Véritable nanar, Les Prédateurs est vraiment un film au rythme véritablement lent, que l'on pourrait aussi qualifier de passablement ennuyant.
Avec des moyens, certes, ce long-métrage tente des choses, sans rarement parvenir à y arriver. La réalisation est tantôt excellente, véritablement magnifique, tantôt proche du ridicule absolu. Au niveau visuel le film est véritablement artistique, ce qui réhausse sa note. Chaque plan, ou presque, est d'une beauté incroyable et réellement recherchée. Cependant la fin est réellement nanardesque, particulièrement visuellement. Au niveau du son, par contre, c'est une autre paire de manche. Il ne s'agit pas là de remettre en cause l'utilisation du magnifique trio de Schubert, toujours bien ajusté et placé, mais bien-sûr du mixage du son en lui-même, qui est toujours abominable, du début à la fin du film.
Le scénario est particulièrement ridicule. Il essaie de créer des sentiments et problématiques profondes, mais à aucun moment n'y parvient. Il veut, de plus, visiblement, garder le spectateur en enchaînant les scènes lubriques. Assurément pour combler le vide abyssal d'histoire. Aux enjeux particulièrement limités, à aucun moment on ne parvient à y croire. Si au début la scène d'ouverture est bien réalisée, posant les bases de mille questions, rapidement le long-métrage se perd dans des méandres douteux. Sans vraiment poser d'antagonismes, le film essaie de répondre petit à petit aux questions, mais en disant soit trop, soit pas assez. Son rythme désespérément lent est conclus par un final nanardesque, particulièrement incompréhensible, qui se veut interrogateur, mais qui en est juste absurde. Une sorte d'effet mal maîtrisé.
Les personnages sont si mal développés qu'à la fin du film, si l'on veut récapituler ce que l'on sait d'eux, on se rend compte qu'on ne sait rien. Que cela soit les vampires, Alice, ou bien les autres. Alice ne sert vraiment à rien dans le film, sinon à servir de facilité scénaristique
pour déclencher la folie meurtrière de John
. Le tout donne une bouillie indigeste, et finalement on se rend compte que l'on connaît bien plus la vie sexuelle des personnages que leur véritable histoire, à peine évoquée et à peine existante. Bref c'est long, trop long. Alors qu'il ne dure qu'une heure quarante, l'ennui est palpable d'un bout à l'autre. Alors que vers la fin, enfin, on s'attache aux réelles sentiments des personnages, dans une sorte d'horreur psychologique, pas si mal montée, le tout est cassé par des scènes toutes plus illisibles les unes que les autres.
À proscrire.