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Arthus27
91 abonnés
557 critiques
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1,5
Publiée le 7 août 2023
En avant propos, on peut tout d'abord regretter que le film ait une bande annonce et une promotion aussi peu fidèles. Alors que l'œuvre était présentée comme une comédie, mettant en avant tous ses gags, il est primordial de prévenir que ce n'est absolument pas fidèle à son ton, qui est plutôt dramatique. Ceci étant dit (ou écrit), Nani Moretti assume d'être réactionnaire et de râler sur son époque. Il en fait même une marque de fabrique, jusqu'à réaliser un film dans lequel il se met en scène et fait mine de se tourner en dérision. Vers Un Avenir Radieux met bout à bout toutes les obsessions du réalisateur et sa vision du cinéma. Les plateformes de streaming, l'esthétisation de la violence, les spécificités de la vie d'artiste... Le réalisateur est en décalage avec son temps et il le sait. Mais le résultat est très théorique, dans la mesure où la réalisation est presque absente. L'écriture manque également de cohérence, enchainant les scènes sans prendre la peine de les relier les unes aux autres. Le résultat est un film souffrant d'un gros manque de rythme et totalement vide d'émotions.
Nanni Moretti qui s'est toujours beaucoup livré personnellement dans ses films nous parle sans aucun doute de lui à travers ce personnage de metteur en scène désillusionné. Moretti sait osciller aisément entre drame et comédie et le démontre encore ici. Le bémol de ce dernier film est que le cinéaste semble se répéter en regrettant l'Italie d'antan où le cinéma était roi et où le parti communiste s'imposait. Un sentiment de déjà vu confirmé par un casting certes talentueux mais qui n'apporte rien de plus à leur filmographie ni à celle du cinéaste. Souhaitons qu'après cette parenthèse un brin pessimiste, le cinéaste tende définitivement vers un avenir plus radieux.
Ce film plaira peut-être aux plus élitistes, ou à ceux qui parlent couramment italien et qui seront aptes à juger du jeu et du rythmé des dialogues sans avoir l’impression d’entendre la même mélodie en boucle. Malheureusement (?) ce n’est pas mon cas, et j’ai trouvé que tout était surjoué, voire même mal joué, au point que l’aspect satirique du film m’a davantage semblé être le phrasé italien plutôt que le scénario en lui-même. Une photographie stylisée jaune qui plaira à certains, une maîtrise certaine du cadre ; le reste est malheureusement assez revu et trop vu, et on est content que ça s’arrête.
Giovanni (Nanni Moretti) tourne un film. En parallèle, sa femme (Margherita Buy) ne sait pas comment faire pour le quitter. Elle produit un film qui n’est pas du tout du goût de Giovanni et il perturbe le tournage de celui-ci. Enfin, leur fille vient de se mettre en couple avec un homme beaucoup plus âgé. J’ai eu plus l’impression d’une succession de scènes plutôt que d’un scénario très construit, mais ça ne m’a pas perturbée. J’ai trouvé l’ensemble sympa, amusant. J’ai été plus dérangée par l’exagération de la fantaisie à certains moments du film (à la fin ou lorsque Nanni Moretti développe sa théorie du cinéma pendant le tournage de l’autre film, toute la nuit). En effet, le film est tellement ancré dans le réel que le côté grotesque ne colle pas toujours car il est trop poussé.
Dans ce film au titre mélodieux, Nanni Moretti s’interroge sur le devenir du cinéma, sur la façon de faire des films à l’heure du numérique, de Netflix et de l’effet What’s a fuck et de manière plus générale sur le pouvoir du cinéma.
Si certains peuvent y voir un égocentrisme exagéré du réalisateur, il y a je crois plutôt une vraie auto-dérision de sa part. Nanni Moretti n’hésite pas à se faire passer pour le vieux con qui dépassé par son époque, est plongé dans un pessimisme morbide et drôle. Il regarde avec effarement cette nouvelle génération du cinéma qui filme la violence avec une nonchalance désarmante et porte des mules, sans avoir lui même autre chose à proposer que des films où il est question de fin de tout.
Un film plein d’humour et de poésie qui nous rappelle que le cinéma est nécessaire comme vecteur de message politique, qu’il permet de remonter le temps et de réécrire certaines histoires. Pour appuyer son propos, Nanni Morretti a la délicatesse de nous offrir une mise en scène beaucoup plus solaire, chantante et dansante que ses derniers films, avec notre grand Joe Dassin en bande originale ;) Encore une fois, le cinéma italien fait mouche chez moi.
"Vers un avenir radieux" est tout simplement emballant. Une leçon de cinéma à cinéphilie ouverte qui marche avec volubilité dans les pas de "La nuit américaine" où le jour devenait nuit mais où ici, le parti communiste italien hésite entre deux couleurs. "Et si" plutôt que la vérité historique comme le sous-entend Nanni Moretti, réalisateur en vrai et en faux, le rôle du cinéma n'était pas d'émerveiller et de prendre parti : ici clairement, le parti communiste italien devient un idéal franchissant comme un supersonique, le mur soviétique, déclenchant une déflagration internationale. Réécrire les titres des journaux couvrant la fronde hongroise de 1956 comme s'entête à le faire Nanni. Qui s'emmêle le scénario dans sa vie privée. Tandis que sa productrice et épouse voit en cachette un analyste pour quitter Giovanni, lui refuse toute histoire d'amour dans son film, intervenant dès que les personnages laissent parler leur cœur ! Une thérapie à double rotation qui aère le récit austère d'un évènement politique majeure et finit par libérer l'histoire édifiante. Scène magique qui voit en fin de partie (communiste), les personnages tournoyer sur le plateau de tournage. On appréciera aussi l'intervention de Giovanni sur le tournage d'un autre film, refusant la mise à mort rapide et sans sommation d'un des deux héros au prétexte qu'une scène de violence doit justement en détourner le spectateur et non la rendre inodore ! Joliment dialogué et mise en abîme, cette scène est emblématique de la vision qu'à Moretti du cinéma, incluant une forme d'éducation ludique et intelligente des spectateurs(trices). Si comme Truffaut, Moretti n'est pas un grand acteur, il n'en demeure pas moins que sa façon de prononcer, voir crier ses dialogues est aussi une manière de moquer ce cinéma où tout le monde parle vite et ou les bruits environnants défient l'audition. "Vers un avenir radieux" est donc un film absolument réjouissant, « palmable » d'or, haut la main et ou le cirque, le vrai, devient l'inspiration d'un partie politique dont on sait 'l'avenir fragile. A voir absolument.
Il y a beaucoup d’envies et d’idées de cinéma dans ce nouveau film de Nanni Moretti. C’est bien, mais c’est probablement trop : trois films dans le film, un petit morceau de l’histoire du communisme italien, un regard perplexe sur la violence du cinéma contemporain et sur la société moderne, l’histoire d’un couple en crise et celle d’un amour qui fait fi de la différence d’âge, des balades en trottinette et des chansons… L’ensemble est hétéroclite, mais passons. L’écueil principal, c’est que le film est aussi pénible que son personnage central, cinéaste-tyran nombriliste, passéiste, intarissable donneur de leçons, qui déploie son phasé lent et pontifiant de manière agaçante. Le film est ainsi ennuyeusement autocentré et lourdement didactique, se complaisant parfois dans la caricature ou dans une tendance vaguement réac. Les tentatives comiques sont légèrement ridicules et les échappées de fantaisie, plutôt ringardes. Côté interprétation, Moretti (acteur) et Amalric cabotinent à fond. Au final, voilà qui ne fait guère honneur à une filmographie globalement plus subtile.
"Vers un avenir radieux" est un film que j'ai trouvé sympa. L'histoire est intéressante mais certaines scènes m'ont paru un peu longue et certaine inintéressante. Les personnages sont attachants et les décors sont agréables.
Moretti est un cinéaste libre et le restera jusqu'à son dernier souffle. Se moquant des codes cinématographiques, du réalisme qu'implique la narration, il se met en scène une fois de plus, convoquant tous ses démons et rendant hommage aux auteurs admirés (par exemple à Demy, dont "Lola" fait l'objet d'un visionnage rituel, en famille, avant chaque début de tournage). Souvent cocasse, le récit n'est pas dénué de nostalgie, voire de mélancolie, surtout lorsque l'amour de toute une vie s'éloigne, de façon incompréhensible pour le metteur en scène.
Il s’agit d’un nième film dans le film [cf. « Quinze jours ailleurs » (1962) de Vincente Minnelli, « La nuit américaine » (1973) de François Truffaut ou « Même la pluie » (2010) d’Icíar Bollaín] ; il raconte le tournage à Rome, par Giovanni (interprété par le réalisateur), de la réaction du parti communiste italien [2 millions d’adhérents alors et dirigé par Palmiro Togliatti (1893-1964)] lors du soulèvement hongrois en octobre 1956 et sa répression soviétique en novembre 1956. Malgré sa psychorigidité, Giovanni est touchant avec sa non compréhension du présent [la rencontre avec les représentants de Netflix (présent dans 190 pays !) est désopilante] et le film transpire de l’amour du cinéma de Nanni Morretti [références à « La dolce vita » (1960) de Federico Fellini, « Lola » (1961) de Jacques Demy et « Saint Michel avait un coq » (1973) de Paolo et Vittorio Taviani]. Malheureusement, les histoires annexes [spoiler: sa femme, qui est également sa productrice, veut le quitter (cela n’est jamais le moment) et n’y arrive pas, sa fille, entichée de l’ambassadeur polonais à Rome et qui pourrait être son père ] constituent des digressions inutiles. Idem pour la scène, trop longue, où Gianni perturbe le tournage de la dernière scène d’un film violent spoiler: (que sa femme produit, à son grand désarroi), en désaccord sur la représentation de la violence au cinéma : il fallait uniquement garder ses appels téléphoniques à Renzo Piano (86 ans, architecte, connu pour la réalisation, en 1977 du centre Pompidou à Paris et l’aménagement du Porto Antico à Gênes en 1992) et Martin Scorsese (sur répondeur !).
Nanni Moretti se la joue Woody Allen avec ce qui semble être une petite récréation pour lui. « Vers un avenir radieux » est une sorte de comédie psychanalytique qui parle de cinéma, d’amour ou encore de politique émanant d’un maelstrom de petites histoires plus que d’un véritable scénario. Et comme tous les auteurs réputés et renommés qui ont une longue carrière, l’un des plus grands cinéastes italiens a des hauts et des bas. Et son dernier long-métrage fait plutôt partie de la dernière catégorie tant il ne marquera pas les annales. Il plaira surtout aux critiques et festivaliers vers qui ce type de films se destine davantage que le public lambda, entretenant une hypothétique connivence supposée (à tort ou à raison). D’ailleurs sa sélection en compétition officielle à Cannes fait plus figure de gage de fidélité (ou d’abonnement) que de démarche pertinente de la part de Thierry Frémeaux qui aime à choyer ses auteurs phares.
Moretti se met donc en scène comme le ferait et l’a fait Allen. Il parle beaucoup comme lui. Joue un personnage en proie au doute et qui s’interroge sur beaucoup de sujets comme lui.. Et on pourrait continuer comme cela longtemps sauf que le décorum ici est romain et non new-yorkais. Il utilise aussi la fameuse mise en abyme avec le film dans le film pour parler de cinéma et de politique, mais aussi d’histoire italienne. Et il évoque aussi parallèlement le couple et de la famille... Bref un vaste programme à priori intéressant mais qui s’avère souvent fastidieux pour un long-métrage parfois amusant et savoureux mais qui laisse la plupart du temps de marbre. « Vers un avenir radieux » est donc un film en dents de scie, avec plus de bas que de hauts, ou quelques moments géniaux et drôles côtoient une palanquée d’autres dont on se serait bien passer.
Dans la première catégorie, on s’amuse de la scène avec les gens de Netflix ou de certaines séquences de tournage du film du personnage principal, incarné par Moretti lui-même donc. On peut aussi apprécier certaines de ses diarrhées verbales, dialogues joliment écrits, comme d’autres longues et peu captivantes qui vont nous passer par-dessus. De l’autre côté, il passe à côté de la poésie de certaines séquences (la scène du football) et en rate d’autres complètement (la bien trop longue scène de tournage d’un film que sa femme produit où il intervient est interminable). Il y a tout de même quelques beaux plans qui prouvent que le cinéaste italien a toujours l’œil mais pour un film qui dure une heure et demie, on trouve le temps long. Très référencé, en forme de déclaration d’amour à un cinéma disparu et en pleine crise d’auto-analyse, le cinéaste oublie son public pour se faire plaisir avec cette récréation légère mais peu probante.
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Nanni Moretti sort, avec "Vers un avenir radieux" (traduction du titre d'ailleurs qu'à moitié réussie), un film pertinent et bien maîtrisé. La mise en abyme fonctionne bien et ses correspondances avec le processus artistique, la vie personnelle et le positionnement politique demeurent très intéressants. Toutefois si, comme nous le fait comprendre le réalisateur, la mort n'est pas une fin en soit, un tel utopisme en est-elle une ? Le pendant sombre a assurément son pendant clair. Il me semble que le gris aurait été plus pertinent pour sublimer la réalité. Quant à la critique du stalinisme, même si celle-ci fonctionne bien sur le plan politique, est-elle réellement pertinente sur le plan artistique ? Je ne suis absolument pas partisan d'un cinéma sclérosé par l'ordre mais on sait pourtant combien certains tyrans du septième art (comme Kéchiche par exemple) sont tout de même parvenus à réaliser des chefs d'œuvre. Ainsi, j'ai eu la désagréable impression que le réalisateur se plaçait dans ce film dans une situation d'idéaliste, tant dans son sens vulgaire que philosophique...
Giovanni est réalisateur et tente de finir son film. Mais la vie personnelle et la vie professionnelle se mêlent parfois pour mettre à nu ses névroses. Après le Gondry (Le livre des solutions), un autre film qui parle du travail du réalisateur et de ses névroses lors de cette édition 2023 de Cannes. Traitement aussi humoristique ici avec Nani Moretti qui joue le rôle d’un réalisateur en partie sûrement autobiographique. Avec un second degré et une auto critique certains, des scènes cultes très drôles, mais aussi un engagement politique et social qui transpire jusque dans le film dans le film.
Difficile de faire plus caricatural que le rendez-vous avec les cadres de Netflix et le tournage où Moretti appelle ses amis prestigieux pour empêcher un jeune réalisateur de filmer un meurtre. Cela pourrait être vaguement drôle mais il n'arrive pas à rendre sa suffisance comique.