Festival de Deauville, séance spéciale gratuite pour les petits, on fait trois têtes de plus que nos voisins de sièges, surexcités sans besoin de triple expresso (profitez, profitez...) en ce dimanche matin. Silence, la salle s'assombrit, un texte apparaît à l'écran. "Lorsqu'on rêve tout seul, ce n'est qu'un rêve. Alors que lorsqu'on rêve à plusieurs, c'est déjà une réalité." (Helder Camara)... Oui, c'est beau, c'est tendre, et c'est une mignonne petite ouverture écrite (que les parents de la salle ont vite chuchoté à leurs petits pour arrêter les "Maman / Papa, y'a écrit quoiiiii..." plaintifs - on pense que le film a momentanément oublié son public-cible, un narrateur juste pour lire le texte aurait été sympa pour les mômes). Mais malgré la lourdeur pachydermique de certains ressorts du scénario, de quelques personnages plutôt insignifiants (le personnage féminin ne sert à rien, un crève-cœur), d'une
fiesta générale
ultra-clichée qui termine très facilement le récit, Les Inséparables peut parader la plume au chapeau, tant il rattrape les précédents (atroces) Royal Corgi et Fly Me to the Moon (pour ne citer qu'eux, mais toute la filmo de ce studio donne des frissons à tout amateur d'animation). Les doublages n'y sont pas pour rien. En VF, on s'offre le très sympathique duo de Eric Judor et Jean-Pascal Zadi (on ne les a pas reconnu, il a fallu attendre la recherche Internet... Donc : mission réussi) qui est très dynamique, enjoué, complémentaire. La BO est aussi assez entraînante, la relecture du Don Quichotte de Cervantès est une référence littéraire qu'on adore retrouver, malgré les décrochages permanents des gamins aux moments de délires du héros ("C'est pas vrai, de toute façon.", et les petits de s'agiter car les scènes de fantaisie sont trop balourdes, trop exagérées, personne n'y croit) . Le design, l'animation, les couleurs, tout est en très net progrès par rapport aux précédentes œuvres, alors, même si on n'a pas plus accroché que cela, on reste confiant pour la suite, et on salue les très beaux doublages (qui nous auront fait supporter les mille "Je suis DJ Doggie Dog" infernaux dans les dialogues). Et en plus, la chanson Where Is My Mind (Puggy) réveille les adultes en sursaut ("Ah, la belle reprise !!!"), alors n'hésitez pas à faire plaisir aux plus petits.