Avis : Emilia Perez - Page 3

C'est l'histoire d'un humain de sexe mâle, formaté par un milieu qui ne l'autorise qu'à être brutal, tueur et violeur. Un machisme abject dont la moindre transgression est une condamnation sociale assurée, voire un assassinat en bonne et due forme de la part des autres mâles (formatés à l'identique, voir plus haut).
Mais voilà que son âme s'insurge tous azimuts contre l'implacable endoctrinement du "comment être un homme, un vrai".
Tout déraille. L'ordre "naturel" est remis en question. Oui, le pire des machos n'en peut plus. Au fond de lui, une voix, celle d'une sensibilité malmenée depuis toujours, décide de se faire entendre. Une autre dimension s'ouvre.... là magie du féminin prend place.
Audiard nous fait fait voyager sur des chemins qui nous ouvrent à nous-mêmes. Suis restée scotchée à mon siège de la première à la dernière minute de ce film passionnant.

Excellent film d'une grande intensité très bien réalisé avec un scénario très mouvementé, les chants et danses atténuent la dureté du sujet, très bon moment de cinéma

Ce film est tout simplement exceptionnel ! Jacques Audiard nous offre un chef-d'œuvre tant au niveau de la réalisation que du choix des acteurs et de l'histoire racontée ! Une comédie musicale sous fond de drame et thriller qui fonctionne parfaitement bien! Je n'ai pas vu le temps passer et franchement j'ai eu un réel coup de cœur pour ce film! Je ne peux que vous le recommander vivement!

Vu au festival de Cannes, une claque envie de revoir 10 fois ce film, et de revoir 100 fois sa scène d'ouverture. Audiard nous surprend encore avec des actrices incroyables.

un pur chef d'œuvre ! c'est tout. à voir absolument. ça c'est du cinéma. tout est excellent. le scénario, les acteurs, la musique , la mise en scène. tout. il méritait la palme d'or. on sort de la séance scotché et ravi de ce pur moment de bonheur.

Chef d'œuvre inclassable galvanisation et bouleversant ! Tout est à la hauteur de l'ambition de ce film opéra : la réalisation la musique le chant les chorégraphies le jeu des comédiennes l'image le scénario...un tourbillon qui vous embarque un souffle qui vous transporte: bravo!

à éviter, franchement choquant dans le mauvais sens du terme, un chef de cartel mexicain se transforme en femme pour se racheter une conscience ... même dans la vraie vie ca ne passerait pas comme ca , banaliser les victimes des cartels en faisant passer le boss d'un cartel pour un mec/femme bien est une pure insulte à la morale humaine , du niveau bas quand on est à court d'idées, l'histoire toute déchirée, ni début ni milieu ni fin ... je n'ai pas aimé ce film

Vu en avant-première dans le cadre du Festival de Cannes... D'emblée on s'interroge sur un petit bémol : comment et pourquoi une avocate talentueuse resterait dans un cabinet comme faire-valoir ou sous-fifre alors qu'elle pourrait se mettre à son compte ou trouver un cabinet plus sérieux envers elle ?! On suit un criminel de la pire espèce qui aspire à devenir la femme qu'il sait être depuis toujours. Ainsi le symbole s'impose, celui que le mal est masculin et que le bien est féminin ce qui, en devenant une femme permet la rédemption d'un homme. Le réalisateur mélange les genres avec brio, comédie musicale, thriller, drame social, romance le tout sans alternance mais bien dans une histoire maîtrisée et cohérente. Le second soucis vient pourtant de ce gros plan, d'un gros plan plus précisément où comment on a bien du mal à comprendre que l'épouse ne soit jamais troublé par les yeux de Emilia-Manitas del Monte ?! Audiard prouve une fois de plus qu'il demeure le plus grand réalisateur français de son époque avec un film qui ne ressemble à aucun autre, audacieux et passionnant. Un grand film.
Site : Selenie.fr

Tout est prévisible tant le scénario fait penser à une mauvaise série B. Le tout sans aucune trace d'humour. De plus, au cas où l'on n'arriverait pas à suivre, les chansons viennent nous expliquer à nouveau ce qu'il se passe dans la tête des personnages. A sauver : Quelques scènes magnifiquement mises en scènes et chorégraphiées car Jacques Audiard sait faire de belles images. Il manque juste d'inspiration dans le ridicule. Zoe Saldana est parfaite.

Dans un pays gangréné par les gangs et la violence endémique des cartels liés à la drogue, une avocate brillante mais obligée de travailler pour un salaire misérable, se voit proposer un emploi peu commun et extrêmement bien rémunéré. Son employeur n'est autre qu'un des chefs les plus brutaux d'un cartel important qui souhaite changer de sexe et par la même de vie.
On est happé par cette intrigue résolument féministe et une mise en scène incroyable. On frôle le chef d'œuvre tant le film est surprenant et nous emmène dans une réalisation originale et novatrice. Les actrices principales sont remarquables. Et le prix d'interprétation collectif à Cannes est tout à fait mérité. Ce film aurait pu avoir la palme d'or tant il est inventif et intéressant. La partie comédie musicale est savamment distillée et on ne s'ennuie pas une seconde. C'est une pièce de maître, une toile qui n'a rien à envier aux plus grands. Audiard n'est pas un faussaire qui copie ce qui a déjà été fait, il nous livre une œuvre forte et singulière. Du très bon cinéma, à voir en V.O. bien entendu. On ressort de la salle avec le sentiment d'avoir vu une œuvre unique. Ma compagne a adoré également. 18/20

Avocate pénaliste, Rita Moro (Zoe Saldaña) est recrutée par Manitas del Monte (Karla Sofia Gascón), un seigneur de la drogue mexicain, pour une mission très particulière : organiser son changement de sexe, simuler sa disparition et accompagner en Suisse sa femme (Selena Gomez) et ses enfants.

Tout ou presque a déjà été dit sur le dixième film de Jacques Audiard. À Cannes, en mai dernier, il a raflé deux prix : celui du Jury – ce qui laisse penser qu’il a raté de peu la Palme d’or – et celui de l’interprétation féminine pour ses quatre actrices – solution un peu batarde pour réconcilier ceux qui voulaient l’attribuer à Zoe Saldaña et ceux qui lui préféraient Karla Sofia Gascón. En couverture de "Télérama" et de "Première", "Emilia Perez" est accueilli par une critique d’autant plus enthousiaste que l’été cinématographique a été pauvre en sorties retentissantes. Certes quelques voix dissidentes se font entendre ("Les Cahiers du cinéma", "Les Inrocks") ; mais elles sont largement minoritaires.

Le thème du film est à la fois trop improbable pour être crédible et trop dans l’air du temps pour ne pas être suspect : la réassignation de genre d’un chef de cartel, interprété par une actrice qui, elle aussi, a vécu dans sa chair la même transition. Il n’y a aucun suspens autour de cet enjeu, qui est annoncé dans la bande annonce, révélé dès le début du film et qui en constitue le principal argument publicitaire. L’identité est un thème passionnant, qui d’ailleurs traverse le cinéma d’Audiard depuis ses tout premiers films (Un héros très discret racontait l’histoire d’un homme ordinaire qui se faisait passer pour un héros de la Résistance). Il aurait pu être plus creusé encore ici : pourquoi Manitas décide-t-il de changer de sexe ? par une irrésistible pulsion refoulée depuis l’enfance ? pour échapper à ses rivaux ? pour consacrer sa vie désormais au Bien ?

Plus que par son sujet, c’est par son traitement que "Emilia Perez" impressionne. C’est un film hybride, qui mêle les genres. Une comédie musicale servie par la musique de Camille et de son compagnon Clément Ducol et par les chorégraphies endiablées de Damien Jalet. Le genre, artificiel à souhait, est casse-gueule. Il ralentit la narration. Pour un peu que les chansons ou leur interprétation soient ratées, tout peut chavirer. Ce danger est évité de justesse dans certaines séquences dispensables. Mais "Emilia Perez" tient crânement la route, entre polar et mélo.

"Emilia Perez" n’est peut-être pas le meilleur film de Jacques Audiard. Un prophète le surpassait à mon avis. Pour autant, la capacité de ce réalisateur, aux soixante-dix ans bien sonnés, de se réinventer dans chacun de ses films (le western avec "Les Frères Sisters" ou la comédie sentimentale avec "Les Olympiades") force l’admiration. Pour son œuvre si puissante et si diverse, il aura à bon droit sa place dans les encyclopédies du cinéma du XXIème siècle.

Ce non- film sur la transition de genre est ennuyeux, sauf à partager les fantasmes de son réalisateur concernant les moustachus. Certes, et comme toujours chez Jacques Audiard, la réalisation est impeccable. Mais d'une part l'histoire ne tient pas debout, et d'autre part la forme (une comédie musicale) est totalement inadaptée.

Ai vu « Emilia Perez » le film de Jacques Audiard qui a obtenu deux prix au dernier Festival de Cannes 2024, celui de l’interprétation féminine pour les 4 comédiennes et le Prix du Jury. On nous vend ce film comme étant un mélodrame et c’est tout juste un méli-mélo dramatique. Après une scène d’ouverture magistrale et qui augure un excellent film, l’intérêt du spectateur décélère petit à petit jusqu’à caler à la moitié du film de 2h10. Indéniablement il y a du cinéma, des idées, des fulgurances et de la fièvre dans ce long métrage en espagnol mais on a souvent l’impression que rien ne va avec rien et qu’Audiard veut à tout pris faire entrer plusieurs pièces de puzzle totalement disparates les unes avec les autres sans prendre le soin d’en regarder les contours et les possibilités d’assemblage. Méler un film sur la mafia mexicaine avec les questions de genre, la rédemption, tout en dénonçant le problème de la disparition intempestive de plus de 100 000 personnes au Mexique, en y ajoutant des scènes sur la séparation d’un couple en 120 minutes et en choisissant la forme de la Comédie Musicale relève presque du défit, de la gageure impossible. Le scénario parait trop fabriqué, artificiel et volontaire. Un peu comme pour un pudding Audiard mélange toutes les viennoiseries de la veille pensant inventer une nouvelle recette… mais cela reste lourdingue et trop sucré. Car la crème qui devrait lier le tout se révèle ingérable et ici c’est la musique dont le rôle est de servir de liant qui déclenche l’indigestion. Camille en panne totale d’imagination pour les paroles et surtout la musique au point qu’on appréhende de plus en plus les chansons suivantes qui sont toutes construites sur le mode de la répétition à défaut d’inspiration. Indéniablement cette histoire de chef de cartel mexicain qui pour se retirer des affaires définitivement et sans laisser de trace change de sexe, car il s’est toujours senti femme (Karla Sofia Gascon) avec l’aide de son avocate Rita Moro Castro (excellente Zoe Saldana) tout en abandonnant femme (Selena Gomez bof !) et enfants est originale et digne d’un soap-opéra mais le résultat ne tient que par l’interprétation superlative de ses interprètes. Audiard est un réel metteur en scène talentueux mais dans son dernier opus il s’est laissé totalement hypnotisé par ses actrices fascinantes et son sujet trop foisonnant. Il faut avoir la folie d’Almodovar pour pouvoir greffer des styles et des genres totalement antinomiques.

objet hybride. Film en transition qui change de genre tous les chapitres comme son héroïne mais la forme est tellement envahissante que l'émotion peine à exploser, un peu bouffée par le côté bande démo.

Au départ je n'avais aucune intention de voir ce film. J'en avais même rien à f*ù$. Mais j'ai fini par me laisser convaincre après quelques minutes d'un retour critique.
Et je dois dire que oui, c'est un très beau film! Visuellement c'est très maitrisé et il y a une mise en scène qui offre de nombreuses audaces, mais sans être trop présente.
Les actrices sont toutes formidables, pleine d'intensité et d'émotion. En particulier Karla Sofía Gascón que je trouve particulièrement touchante, à de nombreuses reprises. Et si il y a quelque chose qui pour moi vaut le détour dans ce film, c'est en plus du reste, sa musique. Surfant avec une belle modernité sur de nombreux genres. L'on y retrouve même de la batucada ou du tribal façon Heilung. Les textes sont très beaux et je pense que le cœur du film est vraiment là, aussi (de Camille, et Clément Ducol).
Ça vibre, c'est fort, et c'est tellement au dessus de tous ces pseudo films féministes et wokistes auxquels l'on a eu droit ces dernières années. C'est un film qui crie très fort qu'un changement est toujours possible. Que l'on peut se réparer aussi.
C'est fait avec talent! C'est à voir absolument, et en version originale!