Viva Italia !
J’ai découvert Nanni Moretti en 1989 avec Palomba Rossa. Bien sûr, ont suivi, Journal intime, La Chambre du fils, Habemus Papam, Mia Madre, Tre Piani… que du très bon voire de l’excellent. Je ne pouvais évidemment pas rater ces 95 minutes de pure comédie dramatique à l’italienne. Giovanni, cinéaste italien renommé, s’apprête à tourner son nouveau film. Mais entre son couple en crise, son producteur français au bord de la faillite et sa fille qui le délaisse, tout semble jouer contre lui ! Toujours sur la corde raide, Giovanni va devoir repenser sa manière de faire s’il veut mener tout son petit monde vers un avenir radieux. Encore un formidable hommage au 7ème Art ! Incontournable.
Plein de chansons, de la danse, quelques éléphants et beaucoup de communistes… Tout simplement jubilatoire ! Quand on sait que le film a reçu une ovation de 12 minutes au dernier festival de Cannes, on comprend mieux. Ce qu’on comprend moins bien, c’est pourquoi ce bijou est reparti bredouille dudit festival. Ce film est une prodigieuse mise en abyme en parlant un cinéaste dont la vie a toujours été rythmée par le cinéma et dont les films ont toujours accompagné sa propre vie. Il nous prouve – parfois par l’absurde – que le cinéma a le pouvoir magique de nous faire redécouvrir la légèreté et l’envie d’être heureux. Malgré tout. Elle est baignée par la musique de Federico Piersanti qui nous rappelle les grandes heures de Fellini, de Cine Citta et de Nino Rota… La marche finale est inoubliable tout comme l’œuvre d’il Signore Moretti. Aussi virevoltant que profond, quel beau moment de cinéma, une infinie croyance en son pouvoir.
Nanni Moretti est quasiment de tous les plans et c’est un régal. Parfois ténébreux, d’autres fois exalté, portant le drame comme la comédie avec la même aisance, il s’autoparodie avec gourmandise. Autour de lui gravite un casting somptueux avec Margherita Buy, Silvio Orlando, Barbora Bobulova, Mathieu Amalric, et beaucoup d’autres. Ca foisonne d’idées visuelles, de mise en scène et dialogues… c’est vertigineux d’invention. Politique, mélancolique et drolatique, tout est là pour un bijou qu’il faut voir absolument.