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Ombeline Marchon
8 abonnés
16 critiques
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5,0
Publiée le 30 mai 2024
Un film bouleversant, d'une grande délicatesse et d'une émotion intense, qui tisse son histoire petit à petit, par indices. On ne sait pas forcément où est la vérité au final, mais on sent les deux protagonistes perdus, perclus de douleur. Le film reste toujours pudique, en retenue, laissant l'émotion affleurer sans violons, sans effets de style. Quand arrive le générique de fin, les larmes montent et vous envahissent à mesure que le poids de ce que l'on voit, ou ce qui n'est pas dit à l'écran, se libère. Comme dans Babel, de Iñarritú, par exemple. Un très grand, très beau film, porté par l'impeccable Jessica Chastain.
En fan de Michel Franco je trouve que cette nouvelle proposition " américaine" est un réussite car il y met ce qui rend son cinéma intéressant. La question du rejet, des entrailles cachées de nos vies, des frictions sociales... Et les deux acteurs principaux sont vraiment inspirés
touchant quoique noir, comme a l'accoutumé avec le cinéaste, FRANCO délivré un portrait émouvant autour de deux âmes brisées, que le destin pousse l'un vers l'autre. Solaire malgré un macabre évident
Un film inspirant. On croit savoir à quoi s'attendre au départ mais il n'en est rien finalement. Réalisation bien menée. Scénario très bien ficelé et un très bon casting; tonnerre d'applaudissements à Peter Starsgaard dont le jeu est touchant.
Dans ce film, on assiste à la rencontre assez improbable entre un homme qui a des problèmes de mémoire et une femme au passé torturé qui va déboucher sur une belle histoire d’amour. Le réalisateur a traité avec délicatesse cette histoire et tout ce qui gravite autour. Ce film est surtout bien interprété par ses deux acteurs principaux Jessica CHASTAIN et Peter SARSGAR très crédibles dans leurs rôles respectifs.
Le thème assez lourd du film ne s'annonce qu'assez tard dans la narration. Ce qui rend la première demi-heure un peu ennuyeuse, pesante. Ensuite on sait à peu près où l'on est mais pas où l'on va. Malgré les interprétations de Chastain, Sarsgaard et Timber, le point de vue du réalisateur reste peu évident. L'ambiance est assez bien rendue mais il manque un peu d'intensité pour nous faire vibrer.
Comme le titre l'indique, "Memory" est un film sur la mémoire sous différentes facettes que ce soit le souvenir d'un passé douloureux ou la perte progressive de cette faculté avec dans chaque cas les répercussions sur les personnes concernées et l'entourage. Sylvia est une femme qui vit avec le fardeau d'un passé douloureux qui l'a fait sombrer dans l'alcool. Si elle est sortie de cette dépendance, elle souffre toujours de ce qu'elle a vécu. Quant à Saul, c'est un homme qui souffre de démence. Leur rencontre aura un impact profond l'un sur l'autre... Malgré des thèmes lourds, "Memory" est un drame très sobre qui se repose uniquement sur la solide performance de Jessica Chastain et Peter Sarsgaard dans la peau de ces personnes brisées qui souhaitent aller mieux. Il n'y a pas de remède pour eux, mais une romance qui relègue leurs douleurs au second plan. Au niveau des relations avec les membres de la famille, j'en attendais plus sans pour autant aller dans le mélodrame avec de nombreuses confrontations. Dans l'ensemble, c'est un drame romantique tendre et authentique malgré une mise en scène parfois trop froide.
Depuis 15 ans et son premier long-métrage, Daniel y Ana, tous les films du Mexicain Michel Franco sont marquants, dans des registres pourtant bien différents. Ainsi Memory, tourné à New York, n'a t-il que peu à voir avec Nouvel Ordre et sa vision polémique de la très inégalitaire société de son pays. Pendant un long moment, son dernier film ressemble un peu au cinéma américain indépendant, semblant ne pas avoir d'autre sujet que le quotidien d'une femme célibataire, ancienne alcoolique, qui élève de manière très protectrice son adolescente de fille. spoiler: Mais au fil du récit, les informations concernant son passé douloureux se font jour tandis qu'une rencontre hasardeuse avec un homme aussi fragile qu'elle, dont la mémoire fuit comme une canalisation percée, va déboucher sur une splendide histoire d'amour. Cette union de deux âmes brisées, classique sur le fond, ne l'est pas sur la forme, pudique et lumineuse pour deux êtres qui ne cessent, depuis l'enfance, pour l'une, depuis peu de temps, pour l'autre, de vivre dans l'obscurité en dépit de la bienveillance apparente de leurs entourages . Le film réussit à faire exister l'ensemble de ses personnages, dont aucun n'est finalement secondaire, et la relation mère/fille, vue à travers des générations successives, s'impose comme un thème majeur. Comme toujours chez Franco, l'interprétation est exceptionnelle et le couple formé de Jessica Chastain et de l'immense Peter Sarsgaard (récompensé à Venise) est inoubliable.
Michel Franco est un cinéaste clivant. On aime son style et ses sujets chocs tout comme la manière dont ils sont traités... Ou on déteste. En tout cas, à l’instar de son cousin autrichien Michael Haneke dont les thématiques et manières de faire développent des accointances, il ne laisse personne indifférent. On lui doit des monuments de cinéma indépendant tels que « Despues de Lucia » ou « New Order », des claques qui nous scotchent au siège avec des scènes chocs souvent imprévisibles, violentes visuellement ou mentalement, et des conclusions qui font froid dans le dos. Ce n’est pas le plus connu mais c’est certainement l’un des cinéastes mexicains les plus importants de notre époque aux côtés des Inarritu, Cuaron ou Del Toro. Pour son premier vrai passage du côté du cinéma américain (même s’il a fait tourner quelques acteurs anglophones dans ses films dont Tim Roth deux fois), il livre son film peut-être le plus sage et le plus apaisant (toutes proportions gardées concernant le bonhomme). Certaines de ses œuvres avaient certes des passages et des histoires moins intenses, dures et tragiques que d’autres (« Les filles d’Avril » et « Sundown » peut-être, et encore) mais pas au même niveau que ce « Memory » qui place des sujets certes difficiles mais coulés dans une belle histoire d’amour dont on n’aurait pas imaginé le cinéaste capable.
Comme à son habitude, l’histoire confectionnée par ses soins avance masquée. Difficile de comprendre tout de suite de quoi il retourne et les éléments qui permettent d’en savoir plus sont habilement distillés au compte-goutte. Cela permet d’entretenir le mystère et un certain malaise, la tonalité de l’ensemble étant plutôt grise et triste qu’ensoleillée et joyeuse. Par petites touches, le profil du personnage principal (et surtout son passé et ce qu’elle a subi) se fait jour. Dans la dernière partie, une séquence monstrueuse, comme le cinéaste a l’habitude de nous en offrir, filmée en plan large avec presque tous les protagonistes du film se présente comme le moment cathartique du long-métrage. Aussi bien pour le spectateur que pour les personnages. Ce moment éclaire sous un jour nouveau (et parfaitement) cet habile « Memory ». Il permet ensuite à la partie lumineuse et sentimentale de se concrétiser et de terminer le film sur une belle note pleine d’espoir montrant que l’amour est plus fort que les tumultes du passé ou la maladie. Une conclusion optimiste et rare chez l’auteur et qui lui va plutôt bien.
En effet, même s’il continue de filmer comme il l’a toujours fait (de manière clinique et froide), Franco se fait plus doux et positif sur le fond. Les plans sont toujours aussi statiques et étudiés, comme si la caméra était là par hasard et filmait l’intimité de ses personnages sans qu’ils le sachent. Malgré tout, certaines séquences sont magnifiques, cette façon de cadrer et confectionner ses plans n’empêchant pas les sentiments de s’exprimer comme dans une scène de sexe pudique et belle à en mourir, peut-être la plus belle vue depuis des mois. Mais aussi dans celle de la baignoire, tout simplement sublime. Ces deux être écornés par la vie qui se trouvent sur un malentendu sont beaux à voir et heureusement que Franco a choisi un final positif pour une fois, le contraire nous eut frustré et attristé. Et que dire des prestations immenses et incontestablement justes et touchantes de Peter Sarsgaard et Jessica Chasatain dans des rôles complexes. L’un des plus beaux duos de cinéma vus depuis longtemps et un cinéaste qui nous étonne. Malgré sa lenteur et sa froideur apparente, « Memory » est encore une fois une belle réussite de la part de son auteur.
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