Avis : Emilia Perez - Page 5

"Emilia Pérez" plébiscité par la critique, en compétition cette année au festival de Cannes (récompensé à deux reprises) est un drame musical prenant de bout en bout. En effet durant 2h10, le réalisateur Jacques Audiard m'a hypnotisé par son nouveau film que j'ai trouvé audacieux, original, chantant, bouleversant, jouissif et inclassable qui aborde des thèmes complexes et denses comme la transidentité, les cartels au Mexique, de rédemption avec des actrices exceptionnelles qui ont remporté le prix d'interprétation féminine pour l'ensemble des actrices, soit Zoe Saldaña, Karla Sofía Gascón (qui vampirise l'écran), Selena Gomez et Adriana Paz.

À voir absolument. Pour ceux qui n'aiment pas les "comédies musicales ": allez y, ce n'en n'est pas une. Mais quel brio dans le rythme, l'enchaînement des séquences, la musique.

Attention, très grand film. Un trio d’actrices épatantes, une histoire a dormir debout, dans un pays envoûtant, une musique et des chorégraphies formidables. Bref, un film à voir.

Un film total ! la musique, les acteurs, l'histoire, tout est fou ! sombre et lumineux ! bonne séance !

Conscient des écueils de son cinéma viriliste, Audiard entame un virage à 180 degrés pour tenter d'y remédier : scénario féminin, traitement de la transidentité dans le milieu narcotrafiquant, comédie musicale à l'opposé de son registre habituel – quoique le film n'ait rien à voir avec une comédie.

Malgré cet effort qu'on sent sincère, le film cristallise son récit dans la classique lutte des parents pour la garde des enfants. À ceci près que d'autres intrigues secondaires ajoutent des éléments de thriller chers à Audiard – on ne se refait pas complètement.

Et, bien qu'on salue la présence d'un duo de femmes discriminées, le rôle qu'Audiard leur attribue conduit à quelques maladresses d'écriture : Emilia, après sa transition, n'est vue qu'à travers son relationnel avec ses enfants, symptôme d'un essentialisme féminin.

La transidentité est abordée comme la mort de son ancienne vie. Or représenter la transition de genre comme le deuil d'un ancien soi – spoiler: comme c'est le cas d'Emilia, qui se fait passer pour morte
– implique un rejet radical de son passé. Pourquoi pas. Mais la personnalité et les souvenirs demeurent.

Esthétiquement, quelques mises en scène chorégraphiées tirent leur épingle du jeu, mais sans qu'une musique reste en tête.

Je suis sortie de la salle en ayant envie de rire, de pleurer, de crier. Voilà ce que ça provoque de voir une œuvre magistrale.
Ce fillm ne se raconte pas, ne s’zxplique pas, il se regarde et se resent. Allez le voir et faites votre propre avis

Une des questions principales est : cherche-t-on à changer de genre pour se cacher, ou pour devenir la personne que l'on est vraiment à l'intérieur de soi. Ce film y répond très clairement, par un plaidoyer musical magistralement orchestré.
Une autre question posée est : peut-on changer les choses? Il semble que oui, même au Mexique ou la drogue et la violence font loi. Le film "Emilia Perez" nous donne de l'espoir. De narcotrafiquant, elle devient sainte. En tout cas, ce film mérite d'être vu et revu, car dans quelques années, il sera une référence universelle.

Tragédie musicale, Audiard aborde, au travers d'un scénario situé dans le Mexique des narcos, la question de la transexualite.

Prix du jury et prix d'interprétation (cannes 2024), " Emilia Perez" est édulcoré de passages musicaux ( ce sont - de mon point de vue- les moments les moins réussis du titre).

Audiard réalise ici un de ses trois ou quatre meilleurs opus (" un prophète" représente toujours selon moi son chef d'œuvre).

Film surprenant, passionnant.
Incroyable de passer trois heures à regarder une telle œuvre.
Tout est magique, l’histoire, les images, les messages, la musique.
Bravo, bravo

Audiard arrive à nous surprendre à chacun de ses films. Ici il réussit à réinventer le cinéma avec cette comédie musicale improbable dans l'univers des cartels mexicains. Du grand cinéma.

Vu au festival des Vendanges du 7ème Art. Une comédie musicale qui met en avant des figures féminines variées et à la personnalité complexe, sur un ton décalé. Des idées de mise en scène intéressantes et des personnages plutôt attachants. J'ai bien aimé l'esthétique. J'avoue avoir eu plus du mal avec l'aspect chanté et dansé du film même si je ne suis pas de ces personnes qui détestent les comédies musicales. J'ai trouvé le film intelligent, le scénario et les dialogues recherchées, et le message bien exploité. Je vous conseille plutôt d'aller le voir.

Emilia Pérez : Un Opéra Noir aux Notes Contrastées

Dans Emilia Pérez, Jacques Audiard, cinéaste acclamé, s’aventure sur un terrain audacieux en mêlant le drame, le thriller et la comédie musicale. Cette fusion de genres, portée par un casting international de premier ordre, fait de ce film une œuvre aussi fascinante qu’intrigante, bien qu’elle ne parvienne pas toujours à maintenir l’équilibre délicat entre ses différentes ambitions.

L'intrigue repose sur un postulat original et provocateur : Rita Moro Castro, avocate au service de l'ombre, est chargée de faciliter la transformation physique et sociale de Manitas del Monte, un redouté chef de cartel qui aspire à devenir Emilia Pérez, la femme qu'il a toujours voulu être. Ce point de départ, à la fois déroutant et captivant, ouvre la voie à un récit complexe, où se croisent les thèmes de l’identité, de la rédemption et des faux-semblants.

Zoe Saldaña incarne Rita avec une détermination glaciale, tandis que Karla Sofía Gascón se glisse dans la peau d'Emilia avec une sensibilité palpable, rendant crédible cette transition à la fois physique et psychologique. Cependant, malgré ces performances solides, le film peine parfois à approfondir ses personnages secondaires. Edgar Ramírez, par exemple, semble sous-exploité dans le rôle de Gustavo, un personnage pourtant central à l'intrigue.

La réalisation d’Audiard est, comme à son habitude, élégante et précise. Les décors somptueux, oscillant entre les palais baroques et les rues poussiéreuses du Mexique, renforcent l’atmosphère de ce conte noir. La direction artistique, signée Virginie Montel, est impeccable, et chaque cadre semble imprégné d'une esthétique soigneusement travaillée qui oscille entre le réalisme cru et le rêve éveillé.

La bande-son, orchestrée par Camille et Clément Ducol, constitue l’un des atouts majeurs du film. Les compositions musicales, tour à tour mélancoliques et exaltantes, accompagnent les scènes avec une intensité rare, créant des moments de grâce qui contrastent avec la dureté du récit. Les chorégraphies de Damien Jalet, bien que parfois un peu trop stylisées, ajoutent une dimension presque onirique à certaines séquences, transformant le film en une véritable fresque visuelle et sonore.

Cependant, Emilia Pérez n’est pas exempt de défauts. La narration souffre de quelques longueurs, et l’intrigue, bien que riche en rebondissements, peine parfois à trouver son rythme. Certaines scènes, qui se veulent symboliques, tombent à plat ou paraissent forcées, affaiblissant l’impact émotionnel du film. Le mélange des genres, bien que courageux, ne parvient pas toujours à s'harmoniser, donnant parfois l'impression d'un puzzle aux pièces mal ajustées.

En dépit de ces imperfections, Emilia Pérez reste une œuvre à la fois captivante et dérangeante, qui suscite la réflexion tout en offrant un spectacle visuel et auditif de grande qualité. Audiard prouve une fois de plus sa capacité à sortir des sentiers battus, à explorer des territoires cinématographiques inédits, même si le résultat n’est pas toujours à la hauteur des attentes.

En conclusion, Emilia Pérez est un film qui mérite d’être vu, non seulement pour ses performances d’acteurs et sa mise en scène, mais aussi pour son audace narrative. C'est une œuvre qui, malgré ses maladresses, parvient à marquer les esprits, offrant une expérience cinématographique unique en son genre. Un film complexe, à la fois sombre et lumineux, qui laisse une impression durable, même s'il n'atteint pas tout à fait l'excellence à laquelle il aspire.

Un scénario mal écrit, absence de dialogues (remplacés par des chansons sans aucun sens et mal chantées) … Bref, je regrette d’avoir payé pour le voir au cinéma.

Ce film est assez réussi dans la forme: une comédie musicale sur une intrigue de film noir, c'est plutôt original. Mais le fond me gêne: je ne suis pas sûre en effet que les familles des victimes mexicaines vont apprécier cette oeuvre à grand spectacle faite sur leur dos!

Le film est impressionnant visuellement oui. Mais. Mais le scénario laisse à désirer et personnellement en le visionnant ces lacunes m'ont fait tiquer et j'ai eu du mal à apprécier vraiment le film parce que je me disais "ok mais pourquoi là ça se passe là alors qu'il n'y a aucune raison de cette décision ?" Je parle des motivations des personnages : pourquoi l'avocate accepte d'aider un dealer de drogue à transitionner d'homme à femme ? Par manque d'argent ? C'est tout ? Et pourquoi Perez décide de fonder son association ? Je ne sais pas, tu ne sais pas, on ne sait pas parce que ça n'est pas expliqué dans le film. On ne sait pourquoi les personnages font ci et ça donc ça gâche toutes les autres actions qu'ils font derrière parce qu'on est bloqué sur "Oui mais pourquoi ?". Donc impressionnant mais scénario faible, le choix de la facilité est franchement pas top pour un réalisateur de ce nom.