Les plus utilesLes plus récentesMembres avec le plus de critiquesMembres avec le plus d'abonnés
Filtrer par :
Toutes les notes
Le D.
209 abonnés
947 critiques
Suivre son activité
2,0
Publiée le 12 février 2024
"Saltburn" est un film que j'ai moyennement apprécié. L'histoire est sympa mais la mise en scène ne m'a pas convaincu. Beaucoup de scènes gênantes, un long-métrage qui tourne en rond et une durée de film un peu longue. Après les acteurs jouent bien et les décors sont très beaux.
Politiquement incorrect, agressif, malsain, le second long-métrage d’Emmeral Fennel, après l’excellent « Promising Young Woman », secoue les consciences plus qu’il n’en faut. Ça commence pourtant simplement - un étudiant cherche à se lier d’amitié avec l’un de ses camarades les plus populaires, mais on suppute que cela cache forcément autre chose. C’est bien écrit, bien réalisé (pourquoi en 4:3 ?) mais Il n’était pas nécessaire de choquer en nous servant 2-3 séquences extrêmes pour évoquer l’insaisissable personnage incarné si brillamment par Barry Keoghan dont seul l’âge (30 ans) fait défaut. Dans le rôle de Félix, Jacob Elordi fait largement mieux que sa piètre interprétation d’Elvis chez Sofia Coppola («Priscilla») alors que Rosamund Pike et Archie Medekwe n’ont pas été engagés pour ne faire que de la simple figuration, au contraire.
Il y a des choses réussies je ne dis pas mais l angle choisi pour la narration est tellement étrange et un foutraque qu on finit par s ennuyer ferme . Les comédiens sont plutôt pas mal mais dirigés dans une sorte d hystérie qui pour moi ne sert pas du tout le propos . Quand arrive le final on se dit que peut être ça aurait pu être plus intéressant.
Oui bon, il y a quelques défauts : le scénario est parfois prévisible et il y a une vraie baisse de tension dans le 3ème tiers mais qu'est-ce que c'est jouissif quand même ! D'abord tous les comédiens sont au top : Ah Rosamund Pike, encore plus géniale de de coutume, et même Richard E. Grant qui a généralement tendance à surjouer est parfait, Barry Keoghan et Jacob Elordi surprenants, surtout le second qui réussit le tour de force de jouer un personnage intéressant bien que simplement gentil. Très difficile ! Des scènes ne seraient là que pour choquer ? So what puisque ça fonctionne ? Pourquoi bouder son plaisir ? A voir, vraiment, comme une sorte de Downton Abbey sous acide...
Saltburn, wow, un ptit choc. Encore un film de psychopathe qui est en fait un film de psychopathes. Chaque personnage a de forts troubles de la personnalité ce qui le rendra plus ou moins intéressant. Le protagoniste principal n'est pas attachant, il n'y a que la mère de Saltburg jouée par Rosamund Pike qu'on aimerait fréquenter mais pas pour son caractère. Barry Keoghan joue très bien, il se met dans les positions les plus dégradantes pour un être humain et provoque des malaises stratosphériques lors de scènes immorales et inconcevables. Tout cela est bien filmé, mais bien trop sale, long, et finalement peu intéressant sauf par curiosité malsaine.
Saltburn convoque trois sous-genres cinématographiques issus de la série B pour mieux les détourner en s’y soustrayant : le film de fraternité collégiale, avec son personnage de parvenu intégré dans son université à un groupe huppé tout en percevant une finalité railleuse voire humiliante, le jeu de massacre, avec un personnage jeté dans une arène dont il ne connaît pas les règles – le flirt avec le fantastique, mobilisant la pleine lune, la consommation de sang et la disparation de convives ne sont pas sans évoquer Get Out (Jordan Peele, 2017) ou Ready or Not (Tyler Gillett, Matt Bettinelli-Olpin, 2019) –, le revenge movie enfin, orchestrant la punition des riches par le prétendu pauvre sans que celle-ci n’advienne graphiquement par un déchaînement de violence. Sur ce point, la confusion desdits genres fonctionne assez bien, participe à une segmentation du récit en trois chapitres implicites qui résonnent les uns avec les autres tout en laissant le spectateur dans une position instable. Pourtant, la réalisatrice, déjà responsable du piteux Promising Young Woman – elle s’en sort mieux ici ! –, ne peut s’empêcher de sauter à pieds joints dans la vulgarité, cherchant à tout prix à heurter la sensibilité du public par des scènes complaisantes dans les tourments sentimentaux de son protagoniste : fallait-il représenter spoiler: un cunnilingus ensanglanté ? la consommation de l’eau du bain dans laquelle a éjaculé l’être aimé ? la pénétration de la tombe du défunt amant ? La clausule, plan-séquence de prétendue libération, orchestre une chorégraphie nue sans que celle-ci ne vienne couronner une quelconque revanche, et Emerald Fennell a si bien brouillé les pistes deux heures durant qu’elle recourt à un sommaire de scènes antérieures qu’elle révèle dans leur malignité cachée… Subterfuge grossier, qui réduit Saltburn au décevant tour de passe-passe d’une apprentie magicienne, loin de la puissance exigée par ce qu’Alberto Savinio nomme, dans son magnifique roman Ville, j’écoute ton cœur (1944), la « monstruosité des amours entre inégaux », ici explicitée par le symbole du labyrinthe.
Amazon Prime tape très fort avec sa dernière exclusivité Saltburn. Comment parler de ce film, sans aborder la performance exceptionnelle de Barry Keoghan. Il est à couper le souffle. Pour certains, c'est une révélation, mais pour d'autres, une confirmation. L'acteur irlandais s’était révélé au grand public avec son rôle mineur dans Dunkerque. Par la suite, il s’était fait remarquer dans le blockbuster de Marvel, Les Eternels. Récemment, c’est dans Les Banshees d'Inisherin et la série Top Boy qu’il avait pu briller. Son personnage est fascinant.
Oliver Quick est un manipulateur né. Au départ, on est attendris par lui. Cependant, au fur et à mesure, notre regard change quand on se rend compte de sa facette maléfique. Son évolution est donc passionnante. Cela exalte Saltburn. Au centre de ce labyrinthe émotionnel, se trouve la relation avec son meilleur ami. Amitié appuyée, admiration aveugle, amour inavoué ? Tant de possibilités s’offrent à nous tant, Oliver se faufile entre les lignes.
Grâce à ce lien avec son meilleur ami, nous sommes plongés dans la bourgeoisie anglaise. C’est dans ce monde bien particulier qu’Oliver va tenter de se faire sa place. Pour cela, il use de tous les moyens possibles. Lui, pauvre fils de toxicomane, ne doit reculer devant rien pour garder les faveurs de la famille Felix. Il faut dire que l’animosité de Farleigh est redoutable. On peut d’ailleurs saluer les performances de Jacob Elordi, Archie Madekwe ou encore Rosamund Pike. À travers eux, on se rend compte des excès de cette bourgeoisie.
C'est la mise en scène qui vient sublimer ce film. La musique, notamment, permet d’ajouter une touche de grandeur. Elle exergue chaque moment dramatique et de suspense. À cela, il faut ajouter un sens de la photographie précis ajusté selon l’évolution d’Oliver.
Saltburn, façonné par la plume et la vision d'Emerald Fennell, émerge comme un film sombre, décrivant une mite dévorant la déjantée aristocratie anglaise à travers les méandres des sentiments et de la manipulation. Un chef-d'œuvre maléfique qui plonge audacieusement dans les recoins obscurs de la nature humaine.
Film à l’histoire et l’issue faciles. Les personnages ne sont pas creusés ici profondément tout est en surface . Seules les intentions d’Oliver elles vont aller de plus en plus claires . C’est sur que la manière dont cela est fait on peut se demander qui c’est qui croirait en ses bonnes manières ? Mais La tirade de la fin sur le fait d’avoir tout sur un plateau fait oublier que le monde est en guerre permanente et ça lui ne la pas oublié .. la preuve , cette danse finale totalement décomplexée !
Saltburn avait eu un petit buzz lors de sa sortie et ce n’est que maintenant que je le rattrape, et je suis un peu partagé entre ceux qui disent que c’est pourri et ceux qui trouvent ça génial. D’un côté, le film est une petite pépite de divertissement : réalisation ultra léchée et stylisée avec des couleurs vives, des personnages ambiguës sur lesquels on se questionne sans cesse jusqu’à un final assez étonnant, un rythme parfaitement maîtrisé… et de l’autre côté, un film auquel on ne croit jamais vraiment sur le fond. Ça peut se rapprocher d’un « Parasite » mais à l’américaine, sauf que Saltburn semble avoir bien moins de choses à dire, il manque une petite « rage » au film ou un propos intéressant pour le rendre inoubliable. Les acteurs sont en revanche monstrueux et ça reste un très bon moment, donc je recommande !
Brillante par sa mise en scène subtile, sa photographie précise, sa réalisation grandiose.
SALTBURN m’a glacé le sang.
On frôle une perfection insolente, dérangeante et intrigante, à l’image de son casting d’acteurs tous plus incarnés les uns que les autres qui transpirent les années 2000. Une sorte de Petit Poucet qui laisse des indices ci et là pour nous guider vers l’interdit qu’on se refuse d’admettre.
Je ne dévoilerais rien de l’intrigue pour vous laisser la surprise. Mais cette histoire qui retourne le cerveau tient plus de l’experience sociologique que du divertissement. En découle une ambiance globale très malsaine, glauque mais captivante au plus haut point.
On passe du rire aux larmes, de la joie à la peine, de la tristesse au dégoût en l’espace d’une seconde. Certaines scènes sont d’une violence psychologique déroutante, terriblement glauques, qui nous rendent limite coupables de les regarder.
La photographie est absolument splendide, mais à la fois l’un des seuls point noir du film. Chaque plan est pensé comme un tableau dans lequel on peut (malheureusement) y déceler toutes les ficelles du scénario, ce qui la rend un peu trop prévisible, mais tellement jouissif à regarder. Le film pourrait être muet que la réalisation à elle seule nous permettrait de comprendre l’histoire. C’est tellement beau ! J’ai lâché combien de WOW durant le film sérieux ?! Et cette bande son … merveilleuse.
SALTBURN est excellent, bien que prévisible. Il n’en demeure pas moins une expérience qui suspend le temps, qui captive, et qui pourrait rendre fier un célèbre personnage au large sourire.
Je n'avais pas encore vu de films d'Emerald Fennell, réalisatrice reconnue comme féministe. Ce Saltburn commence très bien, avec cette relation façon Call Me bye your Name (la différence d'âge étant remplacée par la différence de classe sociale) mais finit par se perdre dans des scènes et des révélations censées être immorales. Sauf qu'en pratique, elles sont finalement peu choquantes, notamment du fait des personnages qui sont bien trop brouillons. Le principal protagoniste se révèle être assez incohérent. Les grandes tirades sonent creuses et le twist final ne produit aucun effet. Cela achève de ranger Saltburn dans la case des films lambda, alors même qu'il essaie d'être original... Dommage car le démarrage annonçait de bonnes choses tout comme le casting intelligent.
L’interdiction aux moins de 18 ans est un peu ridicule, c’est de la sexualité assez soft, 2 ou 3 scènes salées certes, mais nous ne sommes pas chez les carmélites. Ce drame social qui vire au thriller met en scène un jeune étudiant d’Oxford d’extraction modeste (il vient en fait de la classe moyenne britannique), mal à l’aise au milieu de jeunes bien plus aisés que lui, qui va lier amitié avec un jeune aristocrate puis s’incruster dans cette famille de « la Haute », famille assez méprisante avec ce qui n’est pas de sa caste. Ce tableau du décalage parfois malaisant qu’il peut y avoir dans certains cercles universitaires entre classes sociales différentes sonne assez vrai. Le petit « prolo » va avoir sa revanche, de manière assez perverse il est vrai. La famille de nobliaux est relativement décadente, c’est ce qu’attendent certains, c’est un peu facile tout de même, mais cela marche toujours. Les images sont belles, c’est bien joué, film difficile à classer (peinture sociale ? Thriller ?), c’est assez sulfureux, plutôt une réussite dans le genre, pas un chef d’œuvre non plus.
Tape à l’œil autant que soigné, ce long-métrage témoigne du goût de la réalisatrice pour la provocation, pour la satire sociale toujours dégoulinante d'ironie. La photographie raffinée, tout en ombre et en lumière, contredit le scénario et son indécence assumée, formant ainsi un film oxymorique qui plaira autant qu'il écœurera (plus de détails : https://pamolico.wordpress.com/2024/01/21/saltburn-emerald-fennell/)