Adapté du roman éponyme de Whitley Strieber, ce premier film de Tony Scott sorti en 1983, qui n'a pas eu, au moment de sa sortie, le succès qu'il méritait, est vraiment très bon ! C'est la seconde fois que je découvre ce film, cette fois en ayant lu le roman avant, et je dois dire que j'en suis trois fois plus fasciné que la première fois ! En effet, je dois bien avouer que je n'étais pas vraiment rentré dans le délire, dans cette espèce d'histoire un peu décousue, surtout au début, mettant en scène tous ces personnages aussi chics qu'exubérants. Mais lors de mon second visionnage, je suis complètement tombé sous le charme de tout ce que je rejetai auparavant. Nous retrouvons donc ici John et Miriam, des "vampires" en pleine crise. John se meurt à petit feu et Miriam se met en tête de trouver un nouveau compagnon en la personne du docteur Sarah Roberts. Le film diffère un peu, voire complètement, du bouquin. Si on y retrouve les mêmes personnages ayant les mêmes buts et plus ou moins les mêmes situations, le film y opère quelques changements afin d'être notamment moins linéaire et plus cinématographique. C'est ce que l'on peut d'ailleurs principalement reprocher au livre ; sa linéarité. Alors que c'est John qui prend contact avec Sarah dans le film, c'est Miriam qui prend contact avec le docteur dans le livre, pour la séduire. Séduction qui prend un certain temps à se mettre en place et qui est surtout dix fois moins subtile que dans le film. J'ai en effet trouvé ce dernier beaucoup plus adroit dans la la manière d'amener la rencontre entre Miriam et Sarah et d'alimenter cette rencontre avec une séduction et une élégance qui crèvent l'écran. Plusieurs scènes du film avaient d'ailleurs, à l'époque, marquées les esprits, et notamment bien-sûr les scènes gay dans lesquelles Miriam et Sarah se séduisent l'une, l'autre et finissent sous les draps. Il faut dire que la mise en scène aide énormément ! En effet, en plus d'une magnifique photographie, le réalisateur pose en ambiance onirique, qui a peut-être légèrement mal vieillie (mais qui est toujours aussi efficace !), avec des plans léchés très inspirés de la publicité "chic" et des clips. On retiendra également cette excellente scène d'ouverture qui nous met tout de suite dans le bain avec cette fameuse ambiance onirique, tout en étant rythmée et coupée par un montage alterné mettant mal à l'aise ; on baigne ainsi directement dans l'élégance mêlée à l'horreur. Concernant les acteurs, nous avons un casting cinq étoiles où nous retrouvons Catherine Deneuve, Susan Sarandon et David Bowie, tous excellents ! "Les Prédateurs" est donc un très bon film à (re)découvrir de toute urgence !