helsinki. L'une et l'autre enchaînent des boulots ingrats et mal payés dans des environnements blafards et bruyants. Leur quête d'amour est régulièrement contrariée comme dans la chanson : "mais la vie sépare ceux qui s'aiment, tout doucement, sans faire de bruit"... Je ne suis pas une spécialiste de Kaurismäki mais les connaisseur·euses voient ici l'un de ses meilleurs films, ou même pour certain "un écrin de beauté et d'espoir". J'y ai vu, plus modestement, une histoire tendre et maladroite entre deux êtres qui plongent dans une rencontre fortuite comme on s'accroche à une planche de salut. Peut-être faut-il éviter de visionner ce film un jour de pluie...
Du Kaurismäki pur jus, avec un merveilleux mélange de noirceur et de poésie, de pessimisme et de drôlerie. Les personnages, un peu décalés comme toujours, sont touchants, plein de dignité. On s'y attache, ils nous attendrissent et nous font du bien, même si leur vie n'est pas toujours rose. Quel cinéaste, qui sait parfaitement jouer de l'ellipse et de l'intemporalité !