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Cinememories
489 abonnés
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3,5
Publiée le 9 septembre 2023
"Intrigant et obsédant miroir à The Wastetown, Ahmad Bahrami évoque la tragédie de l’Iran en prenant soin d’émietter différentes formes d’impasses sociales dans une usine, dont la mort des salariés est programmée. Cette perspective est terrifiante dans The Wasteland, un drame qui n’épargne aucun citoyen, aussi loyal et intègre soit-il."
"Une usine de briques au sud de l’Iran nous apparaît comme le vestige d’un monde qui a disparu. En décalage avec la démocratisation du ciment, le temps est compté pour cette entreprise perdue dans le désert. Ce qui semblait autrefois être une oasis bénéfique pour les employés est à présent devenu leur tombeau, au fur et à mesure qu’ils creusent dans l’argile. Il suffit de voir le pauvre Lotfolah (Ali Bagheri) hisser ses pains de glace pour ses collègues assoiffés pour se rendre compte de leurs misérables conditions de travail. La caméra prend soin de se caler sur son rythme et sa démarche un peu fébrile. Les nombreux travellings qui l’accompagnent peuvent toutefois manquer de passer devant certains échanges, en hors-champ, comme pour accentuer le phénomène de déphasage entre l’espoir qu’entretiennent les salariés et la réalité que proclame le patron des lieux."
"Que reste-t-il donc dans ce no man’s land où la vie semble aussi immobile que les dernières briques confectionnées et qui retourneront bientôt à la terre ? Que dire du patriarcat passif et ambiant, du patronat mis en échec et de tous les marginaux qui attendent qu’on les recouvre d’un drap blanc ? The Wasteland prend le pouls d’une société iranienne malade, où les inégalités sont bien trop nombreuses pour qu’une cohabitation se passe sans encombre. Une œuvre bouleversante qui ne craint pas les plans-séquences tétanisants et qui nous ramène à notre existence éphémère."
Retrouvez ma critique complète sur Le Mag du Ciné.
Après avoir vu "The wastetown", sorti le 2 août dernier, l’impatience était grande de voir son film précédent, "The wastelan"d, Prix du Meilleur Film dans la section Orizzonti et Prix FIPRESCI lors du Festival du Film de Venise de 2020. Déception ou confirmation ? Inutile de vous faire patienter plus longtemps : "The wasteland" est la confirmation du très grand talent du réalisateur iranien Ahmad Bahrami. En effet, la vision de "The wasteland" confirme le choc esthétique et émotionnel qu’on avait ressenti à la sortie de "The wastetown" : Ahmad Bahrami est un très grand réalisateur dont les choix esthétiques et les choix de mise en scène permettent de porter à un très haut niveau de cinéma des histoires au contenu plutôt banal. Critique complète sur https://www.critique-film.fr/critique-the-wasteland/
Le deuxième volet de la trilogie du réalisateur iranien. Toujours aussi austère et beau. On est pris dans la spirale du film avec ses répétitions de scènes filmées sous différents angles. La fin est toujours aussi désespérée que dans The wastetown.
Le propriétaire d’une briqueterie hors d’âge, perdue au milieu de nulle part, annonce à ses employés qu’il est au bord du dépôt de bilan. Son contremaitre, Lotfollah, qui y travaille depuis toujours, fait l’entre-deux entre le patron et les ouvriers sommés sans délai de quitter les lieux.
Avez-vous cet été "The Wastetown" ? Êtes-vous encore hanté par la beauté de son noir et blanc, par sa musique lancinante, par la lenteur majestueuse de ses longs travellings ? Et surtout avez vous réussi à oublier le traumatisme de sa dernière scène. Alors vous avez noté avec impatience la sortie de ce deuxième film de ce que le réalisateur iranien Ahmad Bahrani a annoncé comme devant constituer une trilogie. Et dès mercredi peut-être, comme moi, vous avez repéré une des rares salles parisiennes (il y en a deux à peine : le MK2 Beaubourg et le Balzac) qui le programme.
Vous avez raté "The Wastetown" ? Ne vous privez pas d’aller voir sa suite qui n’en est pas une : les deux histoires n’ont aucun lien entre elles. Le deuxième peut parfaitement se regarder sans avoir vu le premier.
Pour autant, à quelques semaines de distance à peine, la vision de ces deux films est une expérience envoûtante, qui résonne comme un coda d’une musique. Car les deux films sont conçus sur la même trame. Le deuxième est le palimpseste du premier. Dans "The Wastetown", l’action se déroulait sur trois journées qui commençaient et se terminaient de la même façon, jusqu’à un dénouement qui nous laissait pantois. C’est exactement le même procédé qui est utilisé dans "The Wasteland", avec une subtilité en plus : la linéarité du récit est doublée d’un flashback récurrent du patron annonçant aux employés l’imminence de leur licenciement. Cette scène et le discours laconique du patron sont filmés cinq (?) fois sous un angle différent. Ils précèdent cinq chapitres, tous quasiment identiques durant lesquels le patron reçoit l’un après l’autre ses employés et leur donnent leurs congés, avec un paternalisme équidistant de toute empathie et de tout ressentiment. Ces scènes là se concluent toutes de la même façon jusqu’à un épilogue qu’on avait mieux anticipé que celui de "The Wastetown" mais qui n’en est pas moins tétanisant.
On pourrait protester que le procédé, répétitif, devient lassant. Certains spectateurs l’ont peut-être ressenti ainsi. Ce n’est pas mon cas. J’ai au contraire été happé, j’allais dire broyé – si la référence à la dernière scène de "The Wastetown" n’était pas trop transparente – par cette mise en scène implacable, dont la structure se révèle très vite et dont on sait par avance qu’on ne réussira pas à échapper.
Film intéressant bénéficiant d'une superbe mise scène où on est pris dans la spirale du film avec ses répétitions de scènes filmées sous différents angles dans un splendide N & B et comme dans "The Wastetown" du même réalisateur le film est sans concession , tragique !
Un véritable chef d d'oeuvre de la part du talentueux réalisateur iranien Ahmad barahmi,la vision de ce film m a marqué pendant plusieurs jours. C est un chef d œuvre pour ma part pour 3 raisons. La première grâce à sa mise en scène, en effet filmé en noir et blanc,format carré qui souligne le paysage aride et désolé et surtout le hors champs présent tout du long du film qui caractérise l action grâce à un travelling qui est toujours en décalage au mouvement des acteurs très intéressants. La 2 eme raison est sa trame narrative , l action se situe dans une carrière de briqueterie,le directeur leur annonce lors d une réunion la fermeture de l entreprise cette scène revient plusieurs fois en insérant des chapitres qui présentent l action et les enjeux de chaque employé et qui se termine la aussi de la même manière,il ponctue chaque chapitre au coucher du personnage qui qui met la couverture jusqu au haut du crâne on comprend ensuite comment cela va finir. Et la dernière raison j ai été bouleversé par le personnage centrale du film loftallah qui représente à lui seul l Iran des modestes face à son patron. Humble, honnête, solitaire on sent le désespoir en lui Qui caractérise pour le message politique que veut montrer barahmi. Attention chef d oeuvre
Film âpre et d'une beauté formelle époustouflante, " Wasteland" du réalisateur iranien Ahmad Bahrami fait partie d"une trilogie dont deux volumes sont visibles dans nos salles ( "Wastetown").
Quelque part perdue dans le désert iranien, une usine de briques est obligée de fermer face aux contraintes économiques. Les différents employés accusent très différemment le coup. Le superviseur Lotfollah joue les intermédiaires entre le patron et les ouvriers. Né sur place, il n’a jamais quitté l’enceinte de l’usine. Il va tenter d’accompagner les différents membres de la communauté – et notamment la belle Sarvar qu’il aime en secret.
Le film démarre par l'arrivée du superviseur dans la briquetterie. Il distribue des pains de glaces aux familles d'ouvriers qui logent sur place.
La patron convoque tout ses ouvriers et se lance dans un discours pour annoncer la fermeture prochaine de l'usine qu'il vient de vendre.
Ce discours sera répété 4 fois et filmé chaque fois sous un angle différent, ce qui permet de s'intéresser, grâce au principe du flash back aux différentes familles (kurdes, iranienne, azeri) qui seront impactées par la décision.
Film à clé et qui laisse à voir une grand violence sociale, sa fin au sens propre comme au sens figuré propose la parfait illustration d'un suicide industriel.