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tomPSGcinema
752 abonnés
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3,5
Publiée le 28 octobre 2010
Ce film longtemps considéré comme perdu est ici possible d'être visionner par le biais d'un montage en photogrammes. Le tout se regarde très agréablement et laisse à penser que ce " Pré de Béjine " aurait été bien passionnant à suivre si il avait été achevé, car d'une part, son histoire sur fond de rivalité père, fils etait prometteuse, et d'autre part, car certaines images s'avèrent assez marquantes. Dommage donc que l'oeuvre n'ait pas pu être terminé, car on aurait peut-être été en présence d'un grand film de la part de Serguei M. Eisenstein.
Difficile de se faire une idée précise de ce qu'aurait pu donner "Le Pré de Béjine" vu que les autorités soviétiques et une bombe allemande en ont décidé autrement. Reste juste une succession de photogrammes qui laisse entrevoir une oeuvre visuellement splendide (mais bon en même temps on est chez Eisenstein !!!) et qui paraissait destinée à ne pas manquer de lyrisme. Préférant volontiers le Eisenstein du cinéma parlant à celui du cinéma muet, je me prends à penser que celui qui aurait dû être le premier film parlant du réalisateur montre déjà un certain degré de maturité dans le fond qui se retrouvera dans "Alexandre Nevski" et surtout dans le monumental "Ivan le Terrible". Certainement une perte inestimable pour le Septième Art.
"Le pré de Béjine" devait marqué le retour d'Eisenstein dans son pays après son escapade aux Etats-Unis où il ne put jamais terminé le tournage de "Que viva Mexico !". Montré du doigt pour avoir quitter la mère patrie trop longtemps, le réalisateur eut tout le mal du monde à monter un nouveau projet. Au bout de deux ans, il parvient à lancer le tournage du "Pré de Béjine", issue d'une histoire mis en exergue par la propagande communiste. Lors du montage final, le patron de la cinémathèque soviétique profita d'une convalescence du réalisateur pour organiser une projection test qui s'avéra catastrophique. Eisenstein révisa son scénario, mais ne fut jamais autorisé à finir son film et dut faire son autocritique au parti. Officiellement la copie test du film fut détruite durant le bombardement des studios Mosfilm par les allemands en 1942, mais il est plus probable que celle-ci disparut dés 1937 sur ordre du ministère. Les seules trace qu'il nous reste de ce film sont les quelques chutes récupérées par la monteuse Esfir Tobak qui furent montés sous forme d'un photo-montage 30 ans plus tard, mais où il est difficile de se faire une idée du film.