Le pitch : Au Mexique, un baron de la drogue richissime va devenir une femme, conformément à son désir de toujours. A la suite de traitements hormonaux et de chirurgie transgenre, iel va changer d’identité et connaître le repentir. Ce trajet de vie s’appuiera sur l’aide d’une avocate surdouée tout autant que surexploitée,
convaincue au début de l’aventure par la promesse d’une énorme rétribution
. Ce drame se joue sur fond de société mexicaine ultra violente,
notamment envers les femmes
et ultra corrompue.
Les ressentis des protagonistes, leur vision de la société, leur besoin d’amour… sont dansés et chantés, rangeant cette production dans la catégorie des comédies musicales, ou devrais-je dire, mélodrames musicaux… J’ai personnellement bien accueilli ces épisodes, qui rompaient efficacement et heureusement avec la lourde ambiance générale, mais, je n’en ai pas toujours gouté l’esthétique.
J’ai subi certaines longueurs dans la première moitié du film, certaines scènes s’étirant sans justification dramatique. Quant au reste, je ne sais qu’en penser. Les acteurs interprétaient avec un indéniable talent, des rôles difficiles. En revanche, aucun de ces personnages n’a suscité mon empathie.
Je n’ai pas réussi à croire à cette rédemption sur fond de changement de genre. Emilia Perez resta, à mes yeux, un/une criminel(le) égocentrique et peu crédible. Son mal d’être de femme née, par erreur de la nature, dans un corps d’homme ne m’a convaincue.
A la fin du film, j’ai accueilli la mort d’Emilia Perez, avec soulagement. En revanche, l’avocate, à la moralité, à mes yeux, contestable, venant s’occuper des enfants d’Emilia, devenus orphelins, m’a glacée !
Pour finir, cette confusion de genres cinématographiques ne m’a pas donné l’occasion de savourer la mise en scène, la photographie, le montage du film, à côté desquels je suis passée. Aussi, les enjeux de la transition de genre n’ont-ils été, selon moi, que survolés, alors qu’ils auraient mérité un traitement plus profond et compassionnel.