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Jylg
42 abonnés
363 critiques
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4,0
Publiée le 16 novembre 2023
Impressionnante, cette histoire a dormir debout. Les religieux n'en finissent pas de nous étonner. Les décors sont fabuleux et le gosse qui joue Edgardo est à croquer. Reste l'Histoire,... incroyable..
Sur le fond rien à dire : une histoire bouleversante que je ne connaissais pas. Par contre sur la forme, c'est empesé, les effets appuyés et la musique très présente. Le film aurait gagné en concision et en profondeur de traitement des personnages. Cela reste toutefois un bon film.
Un film magnifique, poignant de bout en bout. Une fresque superbe qui retrace entre Bologne et Rome la fin de l'état pontifical avant l'avènement de l'Etat italien. Et le drame intime du petit Eduardo baptisé en secret par une domestique et arraché à sa famille juive pour rejoindre le Vatican et devenir un parfait petit séminariste à la douleur de ses parents.. Servi par des acteurs très justes et une lumière superbe, ce nouveau film de Marco Bellochio nous fait réfléchir sur le poids des traditions, l'endoctrinement, le libre arbitre, les dérives du pouvoir absolu et les liens du sang. Du grand cinéma.
Un film d'une maitrise et d'une puissance qui impressionnent.
Marco Bellocchio use ostensiblement de techniques de mise en scène dans le but de donner de l'ampleur à son récit. Chaque plan est magnifique et témoigne d'un geste ample. La sublime bande originale, de Fabio Massimo Capogrosso, est utilisée à la perfection pour provoquer, de manière volontairement excessive, lyrisme et émotion. En cela, le Maître italien nous offre une leçon de cinéma.
Certains reprocheront un trop grand classicisme mais le sujet appelait cette forme de réalisation, que l'on pourrait toutefois qualifier de faussement classique, tant le réalisateur ose utiliser certains codes jusqu'à saturation. Mais il est vrai qu'un léger ventre mou vers le milieu du film à souligner. Si les mécanismes d'endoctrinement sont très bien rendus compte, le film ne va peut être pas assez loin et tourne rapidement en rond en se contentant de survoler certains épisodes, créant ainsi une certaine forme de distance entre le spectateur et le récit.
L'on se doit toutefois de saluer le casting, impeccable, avec un Pape glaçant et parfait de bout en bout et un petit garçon au charisme indéniable. Mais c'est peut être lorsqu'il devient un jeune homme, à la construction complexe et déchirée, que le film est le plus passionnant, dans un dernier tiers de haute volée.
A plus de 80 ans, le réalisateur ne mollit pas et continue d'oser porter un regard critique sur le passé de son pays, notamment lorsqu'il s'agit de clouer au pilori les excès auxquels peuvent conduire les religions .
Pour toutes ces raisons, il est difficile de comprendre comment le film a pu repartir du dernier Festival de Cannes sans le moindre prix.
Le réalisateur italien Marco Bellucchio nous livre un film accompli sur une très bonne histoire vraie: une famille juive dans laquelle un des enfants est baptisé selon les rites de l'église catholique et qui finira prêtre.Au delà de cette histoire déjà inédite en soi, le film aborde le problème de l'intolérance religieuse, mais aussi ceux de l'endoctrinement, du choix de vie, des priorités entre famille et vocation...Il est moins précis sur le plan historique où ça mériterait quelques éclaircissements sur l'Italie à cette époque.Le pape est à la tête d'Etats pontificaux qui occupent presque tout le centre du pays.Le roi Victor-Emmanuel II qui veut faire l'unité de ce pays, doit conquérir les états de l'église protégés par l'empereur Napoléon III.....Les personnages principaux sont bien campé et leur interprétation est sans failles.Une musique envoûtante accompagne l'image. Film admirable donc, avec des défauts mineurs
Sur le papier, le fait de revisiter une période de grand changement dans l’histoire italienne (seconde moitié du XIXe siècle), entre pouvoir papal localisé et unification politique nationale, tout en focalisant sur des pratiques d’enlèvement scandaleuses, fondées sur un antisémitisme institutionnalisé, constituait une promesse intéressante et singulière. Pourtant, même emballé avec classe par Marco Bellocchio, le film peine à convaincre pleinement, tant sur le plan politique que sur le plan intime. Le scénario développe peu la mécanique de ces enlèvements, ses motivations et ses enjeux. Quant au récit de l’endoctrinement et de la conversion complète du petit personnage principal, il apparaît finalement assez froid sur le plan émotionnel et limité sur le plan spirituel ou intellectuel. Le plus « titillant » est l’esquisse d’une sorte de syndrome de Stockholm. Juste une esquisse, malheureusement. À l’inverse, sur le plan formel, tout est extrêmement travaillé, détaillé, abouti. Petit bémol sur la musique, appuyée. Sinon : reconstitution luxueuse, mise en scène enlevée, photo magnifique (tout en clair-obscur).
J'ai aimé ce film qui recrée un 19ème siècle Italien avant le début de l'unification. Ma seule critique est l'impression d'avoir vu une religion catholique un peu ridiculisée (et pourquoi pas ?) versus une religion juive qui n'a pas le même traitement. Autre problème : la vérité historique semble différente de ce que le film nous montre. Il y a sur internet une photo montrant la maman entre un des frères à la gauche, en tenue militaire et à sa droite, le "kidnappé" en tenue de prêtre catholique : ce qui veut dire que la famille avait accepté le sort de ce fils et qu'elle le voyait parfois ou plus. Ce document questionne aussi la scène de la mort de la mère où l'on voit le prêtre, essayant de convertir la mourante au catholicisme.
En 1858, à Bologne, à l’époque Etat pontifical, les troupes du pape font irruption dans le foyer d’une famille juive (les Mortara) et enlève un enfant de 6 ans, Edgardo, au motif qu’il a été baptisé à l’insu de sa famille et qu’il doit rejoindre un établissement religieux. Pour être austère et difficile, le sujet permet à Marco Bellocchio de déployer tout son art qui est grand. Il fait surgir un ensemble de thèmes importants : la puissance de l’Eglise catholique encore imprégnée de l’Inquisition, l’aspiration des Italiens à l’unité par l’abolition des Etats pontificaux et autres principautés, le conditionnement mental des populations par la religion et autres croyances, en lutte avec les liens affectifs familiaux. Ces thèmes qui apparaissent dans toute leur complexité sont tissés avec grande finesse. Comme souvent dans ses derniers films, Bellocchio se libère de la seule objectivité des faits en greffant dans sa narration des moments de rêves ou d’hallucinations qui donnent une dimension romanesque et mystérieuse au film. Sur la forme, le film est impressionnant de maîtrise. La mise en scène est virtuose, tant dans les scènes intimistes que dans les discussions tendues ou les plans de combats ou de révoltes. L’image est particulièrement belle (Francesco Di Giacomo). Les décors, réels ou en studios ?, nous emmènent à Bologne et à Rome, dans des cadres et atmosphères saisissants. Les acteurs sont remarquables, le jeune Enea Sala (Edgardo) mais aussi les acteurs familiers de Bellocchio : Paolo Pierobon, pape époustouflant, Fausto Russi Alessi (le père), Barbara Ronchi (la mère) et le formidable Fabrizio Gifuni en implacable inquisiteur du Saint-Office. Un grand film.
Même si la dernière demi-heure est plus faible, cette fresque dépeint avec tellement de précision le conditionnement construit par les églises ! Cette église qui n'a de cesse de ségréguer, régir, humilier ... depuis des siècles ! Et ce n'est pas l'apanage de l'église catholique ! Le mensonge et la haine véhiculés par les prélats en contradiction totale avec les textes est extrêmement troublant ! Cette histoire d’enlèvement est haletante ... la description de la naissance de la république romaine, un peu moins ! Et puis ce dogme qui affirme sans controverse que le catholicisme occidental détient LA vérité raisonne "méchamment" dans l'actualité !
Histoire incroyable et peu connu d'un méfait de l’église. C'est très cinématographique avec quelques scenes très marquantes , les decors et costumes très beaux , des acteurs bien et une très bonne réalisation.
Malgré la notoriété du réalisateur, le plaisir d'écouter la langue italienne, l'histoire traîne en longueur avec un pape qui ressemble à un bouffon. Seul, l'enfant captive par son regard interrogateur.
une jolie et sombre mise en scène pour rapporter ce fait historique d'enlèvement d'un jeune juif baptisé à l'insu de sa famille par une bonne qui le croyait en danger de mort et récupéré par le Vatican pour sauver son âme. Ce qui nous est montré, dans une Italie instable et en cours d'unification, c'est le poids de l'église et sa vision fermée, rétrograde, dans la seconde moitié du 19ème siècle avec ses personnages intégristes ( l'inquisiteur) ou plein de morgue dominatrice (Pi IX). la communauté juive n'est pas, elle non plus montrée sous un jour très favorable avec se représentants suomis . Seule peut-être la famille apparait comme aimante avec le personnage fort qui est la mère, jusqu'à son lit de mort. Belles images, musique un peu forte, personnages souvent binaires Un film qui fait réfléchir à cette époque de montée de l'intolérance et de l'arcboutement s ur de fausses convictions
Une histoire, malheureusement vraie, qui résume bien le problème des pouvoirs religieux étatiques et leur volonté, jamais rassasiée de convertir les autres, quitte à briser des familles, heureuses jusque-là et qui n’avaient rien demandé. Cet otage « endogmtriné » sera la plus belle « prise » du pape Pie IX. La reconstitution est fabuleuse, aussi bien en termes de décors que de costumes mais le film manque beaucoup trop de rythme. J’ai préféré, de très loin, « Le Traitre », le précédent film de fiction de Marco Bellocchio, et « Le Nom de la Rose » sur les méfaits de l’église catholique 500 ans auparavant.