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Caine78
6 797 abonnés
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4,0
Publiée le 8 octobre 2017
Loin d'être le plus célèbre des films de Francis Ford Coppola, « Jardins de pierre » est pourtant une belle découverte, aussi sensible que mélancolique. Sur la question très sensible de la guerre du Viêt Nam, l'auteur d' « Apocalypse Now » propose un regard original, subtil en ne montrant justement aucune image du conflit (juste quelques secondes d'archives), préférant situer l'action dans une unité le vivant de très loin, se contentant la plupart du temps de quelques cérémonies officielles et globalement « inactive ». À travers les différentes scènes et situations d'un scénario habilement construit, montrant bien la rupture profonde entre pros et anti-guerre, Coppola nous parle de l'Amérique, sans colère ni violence, juste triste et un peu désabusé face à un conflit n'ayant presque plus aucun sens. Surtout, le regard sur l'armée s'avère bien plus profond que d'habitude, à l'image de militaires un minimum complexes et vraiment attachants, excellemment interprétés notamment par James Earl Jones et surtout James Caan, dont la relation avec Anjelica Huston en dit long sur la situation vécue par tous les américains touchés de près ou de loin par cette guerre. Bref, voilà un bien beau film sur un sujet délicat qui, à défaut d'avoir l'éclat des chefs-d'œuvre de maître Coppola, n'en est pas moins à (re)découvrir.
Jardins de pierre (1987) fait référence au cimetière d'Arlington où sont enterrés bon nombre de soldats américains. Un immense cimetière avec des pierres tombales à perte de vue où les soldats (bien vivants) n’ont qu’un seul et unique but, enterrer leurs camarades tombés au combats. Eux ne feront pas la guerre, ils se chargeront jour après jour des funérailles de leurs collègues. Huit ans plus tôt, Francis Ford Coppola nous bluffait avec Apocalypse Now (1979), cette fois-ci, c’est une autre relecture qu’il nous offre de la guerre du Vietnam, oubliez les impressionnantes scènes de guerres, le cinéaste se contentera d’une réalisation bien plus simpliste et dramatique du point de vue psychologique. Il y dépeint une toute autre vision de cette guerre avec sa morosité ambiante. Ce que l’on pourra reprocher au film, c’est sa lenteur parfois assommante, mais on y fera vite abstraction à la vue de cette magnifique distribution où se côtoie ancienne et nouvelle génération d’acteurs avec dans les rôles principaux James Caan, Anjelica Huston, James Earl Jones, D.B. Sweeney, Dean Stockwell, Laurence Fishburne & Elias Koteas. Une vision de la guerre comme rarement l’industrie Hollywoodienne nous l’aura dévoilée, un film méconnu du grand public qui mérite à juste titre d’être découvert.
Vu Jardins de pierre au cinéma lors de sa sortie en 1987/88 et je ne l'ai plus jamais revu depuis. Si je dois retranscrire mes impressions de l'époque, c'était d'abord de lui reconnaître une foncière originalité dans la façon (unique à ma connaissance) d'aborder le sujet de la querre du Vietnam sous l'angle des familles endeuillées interrogeant forcément le sens de tout conflit et celui-ci particulièrement. Il me souvient aussi d'avoir trouvé le film lent, lourd et empesé, souffrant d'un dispositif très théâtral et très bavard du fait de la dialectique opposant les pro- et les anti-. J'ai appris plus tard que Coppola avait perdu en 1986, un an avant le tournage, son fils Gian-Carlo et que Jardins de Pierre résonnait forcément de ce deuil insupportable, de cette mort aussi injuste qu'impossible à prévoir ou à accepter. Avec le recul, Jardins de pierre souffre surtout de cela, il est plein et déborde d'une tristesse que rien (pas même la moindre note d'humour) ne semble vouloir apaiser... Reste une curiosité dans la filmographie de Coppola et dans la façon originale d'évoquer la guerre du Vietnam.
Un très bon film, non pas sur la guerre du Viêt Nam en elle-même, mais plutôt sur la perception que les soldats en ont. On a le point de vue de quatre protagonistes principalement. Deux sont des soldats chevronnés ayant déjà été sur le front de cette guerre, l'un est un jeune soldat qui n'y est pas encore allé et la dernière est une journaliste qui a une vision de citoyenne. On a surtout une confrontation des idées entre James Caan (soldat chevronné) et Sweeney (jeune soldat). L'un ne croit plus en cette guerre et est critique à son égard, l'autre y croit et veut s'y rendre pour se battre. C'est très bien joué, c'est émouvant et c'est critique (pas autant que Appocalypse Now). Sans être un chef d'oeuvre, c'est un excellent film !
Un film centré sur le jeune soldat qui monte alors qu'il aurait pu être plus judicieux de le centrer sur le sergent qui apportait plus de contradictions dans cette histoire qui finalement n'est pas vraiment passionnante, qui captive que peu. Le film ne fournit pas son lot d'émotions, d'obstacles pour nous tenir en haleine, pour ravir le spectateur. Le conflit est mis de côté au profit d'une image de l'armée, une image où tout semble beau bien entendu, une image qui fait, dans les grandes lignes, l'apologie de la guerre, même si les raisons sont inacceptables. Un film loin d'être dramatique comme on l'aimerait !!
Quelques bons dialogues bien exploités notamment par James Earl Jones sinon le propos reste tout de même assez vague et très militairement correct, avec des vieux sergents philosophes, une jeune recrue qui veut sauver l'armée américaine, quelques grincheux mais aucun méchant.
L'après-Vietnam vu par Coppola. C'est en effet l'envers de la guerre avec le retour de soldats tombés au combat et inhumés dans un de ces cimetières destinés aux héros. Coppola fait figure de témoin d'un conflit sans front ni idéal, le ton est amer, émouvant, voire désabusé, avec parfois une dose de pro-américanisme, mais évite de sombrer dans le mélo pleurnichard. Un film profondément humaniste et puissamment interprété par des acteurs fabuleux.
Le contrechamp d’Apocalypse now, à travers lequel Coppola aborde avec pudeur et humanité les disparus de la guerre du Vietnam, mais l’ensemble est trop mou et peu captivant. 2,25
Coppola et le Vietnam. En entendant ces deux termes, on pense automatiquement à Apocalypse Now. Et pourtant, il existe un autre film plus méconnu où le cinéaste évoque également ce thème : Jardins de Pierre ! Il ne faut pas pour autant s’attendre à voir à nouveau des scènes de guerre sur fond de Wagner car ce dernier film est l’inverse totale de l’adaptation d’Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad. Coppola (qui oublie une nouvelle fois son second prénom pour ne signer que Francis Coppola) met totalement de côté la maestria qui caractérisait son film de 1979 et offre une mise en scène discrète qui préfère se concentrer sur l’émotion et s’axer principalement sur les comédiens et leurs personnages. Ainsi, les seules visions du Vietnam que l’on verra seront des images d’archives et nous resterons tout le film à Washington autour du cimetière militaire d’Arlington. Mais contrairement à la majorité des films jouant sur les centres d’entrainement militaires (on peut penser à la première partie de Full Metal Jacket qui sortait aux États-Unis un mois plus tard), on s’axe plus ici sur le registre de la vie privée des personnages que sur l’aspect militaire de l’histoire. Si cela peut surprendre au premier abord, ce choix permet de s’attacher petit à petit aux personnages et de renforcer le discours anti-guerre émanant de ce récit qui, contrairement à Apocalypse Now, bénéficia pourtant de l’aide matériel de plusieurs corps militaires américains. Ainsi, si on peut au début être surpris par l’aspect académique de la réalisation et se demander d’abord quel est l’intérêt de ce qui est montré (on a un peu l’impression d’avoir vu cela des dizaines fois dans les premières minutes), Francis Coppola arrive progressivement à nous toucher et faire avancer un discours pacifiste sans manichéisme.
Un procès en bon et dû forme contre la guerre du Vietnam, cette fois-ci, sans y mettre la caméra, Coppola nous montre une autre facette de cette guerre. Arlington où les soldats ne sont que des soldats de représentations, où certains ne cachent pas que rien n'est fait correctement dans ce conflit, désabusé, malmené. Sujet sensible au US, car la fierté du drapeau est toujours puissante, la remettre en cause, est plus que discutable. Le film remplit sa mission, tantôt tendre, tantôt amusant, tantôt touchant, il s'appui sur des acteurs hors norme, où chaque scène est puissante, on comprend l'absurdité de cette guerre à travers plusieurs point de vue, mais Coppola ne tranche jamais la question, il ne prend pas parti, à nous de nous faire notre propre opinion. Le film reste comme un bel exemple de cinéma simple mais qui arrive à transmettre des sentiments et des émotions. Bel exemple et film qui traversera le temps avec force.
Le Vietnam c'est le cauchemar d' "Apocalypse now" (1979) comme le montrait le voyage hypnotique dans les tréfonds de la jongle cambodgienne du capitaine Benjamin L.Willard. Message choc et immédiatement perceptible sur l'absurdité d'une guerre dont l'état-major et les hommes de troupes comprenaient de moins en moins le sens et la finalité. Huit ans ont passé depuis le triomphe à Cannes de l'opéra funèbre de Coppola dans lequel, tel le colonel Kurtz, le réalisateur avait abandonné sa raison à une mégalomanie envahissante. Le temps était donc venu pour l'enfant terrible d'Hollywood de se poser la question des ravages du conflit hors du théâtre des opérations. Beaucoup de ses confères comme Hal Ashby ("Le retour" en 1978) Ivan Passer ("Cutter's way" en 1981) ou Ted Kotcheff ("Rambo" en 1982) s'étaient penchés sur le difficile retour à la vie civile des vétérans. Rien n'avait été dit sur le front de l'arrière, celui de l'interminable attente et de la douloureuse tâche du dernier hommage rendu aux jeunesses sacrifiées dans l'extrême Pacifique. Coppola en adaptant un roman de Nicholas Proffitt basé sur la propre expérience de l'auteur au 3ème régiment d'infanterie stationné au cimetière militaire d'Arlington (Washington D.C.) comble cette lacune. Le film de facture classique se charge de rétablir le sens critique du corps militaire à travers le personnage du Sergent Clell Hazard (James Caan), engagé bardé de médaille, ex de Corée revenu du Vietnam dont les certitudes vacillent à force de célébrer les dépouilles de ses jeunes frères d'armes morts à cause de politiques incapables de donner une issue à un conflit dont le peuple américain se désolidarisait un peu plus tous les jours. Sa liaison avec Samantha Davis (Angelica Huston) journaliste fermement engagée contre le conflit, symbolise ce doute qui avait fini par envahir toutes les strates de la société américaine à l'orée des années 1970 obligeant Richard Nixon à entamer le processus de désengagement. Ce n'est sans doute pas un hasard si ironiquement Coppola est allé rechercher en James Caan l'impétueux Sonny Corleone du "Parrain" (1972) autrefois criblé de balles à un péage d'autoroute pour le confiner à l'inaction dans cette caserne où par-delà les rites et le décorum militaires scrupuleusement exposés, se démêlent toutes les contradictions d'un homme coincé entre l'engagement de toute une vie, l'envie de servir, l'amour, la soif d'humanité et l'incompréhension des décisions politiques qui conduisent tous ces jeunes corps sans vie dans ces jardins de pierre si bien nommé. La relation paternelle du Sergent Hazard avec un jeune engagé fougueux (DB Sweeney) fils d'un ancien compagnon d'armes à la retraite dans lequel il se retrouve, renforce l'aspect dramatique du film tout en permettant au propos de Coppola de mieux s'illustrer. James Caan un peu à contre-emploi propose ici une de ses meilleures prestations, révélant des nuances de son jeu pas toujours mises en avant dans sa foisonnante filmographie. Il est épaulé avec une grande justesse par Dean Stockwell et James Earl Jones qui avec Angelica Huston contribuent à donner une image moins manichéenne de la corporation militaire. Ce joli film intimiste n'a pas eu le succès qu'il méritait même s'il ne manque jamais d'être cité par les exégètes du réalisateur.
8 ans après "Apocalypse now", F.F. Coppola traitait à nouveau du conflit entre les USA et le Vietnam avec ce film méconnu de sa filmographie. Méconnu mais aussi très étrange car très épuré dans sa mise en scène, sans doute une conséquence directe de la mort de son fils quelques mois avant le tournage. Cette période de la carrière de Coppola demeure assez trouble à cause de son échec précédent avec "Coup de coeur" qui le condamnera à tourner de multiples films de commande afin de rembourser ses dettes. Son drame personnel irrigue tout de même une majeure partie du film, baignée d'une franche mélancolie au point d'être un peu lourd. Trop figé, son film ennuie un peu malgré une histoire puissante et la confrontation des points de vue sur cette guerre qui marqua l'Amérique dans sa chair. Il retrouve à cette occasion J. Caan, qui n'avait plus rien tourné depuis 5 ans suite à une expérience désastreuse sur "Kiss me goodbye". C'est donc un film mélancolique, intéressant d'un point de vue philosophique, très bavard, parfois passionnant et qui pose un regard original sur un pan méconnu de l'armée américaine. Un excellent casting, même si J.E. Jones est en roue libre et que le rôle d'A. Huston apparaît comme assez obscur, avec des motivations incompréhensibles. D'autres critiques sur
Pour un homme qu'on a décrit comme atteint d'une sorte de folie lors du tournage de ''Apocalypse Now'', ce film est un démenti absolu tant il est lucide, courageux et cohérent du début à la fin. C'est mon Coppola préféré, les femmes y sont parfaites et les homme le seraient si quelques écarts de comportement ou de langage ne polluaient pas l'intelligence des propos. La courte séquence d'intimité se passant lors du premier franchissement de la porte de l'appartement de Angelica Huston montre ce que Coppola est capable de faire dans la profondeur et la discrétion. James Caan est meilleur que jamais et James Earl Jones crève l'écran ce qui nuit un peu à la cohérence de ce film. Film que l'on peut considérer comme un document cent pour cent américain tant Coppola est représentatif de ce pays. Le cimetière de Arlington joue un rôle fort par sa présence constante, l'arrivée quotidienne des corps de ces jeunes hommes et les cérémonies qui n'en finissent pas. Tout cela laisse le temps de réfléchir sur la condition humaine des peuples dits ''évolués''. Coppola qui a passé les 75 ans et qui n'a plus les moyens financiers pour faire du gigantisme nous laisse avec ces ''jardins de pierres'' un beau testament. Qu'il en soit remercié.
Un film de guerre sans la guerre, ou si peu, huit ans après son opus extatique sur le conflit du Vietnam, Francis Ford Coppola réussit une grande performance de cinéma et d’Histoire. Depuis le fameux cimetière où les soldats tués au combat sont alignés à l’identique, un jeune officier demande coûte que coûte à partir au front. L’expérience et la sagesse tenteront de le ramener sur un autre chemin, que ces vétérans ont réussi à quitter, sans trop de dommages, si ce n’est celui d’une plaie à jamais ouverte sur un conflit sans fin. À travers son héros interprété magnifiquement par James Caan, le cinéaste livre une réflexion pertinente sur la vie de soldat, entre fierté, culpabilité et doute. Du grand Coppola, comme toujours . AVIS BONUS L'analyse de Jean-Baptiste Thoret, implacable, Pour en savoir plus : lheuredelasortie.com
Francis Ford Coppola s'éloignait de la jungle et de l'odeur du napalm d'"Apocalypse Now" pour montrer l'envers du décor, celui avec des milliers de pierres tombales de soldats américains morts sur le Front d'une guerre inutile et très impopulaire, et les personnes qui tournent autour de ces "jardins"... Pour cela, il prend bien soin de ne pas faire dans le lacrymal, gardant toujours une distance sobre, et de s'entourer d'acteurs solides, James Caan, Anjelica Huston, James Earl Jones en tête, qui jouent des personnages consistants et contradictoires ; par contre son exceptionnel pif à talent s'est un peu enrhumé en choisissant le fade D. B. Sweeney... Je ne peux pas dire que j'ai été spécialement captivé par ce Coppola malgré l'intérêt de son sujet, qui a ma connaissance n'a jamais été abordé autrement, mais la distribution et la sobriété adoptée justifient tout de même la vision de ce film.