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Yves G.
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2,5
Publiée le 23 septembre 2024
Une jeune femme noire et solitaire erre au milieu des touristes d’une île grecque. Elle refuse tout contact, vit de quignons de pain et dort à la belle étoile. Lentement, son identité se dévoile. Jacqueline est libérienne et fuit un passé traumatisant. Une guide américaine, Callie, va progressivement conquérir sa confiance.
Je craignais le pire de "L’Échappée". Je redoutais une histoire lente, ennuyeuse, sans enjeu. Mes préjugés étaient déplacés. J’ai au contraire beaucoup apprécié ce film cosmopolite tourné en Grèce par Anthony Chen, un réalisateur singapourien ("Ilo Ilo", "Un hiver à Yanji"), avec des acteurs britanniques, adapté du roman d’un écrivain américain que je vais m’empresser de lire.
Certes, on a tôt fait de pressentir le drame enfoui dans le passé de Jacqueline, qui se révèle par une succession de flashbacks assez patauds. Mais cette révélation, utile à la compréhension du personnage, ne vide pas le film de tout enjeu. Un autre se noue dans la relation entre Jacqueline et Callie. On en pressent d’avance le dénouement. Mais, là encore, ce suspense éventé ne nuit pas au film.
Ma critique est décidément paradoxale. J’aimerais dire du bien de cette "Échappée" que j’ai aimée mais ne fais qu’en énumérer les défauts. La raison en est peut-être que j’y ai retrouvé les paysages d’Egine et du petit restaurant d’Agia Marina où j’avais déjeuné en avril dernier.
Anthony Chen signe là une réalisation visuellement splendide et une mise en scène rigoureusement élaborée afin de nous délivrer une représentation atypique et marquante de la corrélation entre trauma et immigration. Une gestion de la caméra et une scénographie qui nous font reconnaître le lauréat de la Caméra d'Or à Cannes. Cynthia Erivo est bouleversante par l'intensité et la profondeur émotionnelles qu'elle donne à la tourmentée Jacqueline et Alia Shawkat joue à merveille le rôle de la guide salvatrice qui apporte une légèreté bien utile à ce film sombre; une lumière brillant dans les ténèbres. Un film d'une grande beauté!
Un film de femmes, réalisé avec simplicité et délicatesse par un homme. Je ne connaissais pas la filmographie d'Anthony Chen ni le livre dont l'histoire est adaptée. Une oeuvre sensible, simple et pudique.
J'ai tout simplement adoré ce film qui offre un regard frais et différent sur la trajectoire des exilés de pays en guerre. Ici une jeune libérienne qui échoue sur une île de Grèce et passera par plusieurs états afin de se libérer de plusieurs épaisseurs de vie qui alourdissent son avenir. La montage et les actrices sont fantastiques. Allez prendre un shoot d'humanité en allant voir ce bijou.
Hier soir (le 26 Avril 2024), au Cinéma Utopia Manutention d'Avignon, rencontre avec le réalisateur Anthony Chen après la projection de son dernier film "Drift". Le film est très prenant et évite de tomber dans les poncifs liés aux récits incluant des flashbacks. L'actrice Cynthia Erivo, présente dans tous les plans du film, délivre une interprétation très subtile. Le réalisateur était déjà venu en 2013 afin de présenter "Ilo Ilo", son premier film, qui avait obtenu le prix de "La Caméra d'Or" lors du Festival de Cannes de 2013.
Un film d'une grande finesse qui aborde avec subtilité le thème de la migration du féminisme et de la sororité la solidarité entre femmes, entre 2 femmes perdues en Grèce Avec des images et une réalisation finisse et sublime .
Grâce à une interprétation magnifique de Cynthia Erivo, j'ai été conquis par la dignité et la fragilité du personnage de Jacqueline qui ne peut se libérer d'un trauma douloureux. Loin de tout pathos dans lequel le réalisateur aurait pu tomber, cette tragédie grecque touche par sa délicatesse que l'on retrouve dans chacun de ses films.
Avec une sensibilité habituelle au cinéma d'Anthony Chen, L'Échappée suit la dérive d'une jeune femme au bord d'une plage grecque. Pourtant, c'est plutôt l'action d'échapper qui se retrouve au cœur du film, comme le révèle habilement le titre français. Les mots manquent d'abord à une protagoniste qui se dérobe à tous les regards, ceux des locaux distants voire hostiles, d'expatrié.es plus bienveillant.es, mais surtout celui qu'elle n'ose poser sur ses traumatismes passés. Ainsi, sur une île composite qui se dérobe à toute localisation réelle (constituée de plusieurs îles), le cinéaste explore la façon dont ce lourd passé va ressurgir. L'ambivalence des premières images le montre : des traces de pas se laissent engloutir par les flots, mais, pourrait-on aussi dire, caresser par une écume, contact avec l'autre, qui permet seule, de laisser de nouvelles empreintes. L'annonce d'un très beau film qui traite d'un sujet délicat avec la retenue et la pudeur nécessaires.
Anthony Chen nous invite à suivre une femme venant du Liberia qui tente de survivre sur une île grecque jusqu’à sa rencontre avec une guide touristique américaine. L’échappée est un film d’une sensibilité rare et à l’interprétation remarquable.
Film après film Anthony Chen nous surprend par la délicatesse, le ton et la direction de ses acteurs. Cette fois-ci un film en langue anglaise tournée en Grèce. Sujet qui pourrait être scabreux mais au contraire écrit comme de la dentelle ... Très intéressant point de vu. Indéniablement c'est un film qu'il faut aller voir.
Un film d'une grande délicatesse et pudeur malgré un sujet pas facile mais avec une mise en scène à la hauteur de ce à quoi nous a habitué Anthony Chen (Ilo Ilo, Un Hiver à Yanji), malgré un univers très éloigné de ses précédents films. Et une belle performance des deux actrices principales.
(...) La rencontre entre Jacqueline et Callie est le sujet d’un film qui reste sans cesse sur la crête, suggérant sans trop en dire, rendant toujours compte de la fragilité de la relation. Les maîtres mots restent l’incertitude et l’écoute, le respect de la distance aussi, de cet écart qui évite l’intrusion, la dépendance, tout en restant ouvert au rapport, à la recherche de ce qui fonderait la liaison. Rien de plus : c’est dans cette simplicité, cette sincérité, que ce passage d’un roman au cinéma fonctionne et que Jacqueline s’inscrit dans nos mémoires. Lire l'intégralité de la critique sur le site d'Africultures : africultures.com/lechappee-danthony-chen-16032/
Le réalisateur singapourien surprend avec ce récit poignant du drame d'une réfugiée, construit sous forme de puzzle, et porté par deux actrices en état de grâce. Un long métrage remarquable.