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charboyon
12 critiques
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1,5
Publiée le 1 août 2023
Bienvenue en dans le monde égocentré et narcissique de Nanni Moretti... Drôle ? Non : les blagues pouêt pouêt son très attendues et éculées. Original ? Non plus : on nous ressort la fille qui se met en coupe avec un homme âgé, la femme qui veut secrètement le quitter son, mais qui n'ose en parler qu'à son psy. Léger ? absolument pas, on en fait des tonnes, on surjoue (Mathieu Amalric venu se perdre dans ce désastre fait presque peine à voir tellement il rame).... Et Nanni Moretti, au milieu de tout ça (aux sens propres comme figurés) omni présent, qui commente, qui philosophe, qui interdit, qui ordonne et qui nous sert un film avec une très bonne intention initiale (les valeureux producteurs indépendants contre le méchant Netflix) mais qui qui se résume au final à un égotrip décevant et indigeste.
Film destiné aux cinéphiles qui y retrouveront sans doute plusieurs clin d'oeil cinématographiques. Pour ma part j'ai surtout vu un parallèle entre un cinéma commercial pressé par les envies du public (violence) et de la sociéte (rentabilité, délais...) et un cinéma construit sur la sensibilté de l'instant, la mise en scène et l'image.
Dans ce film au titre mélodieux, Nanni Moretti s’interroge sur le devenir du cinéma, sur la façon de faire des films à l’heure du numérique, de Netflix et de l’effet What’s a fuck et de manière plus générale sur le pouvoir du cinéma.
Si certains peuvent y voir un égocentrisme exagéré du réalisateur, il y a je crois plutôt une vraie auto-dérision de sa part. Nanni Moretti n’hésite pas à se faire passer pour le vieux con qui dépassé par son époque, est plongé dans un pessimisme morbide et drôle. Il regarde avec effarement cette nouvelle génération du cinéma qui filme la violence avec une nonchalance désarmante et porte des mules, sans avoir lui même autre chose à proposer que des films où il est question de fin de tout.
Un film plein d’humour et de poésie qui nous rappelle que le cinéma est nécessaire comme vecteur de message politique, qu’il permet de remonter le temps et de réécrire certaines histoires. Pour appuyer son propos, Nanni Morretti a la délicatesse de nous offrir une mise en scène beaucoup plus solaire, chantante et dansante que ses derniers films, avec notre grand Joe Dassin en bande originale ;) Encore une fois, le cinéma italien fait mouche chez moi.
Moretti est un cinéaste libre et le restera jusqu'à son dernier souffle. Se moquant des codes cinématographiques, du réalisme qu'implique la narration, il se met en scène une fois de plus, convoquant tous ses démons et rendant hommage aux auteurs admirés (par exemple à Demy, dont "Lola" fait l'objet d'un visionnage rituel, en famille, avant chaque début de tournage). Souvent cocasse, le récit n'est pas dénué de nostalgie, voire de mélancolie, surtout lorsque l'amour de toute une vie s'éloigne, de façon incompréhensible pour le metteur en scène.
"II sol dell'avenire" de Nanni Moretti, œuvre cinématographique, souffrant d'un manque de focalisation sur des éléments concrets et intrigants, ce qui l'entraîne rapidement dans l'ennui et la répétition. C'est d'autant plus regrettable car le film réussit à transmettre la passion et l’amour du cinéma à travers le regard de Nanni Moretti. Certains moments sont véritablement passionnants tout en dénonçant certains aspects de l’industrie actuelle, mais ils se trouvent malheureusement égarés dans un excès d'informations dénuées d'intérêt. Film qui tombe alors dans la complication et donc très peu agréable à regarde.
Nanni Moretti nous offre un film savoureux. Entouré de ses acteurs fidèles, avec humour et ironie pour antidote à la désespérance face à la vacuité de notre société libérale, il nous propose un nouveau chapitre de son roman personnel, affirmant sa foi dans le cinéma (d’auteur) qui peut changer le cours de l’histoire ou des histoires - d’amour plus particulièrement – faire rêver comme un gamin devant un numéro de clowns. Une comédie à la fois drôle et désabusée et modestement marquée par une auto dérision parfaitement assumée.
"Vers un avenir radieux" est tout simplement emballant. Une leçon de cinéma à cinéphilie ouverte qui marche avec volubilité dans les pas de "La nuit américaine" où le jour devenait nuit mais où ici, le parti communiste italien hésite entre deux couleurs. "Et si" plutôt que la vérité historique comme le sous-entend Nanni Moretti, réalisateur en vrai et en faux, le rôle du cinéma n'était pas d'émerveiller et de prendre parti : ici clairement, le parti communiste italien devient un idéal franchissant comme un supersonique, le mur soviétique, déclenchant une déflagration internationale. Réécrire les titres des journaux couvrant la fronde hongroise de 1956 comme s'entête à le faire Nanni. Qui s'emmêle le scénario dans sa vie privée. Tandis que sa productrice et épouse voit en cachette un analyste pour quitter Giovanni, lui refuse toute histoire d'amour dans son film, intervenant dès que les personnages laissent parler leur cœur ! Une thérapie à double rotation qui aère le récit austère d'un évènement politique majeure et finit par libérer l'histoire édifiante. Scène magique qui voit en fin de partie (communiste), les personnages tournoyer sur le plateau de tournage. On appréciera aussi l'intervention de Giovanni sur le tournage d'un autre film, refusant la mise à mort rapide et sans sommation d'un des deux héros au prétexte qu'une scène de violence doit justement en détourner le spectateur et non la rendre inodore ! Joliment dialogué et mise en abîme, cette scène est emblématique de la vision qu'à Moretti du cinéma, incluant une forme d'éducation ludique et intelligente des spectateurs(trices). Si comme Truffaut, Moretti n'est pas un grand acteur, il n'en demeure pas moins que sa façon de prononcer, voir crier ses dialogues est aussi une manière de moquer ce cinéma où tout le monde parle vite et ou les bruits environnants défient l'audition. "Vers un avenir radieux" est donc un film absolument réjouissant, « palmable » d'or, haut la main et ou le cirque, le vrai, devient l'inspiration d'un partie politique dont on sait 'l'avenir fragile. A voir absolument.
Un film dans le film, c'est le pari osé du dernier Moretti. Il y incarne un réalisateur plus que tatillon, en difficulté dans son couple, et se questionnant sur le sens à donner à son dernier projet. Devant des acteurs déboussolés, il y a quand même des répliques cinglantes et drôlissimes sur la façon de voir le cinéma. Malgré tout, le cinéaste/acteur a tendance à parfois agacer le spectateur que je suis par son cabotinage. On retrouve quand même de nombreuses références au septième art qui raviront les cinéphiles. Moretti ne se gène pas pour glisser au passage un petit tacle aux plateformes (Netflix en l'occurrence). Bref, si ce long métrage est parfois confus, il s'en dégage un humour à l'italienne propre à ce grand Monsieur.
What the fuck ! Tout est résumé. Le regard de Giovani alias Nanni Moretti est à mourir de rire. Entre les plate-formes de streaming et l'arrivée des producteurs coréens, le cinéma, le vrai, a du souci à se faire. La nostalgie opère pourtant quand il déguste une glace devant le film de Jacques Demy. On en ressort heureux finalement.
C'est un Nanni Moretti pour fan de Nanni Moretti. Pour apprécier le film, il faut connaitre sa filmographie. Les scènes sont truffées de clins d'oeil à ses précédentes réalisation (la vespa de Journal intime remplacée par une ballade en trottinnette avec Mathieu Amalric, la chanson dans la voiture de La chambre du fils, les longueurs de piscine de Palombella rossa, les danses collectives de Sogni d'Oro et les jeux de ballons... la liste est longue). Ces références ne sont pas des marques d'autosatisfaction. Nanni Moretti parle du cinéma et se met en scène, non comme acteur mais comme réalisteur, pour se moquer de lui-même, présenté en vieux réac' incapable (au début) de comprendre la transformation du monde. Ce faisant, il se moque de lui mais aussi de ce nouveau monde en utilisant la prétérition pour dénoncer Netflix ou la violence inutile. Jubilatoire (pour les fans).
Autobiographique ne veut pas dire mégalo et j'aime quand il parle car je comprends alors parfaitement l'italien. Entre désillusions et optimisme il choisit l'optimisme et rejette la tentation du suicide. La scène finale est très belle, les visage radieux. Pas de fil narratif évident . Un film original et très personnel.
Si l'on retrouve en apparence l'humour pince-sans-rire caractéristique du réalisateur, la magie a disparu, laissant la place aux ruminations stériles d'un Moretti vieillissant, plus qu'à une véritable réflexion sur l'art; Vers un avenir radieux ne dépasse ainsi jamais le constat d'un cinéma qui court apparemment à sa perte.
Extrait de ma critique, à retrouver en intégralité ici: https://mariusmirone.wixsite.com/chimeres/post/vers-un-avenir-radieux-l-inégale-comédie-de-nanni-moretti