Conclave est sans doute l'un des meilleurs films de l'année et je ne prend pas trop de risque, car nous sommes déjà le 7 décembre. Il nous parle de cet emprisonnement auquel sont confrontés tous les cardinaux du monde entier une fois le siège du chef de l'église "vacant". C'est un moment toujours historique où les yeux du monde entier et même des non catholiques sont rivés sur Rome, sur ce si petit pays qu'est le Vatican. Car oui le pape est avant tout le chef de l'église catholique mais il est aussi un chef d'état qui a tout de même un gros impact sur le monde. Et ce film nous le rappelle.
Jouant beaucoup sur e bord politique des différents papes pouvant être élus, on se rend compte à que point la décision est grave pour les cardinaux. Est-ce le bon choix ? Est ce que le nouveau pape ne va pas déconstruire tout le travail du précédent ? Est-ce que l'église a besoin d'un pape conservateur ou libéral ? Ce sont des questions et des décisions tellement importantes, car sauf exception, le pape reste au pouvoir jusqu'au dernier jour de sa vie.
Ces cardinaux se réunissent donc dans la chapelle Sixtine au sein du Vatican pour élire l'un d'entre eux. C'est quand même quelque chose d'originale en ce qui concerne l'élection d'un chef d'état, car tout les votants sont aussi candidats. Bonjour pour avoir une majorité rapidement. Le plus long de l'histoire a d'ailleurs duré deux ans et neuf mois, et le plus court a duré moins de 48h. D'ailleurs depuis le XXième siècle, les conclaves durent plus ou moins 5 jours.
Mais dans tout cela se cache des affaires de négociations, de boycott et des affaires de manipulation pour le pouvoir comme le montre le film.
C'est d'ailleurs ça que j'ai préféré. Les cardinaux se discréditent entre eux pour convaincre les autres de ne pas voter pour un tel ou un autre. Et dans toute cette zizanie, nous avons le doyen qui préside le conclave.
Ce qui est dommage dans le film, c'est que l'on néglige un peu la partie prière entre les cardinaux. Car oui comme écrit plus haut, tout le monde est candidat, même si tout le monde ne veut pas l'être. Mais alors comment savoir pour qui voter et comment réussir à se mettre d'accord et avoir une majorité ? Chaque séance est ponctué de prières et les cardinaux prient énormément durant ce conclave. Le film met bien plus l'accent sur les affaires de corruption que sur ces prières qui mènent à l'élection.
Ralph Fiennes en acteur principal est vraiment excellent et est un sérieux candidat pour l'oscar du meilleur acteur. Mais ce n'est pas le seul à être très bon et le film marche grâce au jeu des acteurs principaux avec Stanley Tucci qui joue le cardinal Bellini par exemple ou Sergio Castellito qui joue Tedesco.
Les musiques sont vraiment primordiales et nous transportent incroyablement bien dans la gravité du moment. On a beaucoup de moments où la musique vient d'un coup simplement avec quelques notes de violons ou violoncelles assez soudaines.
Esthétiquement, c'est aussi très réussi, on a un gros travail sur la lumière, la mise en scène avec le moment où tous les cardinaux sont avec leur parapluie, d'ailleurs seule un n'en a pas un. Et les monuments historiques du Vatican aident à sublimer le film évidemment.
Avec ce genre de film qui concerne un pays en particulier, en l'occurence l'Italie. Comme pour Gladiator ou Napoléon par exemple, on peut se demander s'il n'aurait pas fallu faire parler tout le monde en italien ? C'est quelque chose qui ne m'a pas du tout dérangé dans ce film mais qui m'a un peu questionné dans Napoléon par exemple, où tout le monde parle anglais alors que nous sommes en France et que l'on parle de Napoléon. Pour le conclave, on sait que même si le latin est la langue officiel du vatican, tous les cardinaux ne le parlent pas mais parlent discutent entre eux dans les langues les plus parlés dans le monde si ce n'est pas le latin, donc l'anglais, l'espagnol ou le français par exemple.
A la fin du film et avec la victoire du cardinal de Kaboul, le cardinal Benitez, j'étais choqué. Après son discours, je m'attendais évidemment à son élection. Durant tout le film, je changeais, dès le début, je me suis dit que ce serais le cardinal Lawrence, car c'est le personnage principal et qu'il ne veut pas l'être. Ensuite j'ai cru à Bellini, puis Trembley puis de nouveau Lawrence pour finir par Benitez. Mais au moment où la nouvelle arrive aux oreilles de Lawrence, je m'attendais à quelque chose d'inédit, qui est l'annulation du vote alors que cela a été acté et écrit. Mais là on assiste à quelque chose d'autre d'inédit. Benitez avoue avoir un hutérus et être intersex, donc être né avec les deux sexes. C'est quelque chose d'évidemment inimaginable pour un pape, car seul un homme peut le devenir, comme le fait d'être prêtre. Le pape le savait, il lui a demandé de se faire retirer les organes féminin, mais Benitez ne l'a pas fait pour ne pas jouer avec l'oeuvre de Dieu. C'est aussi donc son avis pour l'avortement ou l'euthanasie. Lawrence choisi de garder le silence et voici le coup de génie du fiilm. Car tous les autre pouvant être élu sont accusés de problèmes bien plus choquant pour un pape.
Mais cette charge de garder le silence est très lourde pour un cardinal et surtout pour le doyen qui est le responsable du conclave et de l'élection devant Dieu. Comment vivre et finir sa vie avec cela sur la conscience ? Voilà la grosse question finale du film ! Est ce que Dieu l'a vraiment voulu ? Evidemment si l'on prend l'avis de Tedesco c'est non mais si l'on est un peu plus progressiste et surtout que ce n'est pas de sa faute. Cela se discute largement. D'autant plus que les cardinaux sont censés être guidés par l'esprit saint au moment du vote et aurait choisi le seule intersexe de leur rang.