Après un bon bout de chemin testosteronné du côté de « The Tournament », « Bus 657 » et « Final Score », Scott Mann continue dans la voie montrée par Tea Shop Productions. « 47 Meters Down » a beau l’air paresseux avec son mini pitch et sa quête de la tension en profondeur, il en a de même pour cette ascension, qui a de quoi faire frémir les acrophobes. À l’inverse d’un environnement humide et glacial, on se rapproche donc plus du soleil, au risque de se brûler les ailes et l’eau manquera suffisamment pour en assoiffer plus d’un. Le survival prend tout son sens dans son dispositif, qui amène les protagonistes à se dépasser et à dépasser leurs traumatismes, mais il s’agit également d’un huis-clos, qui doit faire de son mieux, afin de garder le spectateur en haleine, ce qui est loin d’être évident, une fois confronté à la problématique principale.
Sans détour et sans surcharger l’image d’artifices numériques, Becky (Grace Caroline Currey) fait face à la chute de son couple et peut-être de sa vie. Elle erre et s’abandonne à l’alcool, tandis que sa meilleure amie, Hunter (Virginia Gardner), vient lui proposer un challenge aussi fou qu’ambitieux. En sautant sur cette grande occasion pour faire le deuil de sa perte, la jeune femme sera de nouveau en proie à l’altitude, un redoutable outil d’effroi lorsque le cadre de Mann choisit de se pencher sur la structure radio toute rouillée. Nos héroïnes ne sont donc plus en sécurité, au sommet de leur objectif et redescendre constitue en enjeux de vie ou de mort, assez peu créatif, ou simplement trop timide.
Le cinéaste britannique a pourtant revu ses classiques, de « Vertical Limit » à « The Walk », mais il est fortement limité par son mélodrame, peu convaincant. Seul le vide semble l’intéresser à côté de deux comédiennes qui n’ont pas non plus les meilleurs dialogues pour se démarquer. « Fall » ne prend pas tant de risque que cela avec du recul, hormis le défi physique et éprouvant du tournage, cependant, le projet aurait nettement eu plus d’impact sur un grand écran et plus de précision, en s’éloignant des ressorts répétitifs de la série B. Ce contre-coup de l’attraction n’a pourtant pas de répercussion sur le rythme, plutôt efficace. L’expérience est donc à prendre ou à laisser mûrir.