Inspiré de la véritable histoire de Salomo Arouch, jeune boxeur Grec juif, champion local des poids légers, déporté à Auschwitz de 1943 à 45, qui dut sa survie à son implacable hargne à ce sport et à la détermination mentale acharnée qui honore le titre de ce film de 1989.
Même déjà vues cent fois, celui-ci nous fait invite aux conditions vécues de l’intérieur des abominations, famines, agonies et étapes glacées de l’abattage méthodique de l’holocauste, auquel les prisonniers eux-mêmes furent contraints de participer pour espérer survivre.
C’est cet aspect d’atrocité particulièrement sadique qui fait la pierre blanche de ce spectacle d’horreur. Il nous plonge dans les déshumanisations progressives volontaires, éventuels passeports de survie pour certains. Ainsi, Salomo, incarné par un effroyable Willem Dafoe et son physique sec et musclé d’il y a 30 ans, dut la sienne en devenant un boxeur enragé, pitoyable gladiateur affamé et malade, contraint pendant deux ans à la victoire violente sous peine de mort, dans les matches-massacres destinés à amuser officiers et soldats nazis lors de leurs joyeuses soirées. Tandis que les autres protagonistes, dont la compagne du héros enfermée non loin, surdévelopperont aussi leur résolution à vivre en cédant à l’abrutissement et à l’obsession de survie, par vols, mensonges, promotion au rang de contremaitre, négation et indifférence de leurs amis, tout en sachant sauver une relative dignité.