Quelques menus problèmes…
Pour son 1er film, le britannique Matt Winn a tout fait ou presque, réalisé, écrit le scénario et composé la musique. Il a aussi reçu le Prix spécial du Jury au Festival du film britannique de Dinard. Sarah et Tom sont en proie à de graves difficultés financières : leur seule solution est de vendre leur maison londonienne. Lorsque leurs amis débarquent pour un dernier dîner, Jessica, une vieille amie, s’invite et se joint à eux. Après une dispute à première vue sans importance, Jessica se pend dans le jardin. Tom s’apprête à appeler la police lorsque Sarah réalise que si l’acheteur l’apprend, la vente tombera à l’eau, ruinant ainsi leur couple. La seule façon de s’en sortir est de ramener le corps de Jessica dans son propre appartement. Après tout, qu’est-ce qui pourrait mal tourner ? 90 minutes d’un jeu de massacre satyrique, macabre mais… pas assez jubilatoire.
Nous sommes en Angleterre. Il y a quelques années, deux hommes se sont suicidés exactement de la même manière, en se pendant à un arbre dans les jardins d’autres personnes. C’est évidemment le point de départ du scénario de ce film qui se demande comment ces deux suicides avaient affecté la vie des propriétaires de ces jardins. Il veut ainsi explorer un groupe de personnages dont les vies sont plutôt parfaites vues de l’extérieur, jusqu’à ce qu’ils soient frappés un jour par un événement qui change radicalement leur vie. Après l’événement traumatisant, le jeu consiste à observer deux couples mariés au microscope, comme le sont des insectes par un entomologiste. Comment s’en sortent-ils ? Leurs valeurs «civilisées» les maintiennent-ils sur un pied d’égalité ou se transforment-ils en monstres ? Sur le ton de la comédie noire, le film ne parvient pas vraiment à répondre à ces questions, et nous laisse sur notre faim. Frustrant ! Heureusement, c’est très rythmé. Les unités de temps, de lieu et d’action étant respectées, on assiste à un joli moment, so british, de théâtre filmé. On retiendra la satire de la middle class britannique, évoquant à mots couverts l'amitié, les remords ainsi que l'hypocrisie d'une classe sociale qui ne pense plus qu'à son petit confort. Et l’impeccable performance du casting.
Là encore, on reste anglais jusqu’au bout des rôles avec Rufus Sewell, Shirley Henderson, Olivia Williams, Alan Tudyk, Indira Varma, Sylvester Groth, qui parviennent à débiter les pires horreurs avec un flegme qui leur appartient. Mais Ionesco, avec son inoubliable Amédée ou comment s’en débarrasser était allait beaucoup plus loin dans la cruauté et le non-sens. Ici, on est déçu par une fin trop sage et par quelques épisodes dont le cocasse et la cruauté auraient pu être poussés plus loin. Et puis, mon Dieu que ces 4 personnages sont antipathiques !