EMILIA PEREZ : 15/20
Véritable OVNI dans le paysage cinématographique, cette comédie musicale réinvente complètement le genre en intégrant une histoire sombre associée à des sujets extrêmement forts comme la transidentité.
Jacques Audiard a-t-il réalisé le chef-d’œuvre de l’année ?
(Avant de poursuivre, je vous en supplie, n’allez surtout pas voir ce film en VF, c’est une catastrophe sans nom. La VF de Karla, franchement, je ne comprends pas comment en 2024 on peut accepter une m*** pareille. Une voix maniérée au maximum, ultra stéréotypée et pas du tout en adéquation avec l’actrice, qui salit clairement son travail d’actrice. Pourtant défenseur de la VF, sur ce coup-là, fuyez pauvres fous ! Je n’en tiendrai pas compte pour ma note, même si ça m’a gâché tout le film.)
Ce qui m’a frappé de prime abord, c’est la qualité de la réalisation. Que ce soit au niveau des prises de vue, de la direction artistique ou de la mise en scène, notamment lors des passages chantés, c’est du vrai cinéma.
L’un des points forts du film, ce sont ses chansons (heureusement pour une comédie musicale !), avec toujours cette mise en scène artistique et atypique de haut niveau. (No comment sur le mix VO-VF pendant les chansons, une purge.)
Par contre, certains passages en chanson ne sont clairement pas essentiels. Pire, ils cassent drastiquement l’immersion en donnant un côté un peu chiant, oubliable et risible.
La direction des acteurs est également remarquable, avec une interprétation magistrale de Zoe Saldana, Selena Gomez et évidemment de Karla Sofia Gascón, la vraie star du film aux multiples facettes (et pas que dans sa bouche !).
Ce mélange de genres est vraiment audacieux (malgré quelques facilités scénaristiques). Mettre en scène un narcotrafiquant ultra dark en pleine prise de conscience identitaire au beau milieu d’un cartel mexicain rempli de criminels et de machos, il fallait oser, mais ça marche !
Pour finir, la transidentité d’Emilia Perez est traitée avec beaucoup de justesse et de pudeur, incarnée à la perfection par Karla, elle-même transgenre, qui est tout autant bluffante grimée en voyou bad boy qu’en étant elle-même.
En conclusion, je ne dirais pas que cet *Emilia Perez* est un chef-d’œuvre, mais c’est une expérience originale et atypique, bien qu’inégale dans sa proposition.
(Je répète, à voir en VO UNIQUEMENT !)
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